maj le 06/11/2015

4-eme TRONCON

17 Sept au 9 Oct 2006

BURGOS - SANTIAGO

CARNET de Notes au fil des jours

 

 JOUR
 ETAPE
KMS  
Dim 17
LILLE à
HENDAYE
 

Journée de voyage par la SNCF de LILLE à HENDAYE : 7h58 -- arrivée 15h40
Après nous être installé à l'Hotel SANTIAGO, ou il n'y a plus que 4 ou 5 couples de retraités en vacances, nous en profitons pour parcourir à pied toute la promenade le long du port, jusqu'à la plage, ou nous découvrons un océan houleux et gris, sous un ciel gris, mais ou s'amusent au moins une centaine de surf - mens et womens. retour à l'hotel pour le repas du soir 19h, toujours excellent et à un prix très raisonnable.

L.18
HENDAYE
BURGOS
HORNILLOS
19
Un premier train (un Corail Couchettes "LUNEA" venu de Bordeaux ou Paris), tot le matin (vers 7h30) nous fait faire les 3 ou 4 kms qui nous séparent de IRUN , ou nous attendons le train pour BURGOS avec notre premier PETIT DEJEUNER à 2 euros , ce qui deviendra un grand classique (Café "Con Leche" + un Croissant). Comme la veille, le temps est gris , tout couvert et frais, sur la moitié Sud de la France et l'Espagne. En Espagne, il n'y a aucune signalétique ni dans la gare, ni sur les quais, ni sur les trains. Vive la SNCF ! Prendre un train exige de questionner les gens. Dans le train, vous avez la TV et des écouteurs, mais le film diffusé est un super navet sur le thème du jeune qui couche avec deux filles... Arrets principaux : Gros, Tolosa, Zumaraga, Alsasua, Miranda.
Le train passe dans un très beau défilé montagneux environ 50 kms avant Burgos, et le temps change pour virer au soleil et au ciel bleu.
Arrivée à BURGOS à 11h40, ce qui permet à Chantal de visiter la cathédrale, pendant que je garde les sacs à dos sur la place.
Puis nous partons via le Parc Parral ou se trouve le refuge municipal, et un bel environnement pour faire l'arrêt casse croute. Petite après-midi de mise en jambes, nous pensions ne faire que 10 kms pour aller jusqu'à RABE de la Calzadas , ou nous arrivons vers 16H.
HORREUR : les deux gites du coin sont fermés ; en tambourinant à la porte de l'un, la dame nous dit, en FRANCAIS, que son gite est fermé depuis la veille pour motif de désinfection, à cause des PUNAISES (elle précise que elle, elle dit la vérité) , et que l'autre gite qui prétend "Fermé pour cause familiale" est en réalité fermé pour le même motif. Je tente de discuter avec un petit club de 3 dames qui papotent dans la maison d'à coté, elles sont très serviables, essaient de téléphoner pour nous, nous emmènent chez un giteur ayant quelques chambres (à 60€ la chambre, et pourtant complet), et au final l'une d'elle nous prend en voiture pour nous ramener en arrière de 2 kms à TARDAJOS, ou hélas le petit gite (12 lits) est maintenant archi-complet (avec la salle commune pleine de matelas par terre), puis elle conduit au BAR sur la route N120, et là les quelques chambres sont aussi COMPLET ! Très serviable, elle téléphone pour nous (avec notre Tel Portable) aux TAXIS car la seule solution à cette heure tardive est d'aller à HORNILLOS. le taxi arrive en 10 mn, mais l'ennui, c'est qu'il vient de Burgos, et que s'il n'y a que 11 kms par le camino, la route fait un très large détour d'au moins 25 kms ; bien que je craigne la facture, il ne nous en coutera que 29 euros pour cette course, le taxi nous dépose au pied du refuge (on ne peut pas faire moins discret ! ma femme en aura honte .. ) , on a bien fait car il ne reste que TROIS lits libres... Un autre couple, qui était en même temps que nous à Rabé, mais qui a poursuivi à pied sans discuter comme nous, n'arrivera qu'au moins 1/2 plus tard, et ils auront droit aux fameux matelas de secours, placés au sol de la salle commune. Seul avantage : ils ne seront pas génés par les ronflements des quatre ronfleurs superbes que nous avons eu cette nuit là, dans un dortoir de 12 places seulement ! Dont une Allemande, un vrai soufflet de forge, ceux qui croient que seuls les hommes ronflent se trompent !
Et sans compter l'horloge de l'église, mitoyenne du gite, qui sonnait bruyamment toutes les 1/2 heures... une nuit d'enfer !
ALBERGUE municipale 4€ , repas au bar Cas Manolo 8,5€ (Asperges , Lomo = tranches minces de porc frit , Flan , Vin, le seul ouvert assez tôt : 18h)
M.19
ITERO de la Vega
31
départ 7h , le ventre vide, passage près de SAN BOL, Refuge restauré, mais spartiate et surtout isolé dans un désert, Petit DEJ pris seulement vers 9h15 à Hontanas.
Ce mode de vie le matin est un grand classique, pratiqué par pas mal de pélerins , et que nous ferons assez souvent : les refuges espagnols, même s'ils prétendent avoir une cuisine, ont un équipement quasiment inexistant : un seul feu qui marche, zéro ou une seule casserole bosselée (allez chauffer cela sur un feu électrique à induction), un état et une propreté souvent repoussante : alors à moins d'aimer faire la queue et d'attendre que le 1er levé ai terminé avec l'eau qui met un siècle à bouillir, vous préfèrerez partir le ventre vide ou en ayant grignoté que des biscuits secs. Et ensuite il faut trouver un BAR ouvert, et rares sont ceux qui ouvrent avant 8H, la plupart n'ouvrant que vers 9h au mieux.
Puis passage devant le magnifique couvent de SAN ANTON (en 1/2 ruines) et arrivée à Castrojeriz ou je fais la visite payante de la Collégiale située peu avant l'entrée de ce village tout en longueur.
Deuxième journée de chemin plat, rectiligne , ou la vue porte en avant et en arrière, sur des dizaines de pélerins qui se suivent.
Sortant vers 12h30 de castrojeriz, je pensais trouver (d'après le MMDD) une aire de pique-nique aménagée dans la plaine en contrebas, avant l'Alto de Mostelares. Erreur du guide, il n'y a rien, qu'un bosquet en bordure du rio Odrilla ( à noter qu'on marche sur une chaussée spéciale surélevée , réservée aux piétons), et la tache de verdure au pied de l'Alto se révèle être un jardin privé et cloturé, nous y trouvons quand même un peu d'ombre sous le soleil torride de cette journée, pour notre arrêt casse croute.
Puis c'est une montée assez dure et raide sur l'Alto, à travers des pentes calcinées par un feu de forêt récent. Cet Alto n'est qu'une grosse colline, d'ou l'on redescend peu après. Passage devant le magnifique refuge de la Chapelle SAN NICOLAS, très bien restaurée, mais très isolée, et ou il y a déja une bonne dizaine de sacs qui attendent l'ouverture prévue à 16h (il n'est que 15h , pour 12 places normales, cela laisse augurer de l'affluence ...).
Nous faisons étapes peu après , dans l'Hotel FUENTE-FITERO première maison au début du village, avec une chambre double (propre, confortable et spacieuse) à seulement 16 euros (le guide MMDD est faux) , ce qui nous permet de décompresser et de passer une nuit au calme après l'insomnie de Hornillos.
Encore une belle journée ensoleillée (très utile pour laver son linge et le faire sécher, l'hotel dispose d'un bel étendage). Très bon repas au bar de l'hotel à 8€ : une salade "RUSSA" (Mélange de Pommes de terre Carottes, petits Pois, en mayonnaise), du Merluza (merlan frit) avec salade ou frites (et oui !), flanc au caramel, vin et eau bien sur.
M.20
CARRION de los Condes
36
Départ 7h30 , il fait encore nuit à 90% , on voit l'aurore se pointer au dessus de ITERO; L'une des pire journées sur le plan moral, car le chemin n'est qu'une longue piste agricole empiérrée de gros galets ronds, dure et tapant dur la semelle et votre voute plantaire (ceux qui marchent avec des des chaussures basses de running à semelles hyper amortissantes, gel ou coussins d'air, doivent moins souffrir)
Et en plus, journée très chaude sous un soleil brulant : je vois certaines personnes inconscientes, marchant très dévétues, rouges cramoisies, aux mollets et aux bras et épaules gauches roses comme des crevettes. Pourquoi dis-je "GAUCHE" ? Car tout le chemin espagnol est globalement orienté EST-OUEST , ce qui fait que c'est votre coté GAUCHE qui est exposé aux rayons du soleil qui , lui , est situé vers le SUD. résultat : vous serez bronzé sur un seul coté !
Hormis le canal bucolique qui précède FROMISTA et ses magnifiques écluses, sa belle église San Martin (qui n'ouvre qu'à 10h), rien à dire sur ces immenses plaines agricoles sans aucun attrait.
Toutefois, après Villovieco ou nous avons fait halte vers 12h30, à l'ombre des arbres qui bordent le rio ICIEZA, nous avons pris la variante "LONGEANT LE RIO" au lieu du balisage officiel qui vous fait suivre sur 12 kms rectilignes le long de la route P980. Seuls quelques pélerins intelligents prennent cette variante; les deux parcours n'étant jamais très éloignés on peut voir la file de pélerins le long de la route, moins de 10% prennent cette variante pourtant plus agréable et conseillée par le guide de Mr VERON. Le rio est bordé d'arbres, mais en cette saison, il y a peu d'eau, elle se raréfie et il devient un oued au fur et à mesure qu'on remonte vers sa source. J'imagine le chant des oiseaux au printemps ... Son intéret est de passer devant l'ermitage de La Virgen Del Rio, une très belle batisse fermée et semblant à l'abandon, puis devant des habitations souterraines en arrivant sur Villalcazar de Sirga. De la fameuse église des Templiers dans ce village, nous n'avons rien vu, elle était bien sur fermée. Au coeur de ce village, il y a une petite aire ombragée avec fontaine et tables, qui était hélas squattée par un groupe de français accompagnés d'un petit bus, qui saucissonnait joyeusement là. N'ayant pas trouvé la suite de la "Variante VERON", nous nous sommes rabattus sur les 6 derniers KMS rectilignes parfaitement tristounets qui aboutissent à CARRION que l'on découvre à travers entrepots, usine et immenses silos à grains.
Arrivant assez tard (*) , j'avais pris la précaution de réserver dans la pension EL RESBALON , une chambre simple à deux lits, toute à fait correcte pour seulement 19 euros, la tranquillité n'est vraiment pas chère ( à condition d'être à deux), son seul défaut est qu'il n'y a qu'1 WC commun situé dans l'unique Salle de bains (vous comprenez le problème potentiel ? )
Le refuge du couvent des Soeurs Clarisses est un très beau batiment en pierre, avec un cour intérieure au carré, et bien sur il est archi-plein ! Il abrite un musée d'objets religieux (entrée payante 2€) qui vaut la visite. La messe en l'église Santa Maria de 20h à 20h30, est suivie d'une super bénédiction des pélerins dans la sacristie par un curé dynamique qui fait son prêche en plusieurs langues (et qui précise "no photos") : ce soir là, environ 30 pélerins dont prés de 50% français. D'ou un repas tardif au resto LA CORTE à 8€ ( une excellente Soupe à l'AIL, et une bonne escalope milanaise). La grande salle de ce restaurant était envahie de pélerins et touristes, au moins 50 convives ce soir, et difficile de trouver une table libre. Et un couché très tardif vers 22h, alors que la journée a été épuisante.
J. 21
LEDIGOS
24

Levé 6h15 pour Départ 7h15 ; il fait encore nuit, et après 4 kms de route goudronnée et l'abbaye de Beneviere (qui semble être devenue une habitation d'agriculteurs), voila encore un horrible chemin rectiligne empiérré de galets ronds mais qui roulent sous les pieds; le temps devient couvert et avec un fort vent frais; au bout de deux heures et environ 10kms, nous nous arrêtons devant le seul batiment agricole rencontré dans ces immensités (il est à l'abandon). Juste 50m après deux personnes semblent attendre au croisement d'une minuscule route (route de Monté Carrion). Et là, spectacle insolite mais triste : une ambulance arrive et l'un des pélerins, qui a du se blesser sérieusement, est embarqué, alors que son compagnon reprend le chemin en sens inverse. Nosu arrivons peu après 11h à CALZADILLA et là, au bar, nous combinons P. DEJ et Breakfast avec Sandwich et Omelette. A la sortie, nosu prenons comme tout le monde le chemin balisé qui longe la N120, et non pas la variante par les collines de Mr VERON. Nous arrivons peu après 13h à LEDIGOS, ou nous prenons l'une des Chambres Indépendantes à 2 lits, pour 16 euros (au total) avec draps et couvertures, ce qui n'est guère plus cher que le dortoir commun.
Je dénombre au gite 26 personnes vers 17h, alors qu'il se met à pleuvoir sérieusement, et que le froid s'installe. Il y avait d'ailleurs un vent si fort que le portail du gite était fermé, il fallait entrer via le bar. Ceux qui ont lavé du linge devront repartir demain avec du ling mouillé qui n'a pas pu sécher.
LEDIGOS est le premier village ou la majorité des maisons sont en pisé, certaines ayant été rénovées récemment en conservant cette technique ancienne.

V. 22
CALZADILLA de los Hermanillos
31
Nouveau départ 7h15 à la lampe de poche ; le chemin est moins rectiligne, avec des montées et descente jusqu'à SAN NOCOLAS DEL CAMINO , ou nous faisons halte pour notre P.DEJ. vers 9h, imités par quelques autres pélerins. L'un des meilleurs Café ConLeche + Croissant , toujours au prix de 1+1 euro !
A SAHAGUN, ou nous arrivons vers 11h, nous nous écartons du chemin pour aller visiter la très belle église SAN LORENZO, qui dispose dans une annexe d'un petit musée public et gratuit (avec une charmante personne à l'entrée) qui expose des objets de processions (baldequins, saint à cheval, etc ...) ; son clocher est une merveille du style dit "roman-mudejar". Très peu de pélerins semblent faire ce détour, hélas, tandis que l'autre église SAN TRISTO , e fin de ville sur le camino, est en totales ruines.
Juste à coté, nous faisons notre halte casse-croute sur un banc façe à l'Arc de triomphe San Benito et près d'une fontaine.
NOus arrivons très tot vers 13h à Calzada Del Coto, ou j'avais envisagé de terminer la journée. Mais vu le gite municipal, peu avenant, triste, et non ouvert, et l'absence de tout commerce dans ce village, nous décidons de continuer par la variante "CALZADA ROMANA". C'est un chemin large, mais plutot sablonneux quoique pierreux par endroits. Quasiment désert, car tous les marcheurs prennent l'autre voie dite "camino real". Nous n'y rencontrerons qu'un couple de Brésiliens, qui repartiront de calzada del coto après nous. Le plus surprenant sur ce chemin, c'est d'une part l'apparition de la seule et unique maison sur ces 10 kms à travers champs de blés et forêts de petits chênes déserts, une magnifique villa de style hacienda, dans son écrin de verdure, mais complétement inhabitée, puis peu après une immense aire aménagée en bordure du rio valdepresente.
La petite bourgade de Calzadilla est d'une grande tranquillité, seuls un ou deux tracteurs rompent le silence. Le gite municipal, installé dans une ancienne école, est sympatique, le dortoir est organisé en 4 boxes de 2 fois 2 lits, et nous ne serons que 6 personnes ce soir : c'est le pied, quel aisance et tranquillité; les 4 autres sont des jeunes autour de 25 ans, un Français avec une "copine" australienne trouvée sur le chemin, un hollandais avec un compagnon allemand.
Je constate encore une fois que le camino, depuis LE PUY, est un lieu ou se créent des liaisons plus ou moins durables (et plus si affinité...) tout comme les bals populaires.
Ces 4 là vont discuter "in english" pendant des heures, l'australienne leur préparant un super et copieux repas commun, ce qui dénote chez celle-ci un talent culinaire plutôt exceptionnel dans la tribut anglo-saxonne ; j'en ferais d'ailleurs la remarque au français, en le félicitant d'avoir trouvé une perle rare !!
Nous irons au restaurant VIA TRAJANA, ou nous serons les deux seuls convives du soir, une excellente cuisine familiale, ou pour le tarif habituel ( 7,5€) nous aurons un repas un peu plus original : Macaronis avec des morceaux de chorizo, DEUX cailles roties au four en sauce chacun, et une délicieuse "Mouss de Limon" , à savoir un Yaourt au citron dans un bol de grès.
Seul petit détail irritant, deux ou trois dames patronnesses viennent à tour de rôle vérifier le nombre de pélerins, et s'enquiert que nous ayons bien payé notre logis ; car bien que ça soit en théorie "donativo", on a compris qu'il était de bon ton de donner 5 euros / P (entre nous ça les vaut bien, le lieu étant propre et agréable).
A noter qu'il semble y avoir un 2-ième gite, sur la place de l'église, non signalé par les guides.
S. 23
MANSILLA de las Mulas
23
Pour une fois, nous ferons notre P.DEJ. au gite, étant les premiers levés et personne pour venir nosu disputer le matériel de cuisine. départ 7h30, en fin de nuit, par une route goudronnée et déserte sur plusieurs kilomètres.
Je découvre enfin des odeurs de THYM ! Nous franchissons plusieurs canaux d'irrigation, dont un d'une dimension imposante. le chemin devient par endroits boueux et coupés de flaques d'eau (suite à la pluie cette nuit), on navigue de droite et de gauche pour choisir ses zones sableuses et éviter les zones caillouteuses. Il se rapproche de la voie ferrée et quatre trains en peu de temps sont les seuls à rompre le silence total. ; le temps est encore totalement couvert, avec un petit vent frais, quelques gouttes commencent à tomber.
Ce n'est qu'au bout de 17kms et 4 bonnes heures de solitude totale, que nous arrivons à REDIEGOS sous un début de pluie, village fortement animé, d'une part par un grand nombre de pélerins qui envahissent le seul bar ouvert (ou nous aussi nous réfugions pour boire du café chaud et grignoter notre casse-croute) , et par un enterrement qui rassemble la population locale.
Nous allons faire les 6,4 derniers KMS jusqu'à Mansilla à toute allure, sous une pluie battante et avec un vent violent de gauche qui vous déséquilibre. Nos chaussures soit disant en Goretex imperméable seront trempés et humides jusqu'au chaussettes (et malgré des Guêtres qui protègent le haut). Nous n'apercevrons que deux pélerins devant et derrière nous ayant osé se lancer sous cet orage. Les autres ont du attendre au bistrot des moments meilleurs.
Au Refuge municipal de MANSILLA, il y a 77 places en 6 dortoirs ; le 1er est déja plein, et nous sommes les premiers à nous installer dans le 2eme ayant environ 20 places, ce qui nous permet de prendre deux lits bas du coté de la fenêtre sur la cour intérieure, fleurie de nombreux pots de géraniums rouges. L'un des dortoirs était fermé pour "entretien" : probablement à nouveau cette histoire de PUNAISES, deux pélerins nous disent avoir été piqués à BERCIANOS ; d'autres bruits circulent, on parle d'une épidémie de gastro-Entérite parmi les pélerins la semaine précédente.
Le gite dispose d'une grosse pile de vieux journaux, et chacun va utiliser ce papier pour bourrer dans ses chaussures mouilléees, afin de mieux les faire sécher. je vous laisse imaginer la montagne de boules de papiers qu'on trouvera le lendemain matin dans les poubelles qui déborderont ! Notre dortoir sera complet dès 14h30, les autres se rempliront très vite. Dans une alcove sans ouverture, au pied de l'escalier qui mène à notre dortoir, 6 matelas seront installé au sol, et nous y trouverons un bébé de moins de 2 ans que sa jeune mère trimballe en poussette tout le long du Camino : INCROYABLE , il faut l'avoir vu pour le croire ! Tous deux , ainsi que quelques autres retardataires, dormiront à terre dans ce lieu à courants d'air et aux portes qui claquent.
Autre détail qui m'a frappé, c'est qu'il y avait déja 7 ou 8 vélos VTT garés dans notre corridor quand nous sommes arrivés vers 13h, alors qu'on dit que les cyclistes n'ont pas la priorité et ne sont acceptés dans les gites qu'en fin d'après - midi ... Voila encore un principe tout théorique ...
Il n'y a guère que les restes des anciennes murailles, fort épaisses, à voir à Mansilla. Un office a lieu dans l'église centrale vers 18h, elle est très lumineuse, et nous avons le bonheur d'y entendre une très bonne chorale. A la sortie, nous allons nous réfugier dans un bar-salon de thé, et le hasard veut que la table voisine est occupée par quatre des chanteurs de cette chorale. Nous leur exprimons notre joie d'avoir entendu leurs voix, et l'une de ces dames nous apprend qu'elle est la mére de la jeune responsable de notre refuge municipal (nommée LAURA d'après le MMDD)!
Nous mangerons ce soir avec un Allemand, ÜRGEN, mais je n'ai gardé aucun souvenir de cette soirée...
D. 24
LEON
18,7

Levé très tôt : 6h pour un départ 6h30 , afin d'arriver à LEON pour la messe du dimanche. Hélas, il se met à pleuvoir dès le départ, et il tombera des gouttes toute la journée.
beaucoup s'arrêtent à Puente-Villarente (env. 6kms) , ou il y a un très bon bar ouvert tôt pour le P.DEJ. classique.
Rien à dire sur ce parcours fait tête baissée sous les gouttes, en moins de 4 heures, soit une moyenne de 4,5 km/H.
Nous sommes au refuge "Couvent Santa Maria de las Carvalajas" vers 10h40, il y a déja un couple de Français qui attend à la porte l'ouverture qui n'aura lieu qu'à 11h. Ces gens ont déja fait le Camino une fois, et disent-ils, le porche devrait normalement être ouvert, ce qui permettrait de se mettre à l'abri ; hélas aujourdhui il est fermé et on doit attendre dans la rue.
Nous nous trouvons logé dans un immense dortoir d'environ 60 places, en théorie les couples d'un coté, les individuels de l'autre, mais il semble y avoir un problème (un dortoir serait en entretien ou nettoyage ... nous devinerons pourquoi bientôt !) et au final il y a un mélange général. Les deux dortoirs seront finalement complets ( 60 + 36 places ) en fin de journée. Nous allons comme quelques autres à la messe de 12h , puis profitons du lave linge et séche linge ( 3 + 3 € ) mais après s'être inscrit sur la liste d'attente ( à noter que l'on vous refuse d'utiliser seulement le sèche-linge, on exige l'usage des deux ), et surveiller la tenancière, car on vous oublie facilement. Nous ne sommes pas les seuls à avoir beaucoup de linge humide à cause de la pluie de ces deux derniers jours.
La visite de LEON, dont on vante les richesses architecturales, est hélas décourageante à cause de la pluie : tout est gris, photos difficiles à faire, vitraux de la Cathédrale sans luminosité ... Aucune animation en ce dimanche après-midi, aucun commerce ouvert, trouver un restaurant le soir est un exploit.
Le soir, on attend vers 19h une religieuse qui emmène (avec retard) le troupeau de pélerins dans la chapelle du couvent, qui se trouve à l'entrée de la partie HOTELLERIE (de luxe 40 chambres de 25 à 80€) du couvent. Nous y subissons un long prêche de la soeur supérieure, puis dans la chapelle ou entrent le reste de la congrégation (environ 10 soeurs) nous assistons à un bel office, l'une des soeurs ayant une magnifique voix, et une autre jouant de l'orgue.
Mais les ennuis vont arriver pendant la nuit : quelque chose vous pique ici ou là , vous grattez, vous frottez ; puis c'est ailleurs. A la lampe de poche, vous cherchez l'intrus ; avec une bonne vue, vous découvrez une ou deux minuscules bestioles que vous écrasez. Vous croyez être tranquille, mais ça recommence un peu plus tard. Et re-belote... Le lendemain, ma femme qui s'était bien enroulée (autour de son sac-à-viande) d'une couverture copieusement infectée de ces sales PUNAISES, se retrouve couverte de cloques roses. Moi, je suis très peu sensible , et les jambes et bras poilus doivent être un obstacle à l'ardeur de ces bestioles.
On y a eu droit, hélas, et pas que nous : en discutant avec les quelques voisins encore là, on constate que plusieurs personns ont été piquées, à des degrés divers ; à première vue les couvertures du gite étaient un repère à bestioles, et leur usage augmentait sérieusement le danger.

L. 25
San MARTIN del camino
25
Sur les conseil de deux amis pélerins ayant fait le Camino, nous avons pris le BUS "A1" Plaza santo Domingo (une place ronde ou passent tous les bus) pour sauter 7 kms de rues, banlieues, zone industrielle totalement inintéressantes au dire des amis, et celà se confirme bien sur.
On débarque donc après 30 mn de bus urbain aux dernières maisons de La Virgen Del Camino, au bout d'une grande artère urbaine (la N120 évidemment). Encore un interminable chemin rectiligne le long de la N120, j'ai préféré cette voie car les douleurs au pied gauche devenaient sérieuses et je ne voulait pas rallonger d'au moins 4 kms par la variante de Villar de Manzariffe (prise par quelque pélerins seulement). Ce qui sape le moral, c'est d'apercevoir un village, le croire assez près, et au fur et à mesure qu'on progresse, il s'éloigne.
Le temps s'est remis au beau, quoique le vent soit frais. Une circulation intense de camions passe sur la N120 toute proche, dans un bruit infernal. La fatigue me saisie, on croit être à Villadangos, mais ce maudit village s'étale qur 2 bons kilomètres, et c'est dans un OUF que je fais une halte de soulagement au café-bar de routiers de Villadangos.
Nous repartons sous le soleil pour arriver enfin à SAN MARTIN ou nous prenons le gite privé ANNA situé dans les premières maisons à gauche. Arrivés les 1ers vers 13h15, nous y prenons une chambre à un prix défiant toute concurrence ( 12 € pour 2 , bon confort) avec des toilettes communes de très belle facture. Notre premier JOB est de se précipiter dans le jardin , d'étendre tout notre linge au soleil, de le passer méticuleusement en revue, et d'en éliminer TOUTES les bestioles, ces fameuses Punaises de LIT (à ne pas confondre avec les punaises des bois). ceci fait, Chantal rince et lave à l'eau tout ce linge , qui va alors sécher rapidement sous ce soleil ardent. Sans ce travail, nous aurions colporté de gite en gite quelques unes de ces punaises, comme le font hélas involontairement ou par manque de conscience, quelques personnes. L'après-midi se passe à somnoler au soleil, à lire ou écrire, à prendre un café car ANNA fait aussi café/bar/sandwich sans pancarte. J'irais aussi faire un tour dans ce village paisible (hormis l'intense passage de camions), ou l'église est ouverte, avec évidemment une gravure de St Martin donannt son manteau. Le gite communal est installé juste dessous un immense chateau d'eau, et en bordure de N120, il semble quand même assez sympa malgré le bruit.
Notre gite ANNA est beaucoup plus calme, les 5 chambres avec fenêtres, loin de la route, donnant sur le jardin et une pâture (prévue pour les chevaux?), par contre il y a 4 autres chambres SANS ouverture, ou on n'aurait pas aimé être, mais je suppute que notre hotesse y loge les gens qui voulaient être dans le dortoir à 4€ la nuit, car bizarrement le dortoir est totalement vide (2*10 lits). Sanitaires très clean, 4 douches, 2 WC, 2 lavabos pour moins de 15 personnes ce jour là. Je conseille ce gite.
le soir, ANNA fait une cuisine familiale à 8€ : Tranches de Chorizo et Jambon, Soupe de pates, Porc grillé avec un oeuf et beuaocup de frites , salade et tomate, et un DIGESTIF (un alcool fort). Nous nous retrouvons autour d ela table avec un jeun allemnad URGEN (de la forete Noire : Fribourg) et un couple agé de VOSGIENS ( 68 et 74 ans) parmis tous trois de St Jean P de P.
M. 26
ASTORGA
24
Petit déjeuner copieux chez ANNA ( 3€ , mais ça les vaut largement).
L'état de mes pieds, et la volonté de ne pas perdre sur nos amis GROSEIL (qui étaient à ASTORGA en principe la veille), me font choisir l'option BUS pour aller à HOSPITAL de ORBIGO distant de 7kms sans aucun intérêt puisqu'il s'agit toujours d'un chemin le long de cette sacrée N120 pleine de camions. Le problème est de trouver l'arrêt de bus (notre hotesse nous renseigne heureusement, c'est juste devant le gite communal), par contre pour les horaires, c'est plus folklorique : 8h30 , 8h45, 9h00 suivant les informateurs. Le drame en Espagne, c'est ce manque total de signalétique : aucun panneau indiquant le point d'arrêt du bus, aucune fiche horaire affichée. Enfin, après le passage du bus scolaire, le bus arrive vers 9h et nous conduit en bordure de HOSPITAL (aucune annonce, il faut deviner que c'est bien là qu'il faut descendre) ; deux autres pélerins (l'un du gîte, l'autre venu à pied) sont montés comme nous, mais poursuivent en bus beaucoup plus loin. Aucun panneau, et c'est "AU PIF" que nous nous dirigeons vers ce que je pense être le centre de cette bourgade, afin d'y regoindre le camino. Par chance, je ne me suis pas trompé, et il aura fallu un bon 1/4 d'heure pour s'y retrouver.
Les 3 premiers kms sont un méchant chemin plat et caillouteux, mais qui devient un agréable sentier sablonneux ensuite. Beaucoup de brume qui flotte dans la plaine. L'église de Santibanez est ouverte, ce fait rare mérite d'être signalé. Il y a un peu d'animation paysanne, car le secteur est vinocole, et c'est la période des vendanges : quelques paysans dans les vigne ramassent du raisin, des tracteurs transportent la récolte. Le soleil perce peu à peu, le plateau prend fin à la croix de Santo-Toribio, trop dénudée et mal aménagée à notre gout, suivie d'une descente caillouteuse. Nous nous arrêtons un peu plus bas vers 12h30, profitant d'une petite zone herbeuse sous de beaux chataigniers majestueux, un peu à l'écart du chemin. Un vieillard ramamse quelques grappes d'un raisin sauvage qui pousse à coté de nous, et nous faisons de même, ce sera la conclusion de notre casse-croute. De notre point de vue, nous avons Santo-Justo-vega à nos pieds , et Astorga au lointain.
Au moment ou nous repartons, un groupe de 8 marcheuses passe, sans sacs, et s'engouffrent un peu plus bas dans les 2 bagnoles de leurs maris qui les attendaient là. Ce style de pélerins est assez fréquent sur le Camino Espagnol, mais plus rare sur la partie française : il se repère à l'allure décontracté du groupe, à l'absence de sacs à dos (ou à leur taille minuscule), et au fait que ça papote pas mal, et aussi que ça mange copieusement le midi. Après le pont sur le rio Tuerto, pour les 3 derniers KMS jusqu'à Astorga, on a le choix entre un chemin classique jouxtant la route, et un chemin en contrebas à 100m maxi à travers champs, mais caillouteux. Vous devinez lequel j'ai pris ? On abouti au même endroit, sur deux passages à niveaux d'une rue en impasse, puis l'on monte sur le tertre ou se trouve le coeur historique de Astorga. Dans la montée, il y a une boutique d'articles sportifs, qui semble faire beaucoup d'affaires avec les pélerins (chaussures de marche entre autres), et enfin un vendeur qui parle assez bien l'anglais. J'y trouve des PLANTILLAS (semelles souples en mousse ou gel à mettre dans les chaussures) pour un prix pas trop élévé (12 €). Et en haut de la côte, le refuge SIERVAS DE MARIA (bizarrement oublié par le MMDD, mais heureusement qu'il y a de la publicité dans les gites précédents), repérable à sa magnifique façade ressemblant à un temple protestant, et qui jouxte à droite un beau jardin public, et à gauche ce que je suppose être un mini établissement hospitalier pour handicapés mentaux. NOus y arrivons vers 14h30, le refuge dispose de nombreuse petites chambrées (8 à 10), chacune de 6 à 8 lits superposés. Il est à flanc de colline, et notre fenêtre domine toute la banlieue du coté de l'arrivée du camino. Terrasse en balcon, patio ensoleillé en contrebas pour l'étendage, hotes sympathiques, c'est une refuge à conseiller , son seul défaut étant d'être à 10 bonnes minutes de la Cathédrale et du centre ville.
Nous flanons toute l'après-midi, après les occupations classiques : lavage d'un peu de linge, sieste, repérage de restaurants, recherche d'un DAB pour retrait d'un peu de liquide. La ville est agréable, mais encore une fois, je suis piégé par les horaires d'ouvertures des musées et églises. Ayant un peu trop trainé, je me pointe à toute vitesse à la Cathédrale à 17h55, et là un garde-chioume en interdit l'entrée, ne laissant que le passage en sens sortant, car ça ferme à 18h00. On ne rigole pas avec les horaires !
Etrangement, peu de restaurants ouverts (celui conseillé par notre hébergeur est fermé pour "repos dominical", un autre en façe aussi), et nous avons du mal à en trouver un qui propose le fameux plat régional nommé "COCCIDO MARAGATOS". Nous croisons LOUIS, un pélerin logeant à SAN-JAVIER, avec lequel on part dans cette recherche. On en trouve un près de la cathédrale, mais ce sera la déception : son "Coccido" (à 15 € pièce) est qulconque, fait avec des viandes de seconde qualité, cuisiné sans amour (en principe c'est un mélange de 8 viandes différentes). Le resto est tapissé de plusieurs grandes photos de soldats romains qu'on croirait extraites d'un film de péplum. Chantal dit "le mec il ressemble , en beaucoup plus jeune, au patron du resto". Effectivement, le patron dans sa jeunesse participait aux processions religieuses (Paques, pentecote, etc ...) ou il se déguisait en soldat romain.
M. 27
RABANAL del Camino
22

Au matin, je constate l'état de mes ampoules et nous allons au calme et au soleil sur un banc dans le parc public voisin, pour tenter vraiement de faire des soins. Vu le problème, j'attend la réouverture de notre refuge vers 10h30 car j'y avais repéré un petit local infirmerie. J'y trouve un des hospitaliers-infirmier qui me fait un très bon pansement, avec une mousse découpée en forme de fer à cheval, qui permet que le pied ne repose pas sur la partie bléssée. J'ai noté les produits utilisés, je vais en acheter dans une pharmacie, et je vous les conseille :

  • Stretch FIXOMULL de BSN 5cm x 10 m : un adhésif n'ayant que des avantages
  • Pommade HALIBUT de Novartis : une pommade antiseptique grasse à utiliser avec de la gaze.

Nous retournons flaner sur la place principale ou des petits vieux se sont installés. J'en profite pour visiter le MUSEE GAUDI (prix env 2€) dont l'originalité mérite le petit sacrifice.
Je me suis fait encore avoir avec les heures d'ouvertures de la cathédrale : 9h30 - 12h00 pile.
Cette étape, nous la ferons toute en Autocar, la gare est à 100 m de la cathédrale, elle est bien organisée, et la Sté PEDRIN ne prend que 1,85 € pour les 22 kms jusqu'à RABANAL (départ 13h30 arrivée 14h00).
La route et le chemin se cotoyant presque tout le long, nous voyons le même paysage que les pélerins que nous apercevons : beaucoup de vignobles, un relief un peu plus en collines et un peu plus coloré.
D'Astorga situé à 868 m d'altitude, on passe à 1156 m à Rabanal, sans que cela se ressente sur la fraicheur du climat.
Nous arrivons directement sur notre Albergue DEL PILAR (palce à 5€), ou nous nous installons dans l'unique dortoir de 38 lits superposés, parmi la dizaine de pélerins déja arrivés. L'auberge (car elle fait BAR et repas du style sandwichs) dispose d'une cour intérieure bien ensoleillée, fleurie et abritée du vent. Nous y retrouvons JEAN-LOUIS , un parisien originaire d'Aurillac. Petite visite dans le village : une église centrale en complète réfection (tout le sol intérieur a été enlevé sur 50 cm de profondeur), une archéologue fouille à l'extérieur à la brosse des vestiges de crypte. A coté, un petit couvent des BENEDICTINS de "San Salvador Del Monte IRAGO", ou un moine congolais (mais parlant au moins 4 langues) vend quelques bimbeloteries, et qui dispose sur sa gauche d'un refuge privé GAUCELMO, lequel affiche en très gros caractères pour qu'on ne s'y trompe pas "ONLY 24 BEDS" (24 lits, et non pas 50 places comme le dit le MMDD). En descendant l'unique rue, on trouve une charmante chapelle, puis tout au bout, l'entrée sur le camino, le refuge privé EL TESIN : Il semble que la plupart des pélerins stoppent ici, et s'y entassent complètement, ce qui fait que le notre ne sera rempli qu'à 50% , étant en plus à 200 m à l'écart du Camino.
Le soir, les 3 moines donnent à 19H les VEPRES dans la chapelle, avec des cantiques en LATIN et sur mélodie GREGORIENNE. Outre quelques habitants, il y a au moins 30 pélerins pour assister à cet office original et rare. Nous regrettons toutefois que certains pélerins tentent de fredonner à haute voix les paroles qu'ils entendent, croyant peut être pouvoir s'improviser chanteurs grégoriens, ce qui nous empêchent de profiter pleinement du choeur des moines.
Ensuite, nous nous précipitons au restaurant LA POSADA de GASPAR, situé lui à l'autre extrémité du village. La salle est vaste, mais nous n'y mangeons pas aussi bien que daniel me l'avait dit (prix 9€) : la Soupe à l'Ail n'est qu'un brouet de pain rassi trempé ou l'on cherche le gout de l'ail. Enfin, ça passe car nous avons à notre table JEAN-LOUIS, ainsi qu'une allemand ANGELINA de Khiel.

J. 28
RIEGOS de AMBROS
20
Par prudence, je prévois une étape courte. Départ 7h45 dans la nuit et le vent. Montée sur FONCEBADON vers 1400 m d'altitude ou nous passons vers 9h dans une brume épaisse ; le village, en partie en ruines, apparait ainsi encore plus fantomatique !
Puis c'est la célèbre CRUZ de FERRO ou chacun se fait photographier seul ou avec un autre pélerin : pour nous se sera PIERRE, un Québécois de VICTORIA-Ville , et SONIA , une jeune fille espagnole au sourire de Joconde (voir photo avec JURGEN autre jeune allemand). On contourn ensuite un sommet ou le bruit intense d'un hélicoptère nous intrigue, la zone est mentionnée "Militaire".
Puis c'est la descente sur MANJARIN, ou chacun sera surpris par la cloche du refuge des templiers, qui sonne à chaque passage, ce refuge ressemblant plutot à un bidonville ou un repère de hippie attardé.
Bien que le temps soit totalement couvert, et le paysage noyé dans la brume , nous avons enfin un chemin tel que nous l'aimons : sentier tortueux, terreux ou sableux, filant à travers landes , genêts, bruyères violettes, bordé de buis, de petits chênes ou de grands genêts.
Ensuite, la descente s'accentue à travers des passages schisteux jusqu'à EL ACEBO , ou nous ferons halte sur un banc protégé par un balcon du petit crachin qui tombe par intermittence, avec une fontaine à portée de main pour notre casse-croute.
Nous arrivons pour 14h à l'ouverture du gite RUTA SANTIAGO (5 € ) assez original : belle façade de pierres, le dortoir installé sur une mezzanine au plancher fait d'énormes planches disjointes. Le dortoir est cloisonné en petits box de 2 ou 4 lits superposés. Nous ne serons au final que 7 sur les 20 places disponibles. Faut-il en déduire qu'il y a beaucoup moins de pélerins en cette fin septembre, et que nous n'aurons plus à craindre et à subir les refuges "COMPLETS" ?
Ballade dans le village, dont l'unqiue charme réside dans toutes ces maisons pourvues de larges balcons de bois qui donnent aux rues étroites l'aspect d'un tunnel. Il y a aussi l'église, que deux dames bénévoles s'efforcent de laisser ouverte jusqu'à 19H : bel effort, hélas trop peu récompensé par de rares visiteurs.
Grosse déception : alors que plusieurs affiches disent "ICI ON PARLE FRANCAIS", dont une dans l'unique restaurant du coin (le Bar Ruta santiago), nous avons droit à une serveuse excitée, désagréable, énervée, ne parlant que l'Espagnol. ce serait la patronne qui parlerait français, et elle est occupée ailleurs... Et pourtant, elle n'est pas débordée, nous ne sommes que 5 au resto dont 2 autres pélerins du gite). On appréciera ou pas cette attention au client. La-dite serveuse a un oeil au beurre noir, et on imagine qu'elle s'est faite tabassée par son concubin , circonstance atténuante à son comportement.
Soupe de légumes hachés ou salade mixte, très bon filet de veau ou omelette, évidemment avec des frites ! et yoghourt.
Pour la 1ERE fois, mais ce sera ainsi les jours suivants, on ne nous sert qu'une petite bouteille d'eau 33cl, et idem pour le vin. Alors que jusqu'à hier, ma femme demandait de l'eau, on lui donnait une bouteille de 1 Litre d'eau minérale, moi je demandais du vin, et on me mettait sur la table 1 Litre de Vin de "mesa". Faut croire que la CRUZ de FERRO est une frontière aux pratiques des aubergistes. Enfin, pour 8,50 €, faut pas trop se plaindre !
V. 29
TRABADELO
46

Après s'être fait du café (c'est sans problème quand les refuges sont très peu remplis), nous partons vers 8h. Faut-il rappeler que les nuits s'allongent et qu'à 8h il fait encore très sombre ?
Passage immédiat dans un chemin très pentu, formé de langues de schiste glissantes et humides : ATTENTION aux chutes !
Puis passage dans un beau vallon herbeux avec des peupliers. Au détour du sentier, nous surplombons VILLAFRANCA del Bierzo, que nous atteignons vers 9h15 : Ici les prix montent, le Café-Croissant est à 2,4€. Deux églises, mais surtout un magnifique pont à arches, et un commercant à l'épicerie d'une extrème serviabilité. Nous poursuivons , et le long de la route au moins à 500 m du village, voila le gite municipal, que l'on prend d'abord pour une colonie de vacances. Il y a des tentes , et une rangée de lits superposés sur une terrasse couverte, mais ouverte à tout vent. On nous en parlera plus tard comme l'un des pires lieux, ou l'employé municipal accueille en râlant (j'atténue les propos ...), ceux qui ont couché sur cette terrasse par un temps pluvieux, froid et venté, s'en souviendront (car l'employé semblait prendre son plaisir à mettre les gens ici ou dans les tentes). J'ai été bien inspiré de nous arrêter la veille à RIEGOS !
L'épicier nous ayant bien conseillé, nosu allons tout droit par la route (très peu fréquentée) plutot que faire le détour par CAMPO. cela nous permet de passer dans la banlieue chic de PonFerrada, devant des villas de milliardaires bâties en magnifique pierres de granit rose.
A Ponferrada, l'église Virgen de la Encina est ouverte pour la messe de 11H à laquelle nous assistons. Puis nous partons à la recherche de l'Office de Tourisme, très difficile à trouver. Heureusement, un espagnol, parlant français car ancien Chauffeur routier à la retraite, et très serviable, nous y conduit. Les fortifications, tout à coté, sont hélas inaccessibles car en travaux. Nous nous rendons à la gare routière située un bon km de l'autre coté du rio SIL, dominé par les fortifications que l'on peut voir du pont En effet, pour laisser mon pied se guérir, tout en ne prenant pas de retard sur nos amis GROSEIL qui caracolent devant, j'ai prévu de griller , en autobus, les 24 kms restant jusqu'à VILLAFRANCA del Bierzo. Départ 12h30, arrivée 13h15.
Vers CACABELOS, la plaine est remplie de paysans qui récoltent leurs raisins.
Villafranca est une ville bizarre, ou l'on nous dira beaucoup du mal sur l'un des refuges (lesquel ? car gens entassés, sanitaires crasseux , ... etc ... ), alors qu'en sortie de ville, en bordure du magnifique jardin public ou nous faisons halte pour le casse-croute, un hotel PARADOR est installé dans un ancien couvent à la façade immense.
Puis départ, enfin à pied, pour 9km jusqu'à TRABADELO, pour l'essentiel par un chemin bétonné le long d'une ancienne Nationale N6, quasiment déserte pour cause d'autoroute A6 qui zèbre les montagnes de son immense griffe : flancs de montagne scalpées, immenses autoponts sous lesquels nous passons, petites fourmies que nous sommes.
L'albegue de Trabadelo est vraiement très bien, et peu fréquentée : arrivés à 16h, il n'y a que 5 pélerins déja installés, et au final il n'y aura que 12 personnes avec le dernier arrivant à 19h, pour une capacité de 28, organisée en 7 chambrées de 4 à 8 lits. Soit 5 français, 2 suisses (MR et MME qui tire une petite charrette à roues), 2 canadiens, 3 espagnols, 2 allemands, 1 Italien. Et le giteur aura la gentillesse de nous laisser à deux seuls dans un dortoir de 6 lits, tarif 6€. Belle terrasse ensoleillée, balcon avec fil d'étendage à coté de notre dortoir, sanitaires impeccables, grand salon avec fauteuils, cuisine. Ayant ramassé pas mal de noix la veille, nous passons une partie d el'après-midi à les décortiquer, en utilisant quelques pierres trouvées sur la terrasse pour les casser. cela nous fera notre "Quatre-heure" tardif avec des tranches de pain et de la confiture.
le soir, nous choississons le restaurant LAS CALELLAS, car ouvert dès 19h, situé de l'autre coté de la RN6, nous y retrouvons un jeune couple de Canadiens Québécois (dèja rencontré auparavant) qui loge dans l'autre hotel / restaurant (Nova-Ruta , en façe) et qui sont probablement les seuls à avoir pris la "ROUTE DE LA MONTAGNE" (par Pradella) : ils n'y ont trouvé aucun intérêt évident à postériori, sauf qu'ils se sont bien fatigués ! Ils s'appellent SONIA et MARC, originaires de Montréal ; ils ont démarré à castrojeriz, et repartent chez eux le 10 octobre. Repas excellent pour 9 € : Asperges et Tomates, ou soupe maison à l'oseille, veau en ragout ou poulet frit à l'ail (un régal tous les deux), flan maison ou riz au lait.

S. 30
O CEBREIRO
20
Une grosse pluie est tombée cette nuit, et le chemin sera fort humide. L'habitude donne un levé à 7h pour un départ vers 8h dans la pénombre. A La Portela de valcarce, ou nous nous sommes arrêté quelques instants, nous sommes dépassés par la SUISSESSE qui marche à vive allure en tirant son petit chariot , mais sur une route goudronnée horizontale, cette allure est normale ! Ce lieu est une sortie d'autoroute ou vienne s'entasser une dizaine de gros camions sur l'immense parking d'un hotel qui ressemble à une barre HLM. Cent mètres plus loin, un camion s'est renversé en travers de la route, sans causes apparentes, et a percuté la seule et unique maison du coin. Arrêt au bar de RUITELAN vers 10h pour la classique pause ; nous sommes certainement les premiers clients, car la mémé qui nous sert est un peu vaseuse.
Tout ce parcours le long du rio Valcarce est très verdoyant et plein d'eaux vives qui coulent ; les chênes et fougères succédent aux chataigniers et noyers des jours précédents. Las Herreiras, comme d'autres villages ensuite, semblent encore le domaine de la petite paysannerie, vivant avec de petites étables antiques sorties du siècle dernier, et de petits troueaux de magnifiques vaches au pelage doré.
Nous montons vers LA FABA en suivant la route et son grand lacet(et en suivantun autre péerin), plutôt que le chemin officiel qui plonge en fond de vallon et que le guide VERON déconseille.
Puis une superbe montée jusqu'à Laguna, avec un paysage qui eusse été grandiose q'il y avait eu un temps ensoleillé. Et qu"el bonheur de passer à travers landes et bruyères. Nous nous sentons vraiement EN MONTAGNE. Passage devant la borne FRONTIERE avec la galice, Galice et Bretagne, même combat pour une indépendance ou une autonomie ...
Le village de O-Cebreiro est encombré de touristes , venus souvent en cars, on le traverse vite pour atteindre le Refuge municipal, ou plutot provincial, car à partir de maintenant tous ces refuges sont à la XUNTA DE GALICIA (gouvernement régional) , et encore cette année en mode "DONATIVO". Il n'ouvre qu'à 13h et une jeune pélerine est déja là. Les dortoirs sont fermés à clefs, et l'accueillante ne les ouvre qu'au fur et à mesure des arrivées, et elle garni au complet chacun (8 lits) au fur et à mesure. Donc aucun avantage à arriver tôt, sauf qu'on évite le temps pluvieux qui s'est redéclaré (et aussi un fort vent). Mais je constaterais, au retour de la messe, que finalement le gite est plein à craquer, le dernier pélerin étant arrivé vers 21 h (un inconcient , ou un qui démarre d'ici ?), un dortoir d'appoint au 2éme étage de 30 places est plein, 3 chambres de 6 places dans le sous-sol aussi, plus 4 - 5 matelas sur le palier du bas. Faut croire qu'un paquet de gens démarrent d'ici le Week-End, pour une semaine de marche. Beaucoup de restaurants, difficile de faire son choix, et de nombreuses Casa / Pensions pour ceux qui veulent éviter le refuge.
Une belle messe est faite à 20h dans l'église toute en granit comme le reste du village., avec bénédiction à la fin, et un pélerin qui nous joue de la flute traversière, dont un AVE MARIA sublime. Et là encore une ou deux pélerines se croient malignes en chantant sur cette musique, sans se rendre compte qu'elles chantent faux et non synchronisé avec le flutiste. C'est rageant de ne pas pouvoir profiter pleinement de ces moments merveilleux.
A l'instant de sortir de la messe, une trombe d'eau s'abat sur le village, nous obligeant à attendre sous le porche une petite acalmie, puis l'on se précipite au restaurant repéré, le moins éloigné de notre Albergue, ou nous nous retrouvons avec un Italien RENALDO, deux canadiens (JEAN-MARC et CHANTAL)
Pour 8,50 € , nous aurons une Soupe galicia (soupe aux légumes), 3 délicieuses petites truites grillées (avec frites !) chacun, et une trsè bonne tarte aux noix, grand classique de la région (Tarte "SANTIAGO")
D. 1er OCT
TRICASTELA
21

Départ à 8h par le chemin qui passe dans la forêt de sapins, alors que de nombreux pélerins prennent purement et simplement la route goudronnée, ou ils nous rejoignent à LINARES. Le temps est totalement couvert et noir, un vent violent souffle et siffle. Photo imposée devant la statue du Col de san Roque.
Petite remontée raide pour atteindre l'ALTO DO POIO, ou un bar ouvert nous tend les bras et nous offre son hospitalité à l'abri du vent glacial. Nous y resteron 1/2 H avec un bon café chaud, des tostadas ( pain grillé avec beurre / confiture)
A FONFRIA, nous retrouverons notre gentille amie MARIA de Budapest. A la sortie du village une paysage nosu offre des CREPES tiédes au sucre. Nous acceptons, mais je comprend que ce n'est pas totalement désintéréssé, et en sortant une pièce, puis deux, puis trois, elle semble être contente avec 1,5 euro pour deux crêpes. Ainsi vont les choses ... Ce sera le seul contact, bref, avec la population locale. Les églises deviennent minuscules dans les quelques villages traversés.
Vers Biduerdo et Filloval, le chemin contourne en balcon un mont, avec une vue splendide sur la vallée (enfin, si le temps était radieux). Descente raide et rapide sur Tricastela (on passe de 960m à 665 m en 3kms), sous une pluie fine. Des chataigniers au tronc énorme et centenaires parsèment le chemin. Vous n'en verrez jamais ailleurs d'aussi énormes.
Tricastela : hormis son église avec les trois blasons gravés sur son fronton, rien à voir, seule carastéristique remarquable : QUATRE REFUGES au total, vous avez le choix. mais j'ai choisi la tranquillité, une chambre ordinaire à 20€ au bar O-NOVO ; enfin, pas si tranquille que ça, car les 4 chambres sont situées à l'étage au dessus du bar, et le dimanche, il y a une poignée d'habitués qui jouent aux cartes bruyamment. heureusement, à 22h ils se calment, et à 23h pile, le patron ferme son bar. A noter que le patron du bar, quand un pélerin se présente, propose d'abord son deuxième logis, la CASA DAVID, offrant des chambres très luxueuses, mais à un tout autre tarif : 40 € , et il faut un tout petit peu insister pour avoir les chambres ordinaires.
Attablés dans notre bar autour d'un café, voilà que passent deux de nos connaissances : ROBERT un canadien de Gatineau et JEAN-PIERRE notre Carnavaleux de Dunkerque ; je les invite à venir prendre un CIDRE PRESSION ( Manzanova) excellent. Ils ont pris logement au gite Aitzenea. Le gite public XUNTA est lui au fond d'un grand parc gazonné, mais très à l'écart à l'entrée du camino.
Une messe sera dite le soir à 19h, le curé est HYPER-bavard (en espagnol), un sermon interminable qui durera jusqu'à 20h avec bénédiction des pélerins , puis nous retrouverons JEAN-LOUIS pour un bon repas à seulement 7,50€ au restaurant "Parrillada Xacobeo" : Omelette aux Chamigons et crevettes(pour moi) ou soupe Callos à la galleja (pour Chantal), Cotes d'Agneau grillées ou Porc grillé, CIDRE ou VIN en boisson.

Avec le sens de l'observation , vous remarquerez :

  • Dans les bars en GALICE, il y a toujours deux pompes à pression : une de BIERE PRESSION (qualité passable pour moi qui habite dans les Flandres), une de CIDRE PRESSION, ce qui est une nouveauté pour un Francais (y compris Normand ou Breton).
  • Que les gens jouent avec des cartes qui ressemblent à un jeu de SEPT FAMILLES, mais qui comportent des images typiques : des EPEES , des PIMENTS (rouges ou jaunes). J'aurai aimé me faire expliquer leur manière de jouer aux cartes.
  • Que depuis la frontière de la Galice, des BORNES Kilométriques sont disposées le long du Camino et décomptent les KMS restant jusqu'à SANTIAGO. La première que j'ai vue, c'était à BIDUERDO, elle indiquait 136 KMS , puis 122K à MONTAN , 116K à CALVOR , etc ... A ce jeu là, votre excitation galope car vous vous rapprochez de SANTIAGO.
  • que les rues principales des villages sont pavées de grandes plaques irrégulières de granit ou schiste.
L. 2 oct
FERREIROS
31,7
Mon pied va beaucoup mieux, et je m'enhardi en prévoyant de dépasser SARRIA ( étape vraiement courte de 18,5km) afin d'aller sur l'un des petits gites qui suivent. Départ à 8h après un P.DEJ. pris au bar "RIO" ouvert très tôt, et nous y sommes assez nombreux.
Heureusement que j'avais repéré le balisage la veille, car plusieurs pélerins suivent la route principale LU634, volontairement ou non, qui est en réalité la variante par SAMOS : Conseil à nouveau : VIGILANCE quand on marche alors qu'il fait NUIT ! je repêche d'ailleurs MARIA, in extrémis , qui s'était engagée sur la mauvaise voie.
Tous les petits villages traversés fleurent bon l' "Espagne profonde" avec ses senteurs de fumier, ses rues parsemées de bouses, ses paysannes trapues au tablier immuable à carreaus bleus ; Je vis une certaine jubilation à trouver encore des restes vivants de nos campagnes d'autrefois, profitez en vite, ça va disparaitre !
Descente sur MONTAN par un beau chemin encaissé, genre chemin CREUX breton. km124.
Nous passons devant le refuge de CALVOR, complètement isolé, à l'écart du village (si vous compez y coucher, prévoyer votre repas), mais 1,5km plus loin , il y a un hotel-restorant moderne tout neuf (Paloma Y Lena), à un prix évidemment haut de gamme pour le pélerin moyen.
Erreur, c'est en réalité en entrant dans SARIA que j'obtient un renseignement sur un magasin qui vend des semelles (plantillas) : il se trouve après le pont, au pied de la montée penue terminée par des marches (angle rues Benigno Quiroga et Escalinata Mayor). L'eglise San salvador est ouverte, avec un tampon en libre service ... on tamponne sa créanciale par plaisir. En centre ville, on décide pour une fois, vu le temps menaçant, de faire un repas de midi dans un restaurant. Entrés à 12h30, il aura fallu au patron 1/2 H pour nous préparer notre plat unique, alors qu'on était les premiers et seuls clients. Sur ce, voila JEAN LAVOIE (de gatineau) et ANDRE LABOISSIERE (un autre Québécois) qui entrent au resto. On échange quelques mots avant de repartir.
La borne mytique BK 100 est passée au village de BREA , photo à l'appui (une anglaise se fait aussi immortaliser par moi) à 15h55 ce Lundi 2 Octobre 2006. Nous allons maintenant compter les KMS avec DEUX chiffres.
le long du chemin, les villages offrent leurs nombreux HORREOS (constructions surélevées pour stocker du blé ou mais à l'abris des rats) , de nombreux bassins ou fontaines; le chemin franchit de nombreux ruisseaux avec beaucoup de passage de gués, heureusement amnénagés.
Un km avant notre but, voila que la pluie recommence à tomber, et qu'elle augmente progressivement; fatigués mais heureux, nous nous engouffrons dans le petit gite XUNTA (22 lits superposés seulemnt, dans undortoir assez vaste) ; à notre arrivée avant 17h la gite était à moitié rempli, il sera presque complet avec l'arrivée du dernier, une japonaise vers 18h.
La pluie, encore la pluie : ça n'incite qu'à farnienter, impossible de faire sécher son linge, ou à aller picoler une bière dans l'unique restorant voisin à 50 m (meson Casa Cruceiro). Un groupe d'italiens brailleurs, mais joyeux, occupe le bar et chante des chansons de leur pays. Dès 19h, nous irons y manger le classique repas pélerin, pour 8€ : Macaronis / Soupe caldo gallega , pescado (merluza) / corne guisada (viande en lambeaux cuite dans sauce rouge) , frites, melon ou tarte Santiago.
Nuit paisible rythmée par le clapotis violent de la pluie qui tombe sur le toit et la terrasse du gite.
M. 3 oct
EIREIXE
25,3
Départ vers 8h, avec une petite pluie sur la moitié de la matinée. Arrivée sur PORTOMARIN dont le lac, en cette saison, est aux 3/4 vide , on traverse sur un immense pont au dessus de berges nues comme dans une marée basse.
Plusieurs pélerins, comme nous, se réapprovisionnent au SuperMercado sous les arcades de la rue qui monte à l'église de forme cubique très surprenante. Puis l'on sort de la ville par une longue passerelle pour piétons au dessus d'un bras du lac.
C'est là, pendant 2 ou 3 jours, qu'on va croiser et recroiser un groupe de 92 collégiens de 12-14 ans , accompagnés d'une dixaine de professeurs. Nous étant arrêtés sur un monticule de fougères sèches vers 12h30 avant HOSPITAL de la Cruz, pour notre casse-croute, j'ai conversé avec un prof, qui par le meilleur hasard, parlait très bien le français. Ils sont partis de Pontemarin et vont jusqu'à Santiago; leur nombre exige qu'ils ne peuvent coucher que dans les centres sportifs (des gymnases), donc pas de risque de les trouver dans nos refuges ( OUF ! ) et ils ne se mettent en marche pas avant 10h du matin (difficile de faire bouger les adolescents trop tôt). ce qui est assez étonnant, c'est que le groupe s'étale sur facilement 1 km, quelques trainards marchant loin derrière le dernier prof ...
Le refuge de Gonzar est fermé pour travaux de maçonnerie pour toute la saison, et ceux qui n'ont pas fait attention aux annonces ont du avoir une mauvaise surprise. Il sera donc tout neuf en 2007. Les KMS diminuent insensiblement, KM 77 à Venta de Naron ; quelques eucalyptus commencent à apparaitre.
Et voila la pluie qui revient juste en arrivant à EIXERE , bk73 , vers 14h15 ; je commence à croire qu'il pleuvra toutes les après - midi ? le gite est sympa, deux dortoirs à l'étage (seulement 10 + 8 lits ) , la pluie incite les gens à s'arrêter sans poursuivre, aussi le gite sera finalement plein, plus deux retardataires qui seront sur un matelas dans la confortable salle commune. mais le plus ubuesque, c'est qu'un gars , sous une tornade de pluie qui s'est déclenchée à 19h, viens se réfugier au gite ; vous croyez qu'il va y dormir , et bien non, il viens simplement causer avec la gardienne, puis 10 mn plus tard il repart dans la pluie qui n'a pas cesser, alors que le jour commence à faiblir, sous son poncho dégoulinant de gouttes. Continue t il jusqu'à Palas de Rei, 8 kms plus loin ou il n'arriverait au mieux qu'à 21h ? Est-ce un inconscient ou un spécialiste de la marche nocturne ?
profitant d'une acalmie, nous bondissons au restaurant Conde de Waldemar situé en façce, en sautant part dessus les bouses de vaches toutes fraiches. Ce resto est vaste, aéré, on n'y risque pas les fumeurs du 2eme bar beaucoup plus petit. Il est tapissé d'affiches rétro datant des années 1930, à la gloire de ce fameux illusioniste Waldemar , qui semble être un ancêtre du patron actuel, si j'ai bien compris ?
Pour 8€, ce sera l'un des 2 ou 3 meilleurs repas : calamars ou Soupe gallégo (une vraie) , une dorade enfin servie avec des LEGUMES (ma femme en est ravie) ou brochettes de veau (au pluriel svp), une tarte santiago et pour moi une crêpe au miel et à la crême chantilly. A la table voisine, nous retrouvons deux canadiens, l'un étant speaking english de Ottawa (Laurence), et Christopher un Irlandais corpulent.
M. 4 oct
MELIDE
23,1
Il a plu toute la nuit, et quelques gouttes tombent encore et cela continuera toute la matinée. Levé à 7h, et PAS d'EAU courante au gite. L'irlandais est déja prêt à partir. P.Dej copieux chez Waldemar, en attendant le lever du jour. On traverse notre 1ere forêt d'EUCALYPTUS vers la BK68,5 (oui, il y a aussi de temps en temps des bornes 1/2 km) avant Palas de Rei. Elles deviendront de plus en plus fréquentes et majestueuses en approchant de SANTIAGO. Mais il y a toujours des chataigniers , chênes et noyers, le chemin est jonché par endroit de leurs fruits.
Leiboreiro nous offre son église ouverte, avec sa statue de St Roch, et son tampon. Peu après vers midi, j'en ai plein les bottes, et une pancarte signalant le bar/resto "Meson Terra", je traverse les 50m qui nous sépare de la N547 et de ce bar. J'y entre avec l'intention de nous faire servir une salade composée. Mais la patronne nous baragouine , nous n'y comprenons que couic, bien qu'on essaie de lui expliquer qu'on veut la carte. Au final de guerre lasse, on se laisse servir une prétendue soupe chaude, qui n'est qu'un infame brouet clair ou baigne quelques pates. Et le tout pour DIX euros ( 2 parts de soupe + une bière + 1 eau 33cl). J'ENRAGE, car je vois que je me suis fait ARNAQUER. Et en sus, avec un service sans sourire ni attention. Nous partirons en claquant la porte, et en jurant qu'on ne se fera plus avoir (je pense tout à coup à la Fable de La Fontaine ... ). Nous arriverons vers 14h au refuge XUNTA de MELIDE, qui ressemble à un cuirassé bardé de plaques de granit ou ne perce que quelques minuscules ouvrants. Nous arrivons à nous faire ouvrir un dortoir de l'étage, au lieu de devoir s'entasser dans le dortoir du bas déja presque complet. Nous sommes dans une dortoir cloisonné en deux parties, chacune ayant 8 lits superposés avec un petit placard et une lumière chacun, l'ensemble ayant son propre bloc sanitaire de 2 WC et 3 douches. Très correct et propre. Par contre, il n'y a pas de couvertures, et on a beau réclamer, il n'y en a pas (rien n'était indiqué sur le MMDD) ; deuxième abérration : il y a une immense cuisine, avec plein de placards, mais ils sont TOUS vides, aucun ustensible. Quand nous sommes arrivés, un groupe mangeait copieusement. Mais tout leur matériel était à eux, et ils ont tout remballé dans le Comping-CAR qui les attendait dans la rue. Autre absurdité : la gardienne est partie vers 14h30 laissant une affiche du genre "Je reviens dans 1/4h" ; Pendant ce temps là, des pélerins arrivent et doivent poireauter dans le hall, car impossible de s'installer, les dortoirs vides sont verrouillés ; ils sont fatigués, mouillée=s , etc ... et elle ne sera de retour que vers 17h, avec sa broderie (dentelière). Notre JEAN du Québec arrive dans cet intervalle, et je l'installe d'office dans notre dortoir ou ne restait qu'un seul lit libre.
pendant que ma femme se repose, je vais découvrir MELIDE, qui est une ville triste et sans attrait, avec deux grande avenues perpendiculaires. J'y cherche désespérement la dizaines de restaurants annonçés par le MMD ; je n'en trouve que très peu d'ouverts, certains se trouvant très loin du refuge, hormis de simples bars servant des sandwichs. Au final, nous irons le soir dans une PULPERIA "Garnachia" pour y manger des spécialités locales : le Poulpe (servi sur une planche en petites rondelles, le cuisto faisant bouillir la bête dans un chaudron dans la salle ) , et de la morue avec enfin des pommes de terre vapeur. C'est une expérience à faire, même si ça n'est pas extraordinaire.
J. 5 oct
SANTA IRENE
30
La veille, la pluie et le temps gris ont empêché notre linge de sécher dehors; j'avais donc fait une installation savante avec une corde tendue entre les barres de mon lit (c'est pour ça que je préfère les lits "du bas" ), comme je le fais souvent. Et bien, ce matin, j'ai oublié ma corde ! Si j'en parle, c'est qu'un pélerin couchant en façe et partant après nous, récupèrera cette corde, et que la chance aidant, il sera le dernier à prendre gite à Santa-Irene, ou il me donnera mon objet.
Le bar ouvert près du refuge est petit et plein, et il nous faut attendre notre tour pour le P.Dej. Le sentier sort de Melide en longeant le cimetierre, plonge vers un creux puis serpente à travers la campagne. Plus guère de souvenirs, étrangement : seulement de la brume, de la fraicheur et des bosquets d'eucalyptus. A 11h sur la place d'ARZUA ou nous faisons une petite halte pour grignoter des amandes (les Espagnols en rafolent), nous continuons notre chemin jusqu'au hameau de CALLE, ou nous trouvons un superbe espace verdoyant et aménagé, avec plusieurs tables et bancs, ceci au moment ou le soleil fait subitement son apparition. Nous y ferons l'un des plus agréables pic-nic , des barrières de bois permettant en plus d'êtendre notre linge humide au soleil. En sus, pour ceux que ça intéresse, ce hameau compte à lui seul deux cafés/bars ouverts !
Le chemin est très agréable, à travers bois d'eucalyptus, ou bordé de fougères et d'arbustes. Il monte très doucement vers un mini-col ou il rejoint la route N547 très passante (voitures et camions). A cet endroit, il y a un paté de maisons, dont deux cafés-bars, un à droite un à gauche. Je me crois arrivé à Santa Iréne, mais aucun refuge signalé. En se renseignant au 1er bar, on nous indique de prendre une route à gauche (après le croisement) au coin d'une maison. Nous nous engageons ains, cette petite route longe quelques villas puis devient chemin forestier à travers bois : AUCUN GITE ! J'ENRAGE, ou bien on nous a envoyés sur une fausse piste, ou bien on n'a rien compris au discours en espagnol ! On débouche sur une autre large piste forestière, que je prend à droite pour rejoindre la route nationale. On se retrouve ainsi environ 400 m en dessous du col (qui devrait s'appeler ALTO de Santa Irene, si nos guides étaient bons ?); on continue le N547 en descendant, et très vite on apercoit le CAMINO en contrebas, coté droit, en lisière de forêt ; on saute la glissière pour le rejoindre, puis peu après, le camino balisé passe dans un boyau sous la route nationale, et de l'autre coté passe au pied de la CHAPELLE Santa Irene, d'ou l'on atteint une route goudronnée déserte en cul de sac, qui ne dessert que 4 ou 5 maisons : c'est en réalité cela le hameau de Santa Irene à la borne BK21, notre refuge privé étant la dernière maison à gauche. En poursuivant encore 50 m, on retombe sur le N547, qu'il faudrait à nouveau traverser, puis sur le coté droit de cette route, faire encore 100m à travers une petite aire aménagée, pour atteindre le Refuge provincial XUNTA.
Celui-ci est une batisse carrée installée directement en bordure de chaussée, complétement seule, au carrefour avec la petite route allant au village de LEBORAN (distant de 800m). En me balladant autour de ce refuge, je découvre que son électricité est fournie par un énorme groupe diésel (installé dans une cabine de chantier) qui tourne en continu à environ 30m : dans la nuit calme, son ronronnement doit être très audible.
Retour dans notre gite privée, dont la propriétaire Ester Calvo est une charmante dame très attentionnée. Les prix commencent à grimper : la 1/2 pension = 26€ (Nuit = 12€ , repas=10€ , P.DEJ=4€) ; en augmentation sensible sur le MMDD2006. Bien qu'on soit logés dans un dortoir à lits superposés, la qualité est là : Draps fournis, y compris une Serviette de bain, seulement 11 lits dans un grand dortoir sous des poutres apparentes, douches spacieuses, excellent repas familial, fauteuils et TV dans le coin salon avec un feu de bois, abris extérieur pour étendre son linge, grande prairie ( mais le vent frais et le temps variable alternant soleil et nuages ne permet guère de s'y prélasser), et une grande tonnelle de vigne vierge qui doit être très agréable pour les pélerins en plein été.
A notre arrivée peu avant 16h, il n'y avait que 4 Italiens (installés dans un petit dortoir à l'étage) , et SUZANNE , une canadienne, installée dans une grand lit unique plaçé dans une sorte d'alcove de notre dortoir (en plaisantant, on appelle ça la "chambre de la reine"). SUZANNE est cette personne ayant eu de très gros ennuis (vol de ses papiers et argent ... voir la page générale), plus des ennuis de santé au niveau de la marche (en liaison avec sa corpulence), mais elle est d'un naturel totalement optimiste, et ne se laisse pas abattre. Elle fait au mieux 15 kms par jour et progresse de son pas tranquille ; elle a du prendre plusieurs mois de congés, car après SANTIAGO, elle envisage plusieurs séjours touristiques, et elle nous demande quelques conseils : on parle donc de la France qu'elle ne connait pas, de l'Italie, de l'Espagne. Au final, comme elle rêve de tremper ses pieds dans le sable fin d'une plage chaude, on convient qu'il lui faut aller en Andalousie !
A noter que nous avions réservé du matin, la proprio parle quelques mots de français ; cela est conseillé, car plusieurs pélerins, dont le couple allemand déja rencontré, devront aller plus loin voire beaucoup plus loin, car plus de place ici.
V. 6 oct
SANTIAGO
24
Départ du gite à 8H, après le P.Dej , sous la PLUIE ! Et une pluie tenace et coriace qui nous tiendra sur tout le parcours.
Je voulais téléphoner depuis la cabine téléphonique située juste devant le reguge provincial XUNTA. Mais le passage incessant de camions et voitures provoque un vacarme rendant impossible une conversation audible. Nous poursuivons, mais hélas pas de village et pas de cabines. Arrivés dans un village ( Arca ?) ou le chemin traverse la route, nous trouvons un gars devant sa maison et sa camionette. On s'enquiert d'une cabine, il parle un peu français, et avec une superbe amabilité, il téléphone pour nous à l'Hotel LA SALLE (publicité trouvée sur le chemin). La conversation dure plus de 5 mn, il pleut, lui et l'hotelier parlent à toute vitesse. La conclusion, c'est que TOUT est réservé, qu'il n'y a de la place que dans un dortoir à plus de 12 € le lit, alors que les chambres étaient annonçées à 30€. par sécurité, on fait quand même réserver.
Tout le parcours continue sous une pluie par moments violente, la route après Lavacolla et passant devant deux gros batiments tertiaires, l'un pour la Radio de Galice, l'autre pour la TV de Galice, me paraissant interminable ; passage devant l'entrée du fameux refuge de MONTE-GROZO, dans la brume et le crachin : il est 12h30 et on continue, pressés de pouvoir se reposer au sec. L'Office de Tourisme situé à l'entrée (vers San Lazaro) est fermé complètement (il n'ouvre peut être qu'en été, mais évidemment aucune pancarte informative). Parcours dans les rues de Santiago, sans trop être sur de suivre le bon chemin, et peu de passant pour vous renseigner. Enfin on débouche sur la place de la Cathédrale, encapuchonnés dans nos ponchos.
Là, moment d'hésitation, dont profite une dame pour nous demander "Vous cherchez une chambre ?". Négociation rapide, 26€ une chambre, nous la suivons à travers rues , et nous voila à environ 400m du centre, dans une rue calme (Calle Hospitalino), dans une sorte de pension probablement "AU BLACK" installée dans un grand appartement au 1er étage d'un vieil immeuble. La chambre en question est une chambre aveugle (sans fenêtres), et devant notre refus, elle nous donne une autre chambre un peu plus vaste,avec deux fenêtres, pour 30€ par jour (nous y resterons 3 nuits, je négocierais la 3ème nuit à 25€, car les proprio ferment la boutique Lundi Matin à 8H , ce qui nous obligerait en théorie à partir très tôt). sanitaires et WC impeccables, mais le temps pluvieux génère un air ambiant humide, et rien ne sèche correctement : et AUCUN CHAUFFAGE.
Nous apprendrons plus tard que le "RACCOLAGE" des pélerins, pour des pensions plus ou moins légales, est monnaie courante, mais que la plupart n'ont aucun chauffage, ce qui en limite l'usage en été. Et vu les masses de touristes qui affluent ici, ça remplit le hotels et les prix grimpent ... 1er job : manger, on se précipite au sec dans le premier resto trouvé sous cette pluie vers 15h15 , deux menus à 9e. Puis passer noter les horaires des messes, puis passage à l'Office de Tourisme pour prendre tous les renseignements utiles (nous sommes vernis, nous y trouvons une stagiaire parlant 100% francais), et retrouvailles avec nos amis GROSEIL qui logent dans une pension Rue de Fonseca (au bord de la cathédrale). Puis le passage à l' OFFICE des PELERINS pour obtenir le fameux document COMPOSTELLA écrit en latin, sur présentation de votre crédentiale témoignant par ses tampons que vous êtes un bon pélerin. Seul hic, vous devez vous présentez en personne, et je dois retourner chercher mon épouse qui papotait au bistrot avec nos amis, pour qu'elle se fasse délivrer ce document.
Le soir, avec les amis, nous fêtons nos retrouvailles autour d'un belle paélla dans un restautant de la Rue NOVA ; Choisir un restaurant à Santiago est un parcours du combattant, vue leur nombre (entre 50 et 100 dirais-je).
S. 7 oct
Cap FINISTERRE
2*110
Nous nous levons assez tôt pour aller à la Station des AUTOBUS qui se trouve à environ 20 mn de notre pension et du centre ville. La station est déserte et nous devons revenir en arrière vers le grand carrefour pour prendre le P.Dej dans un café enfumé.
L'autocar part à 8h00 et arrive à FISTERRA son terminus à 10h40 en passant par BAIO et CEE (environ 110km par les routes AC404 et AC552).
Le parcours depuis CEE longe les baies et les plages qui s'échelonnent jusqu'au terminus. Il nous arrive d'apercevoir de rares pélerins qui ont poursuivi depuis Santiago à pied, en 4 ou 5 jours.
A la descente du car, quleques pélerins partent à la recherche d'un logis pour passer une journée entière dans ce lieu. Quant à nous, nous nous élançons sur les quais de cette ville portuaire, puis par un raidillon rejoignons la route dite "du PHARE" (FARO) qui monte doucement vers le Cap Finisterre ; compter ou 4 kms , environ 50mn d'un bon pas.
Le lieu n'est pas spécialement attrayant : un parking, quelques tas de gravats et déchets, aucune mise en valeur, et résidus folkloriques laissés là par des pélerins en mal de symboles prétendumment traditionnels (on vous dira qu'il est habituel de pendouiller un vieux tee-shirt sur un mat , ou de bruler ses vieilles godasses usées par le chemin ; résultat : des dizaines de trous de rochers noicis d'objets calcinés).
Par contre, atteindre cette extrémité représente l'accomplissement ultime du pélerinage, un lieu ou nos ancêtres du Moyen-Age voyaient l'infini qui conduit au néant ; assis sur un de ces gros rochers qui surplombent l'océan, vous accomplirez la dernière étape de méditation de ce parcours méditatif - spirituel - initiatique que vous avez entrepris au départ du PUY ou d'ailleurs.
Seulement deux bus pour le retour : 13h30 ou 16h ; nous ne nous attardons pas, redescendons jusqu'au port , prenons un repas dans l'un des resto en bordure de quai ( je conseille une Salade de la Mer avec Poulpes, Crevettes, Calamars etc ...), prenons le bus de 13h30 pour une arrivée à 15h50 (ce chauffeur fait un peu moins de pauses ... ). Ce qui permettra de continuer la visite de Santiago, et de passer une deuxième soirée autour d'une PIZZA avec nos amis Groseil.
Journée au 3/4 grise, mais enfin pas de PLUIE , ce donne du soulagement.
D. 8 oct
SANTIAGO
0
La messe du DIMANCHE est le moment fort pour tout pélerin un tant soit peu croyant. L'hésitation est entre celle de 10h (dite Missa Capitula) et celle de 12h (dite Missa Pelegrinos), sans oublier celles de 13h (Missa Melodia) et de 18h (Missa Vesperinas). Va pour celle de 12h en concertation avec nos amis.
Outre un lever plus tardif, nous avons du nous rendre à la Station de Bus pour s'assurer des horaires du 1er bus allant à l'AEROPORT le lundi matin, puis en prenant une variante pour revenir en centre ville, nous voila devant le Musée DO POBO GALEGO installé dans le Couvent et l'église Santo-Domingo-Bonaval : merveille il est ouvert le matin mais fermé le dimanche Après-Midi ! je vous en conseille la visite : présentoirs d'outillage et ustensiles de l'artisanat ancien, l'église elle même, des bateaux de pêche d'autrefois, le tout GRATUIT.
Il faut ensuite fonçer pour rejoindre la Cathédrale ou nous entrons à 11h35 : elle est déja noire de monde, plus aucune PLACE ASSISE ! Par bonheur, nos amis sont déja là et en se serrant font un eplace pour Chantal. Moi, je vais m'assoir sur un rebord de garnit au pied d'un pilier. Dans les minutes qui suivent, plein de gens arrivent et s'assoient à même le sol ; je me retrouve encerclé par une tribut d'une quarantaine de jeunes, l'un des accompagnateurs s'assoit sur le même rebord de granit et nous causons... Sans compter les gens irrespectueux qui se glissent devant ceux assis et qui restent debout, otant toute vision aux autres... Quand la messe commence, toutes les travées sont bondées comme un métro à 18h. Une dizaine d'officiants célèbrent la messe, et une nonne ayant une très belle voix dirige les chants (il n'y a pas de chorale). beaucoup de ferveur dans l'assistance.
Le moment fort et éblouissant sera le balancer de l'encensoir géant, tiré par 5 préposés en habits violets. Nous avons la chance d'être relativement bien placés (travée latérale droite) pour le voir passer au dessus de nos têtes , dans son volute de fumée d'encens, suspendu à sa corde , et montant jusqu'aux sommets de la nef.
Encore une journée mitigée, ensoleillée le matin, tournant au nuageux inétgral l'après-midi.
Quand vous déambulez dans les rues, vous retrouverez immanquablement de nombreux pélerins avec lesquels vous avez sympatisé, ou simplement croisés : Etre arrivés à SANTIAGO crée une "confraternité" naturelle et amicale, chacun se congratule et félicite l'autre d'avoir achevé son périple , des BRAVOS sont échangés, voir plus si affinité ; on en profite pour faire quelques photos communes, s'échanger des adresses, pour ne pas oublier bêtement ces instants forts de fraternité.
ne comptez pas visiter des batiments ou musées l'après-midi, nous trouvons portes closes de partout, attention, les grilles de la cathédrale sont fermées à 18h , etc ...
Santiago ressemble à Paris autour du Forum des halles : de nombreux artistes de rue s'y produisent, attendant l'obole du passant : violoniste, cornemuseux, chanteurs, mais aussi mendiants en tous genre.
Nous avons eu droit au meilleur, le soir après le repas, en repassant sur la place DO OBRADOIRO, bordée par la façade illuminée de la cathédrale : un groupe de 4 chanteurs GALICIENS, costumés en habits régionaux, jouant et chantant des airs locaux : splendide !
L. 9 oct
Retour LILLE
1500

Le pélerin à pied, sauf à vouloir imiter nos ancêtres du moyen-Age, dispose de trois moyens pour s'en retourner chez lui :

  • * l'AUTOCAR : il en coute 78€ pour un Santiago - BORDEAUX , autocars ALSA , seulement les Lundi - Mercredi - Vendredi, départ 12h30, arrivée 4h du matin. Bonne solution pour ceux habitant le Sud-Ouest, et pouvant se faire récupérés en pleine nuit par de la famille. Mais pour un Nordiste comme nous, il faut prévoir une nuit d'hotel, puis enchainer sur un TGV de la SNCF (88 € le Bordeaux - Lille).
  • * le TRAIN : départ 9h04 , arrivée à HENDAYE vers 20h , cout 41,20€ . Ajouter 105€ pour Hendaye-Lille en TGV , plus une nuit d'Hotel à hendaye (43€) , plus repas du soir.
  • * l'AVION : avec les compagnies classiques , compter 300 à 375 € , en plus attérissage à Orly; une des agences de voyages consulté sur place nous proposait des places à 150 €. Une pélerine prétendait être venue de Bruxelles à Santiago avec RyanAirs pour 29€. Mais en consultant le site de ce "lowcost", aucun vol direct Santiago - France (ou bruxelles) et au minimum 200€ pour des vols sur Rome ou Londres. Il est certain que les supers tarifs de RyanAirs sont un coup de poker, et ne doivent exister que pour des réservations de longue date et à petite dose...


Le bon tuyau m'a été donné par Mlle Isabel de l'O.T. : consulter la compagnie http://www.vueling.com ! Il faut bien sur trouver un cyber-café, et elle vous le donne : c'est BBIGG situé au coin de la Plaza de Galicia, en sous-sol, avec au moins 20 ordinateurs pour 1 euro la 1/2h, ouvert jusqu'à 24H. Suivant les jours, le trajet Santiago - ROISSY varie de 90 à 150 €. Leur site est très bien fait et cette compagnie VUELING est spécialisée ESPAGNE vers pays européens. Au final, le samedi soir vers 23h, je prend un billet "électronique" à 120€, payé en ligne par C.B. , seul témoin de la chose : l'image de la page à imprimer, avec votre N° de réservation et votre n° de PLACE (car en plus vous pouvez choisir votre place).
Nous voici donc levés à 5h30 ce lundi matin, pour aller prendre le 1er bus à 6h50 qui nous emmène en moins de 30 mn à l'aérogare de Lavacolla. Inscription sans problème au stand de VUELING (OUF ! c'est notre 1er voyage avion avec un billet "Virtuel" ), les sacs à dos passent sans encombre l'enregistrement, il n'y a plus qu'à aller à la cafétaria prendre son P.Dej et attendre l'envol pour 8h50, arrivée à ROISSY 10h30 , vol super confortable dans un airbus A320 tout neuf, à moitié plein seulement. Au dessus d'une mer de nuages sur les 4/5 émes du trajet. Couloirs interminables pour aller récupérer les bagages, puis galère pour trouver le bus qui ira nous déposer à la Gare TGV de Roissy (le bus fait au moins 10km, Roissy est immense), passage aux guichets pour prendre les billets pour Lille (36€), deux TGV au choix à 12h15, Lille à 13h15, et chez nous à 14H.
On ne peut pas faire mieux , en si peu de temps, et finalement pour un budget inférieur aux deux autres modes de transport.