maj le 13/06/2006

3-eme TRONCON

1er au 26 MAI 2006

NOGARO - BURGOS

CARNET de Notes au fil des jours

 

 JOUR
 ETAPE
KMS  
L. 1
LILLE à
AIRE/s/ADOUR
 

Journée de voyage par la SNCF de LILLE à AIRE-sur-ADOUR
Départ de la maison à 7h00 pour prendre le METRO afin de se rendre en gare de LILLE-EUROPE.
HORREUR : le METRO est fermé, c'est le 1er MAI, et nous constatons que les transports publics n'assument aucun service public .... Cà, c'est le "fameux modèle social français"; qui doit bien faire rire les étrangers.
En catastrophe, nous retrouvons dans l'agitation fébrile le N° de TEL. de notre voisine, qui bondit de son lit en robe de chambre dans sa voiture pour nous prendre 10 mn plus tard devant la grille du métro, et nous conduit à la gare.
OUF ! Nous y arrivons suffisamment à l'heure pour notre TGV de 7h59 qui nous emmène heureusement sans problèmes jusqu'à BORDEAUX, puis un TER jusqu'à MONT de MARSAN ou nous débarquons vers 14h. Là plus de 4 heures d'attente, rien à faire d'autre que d'aller au centre ville ou un seul et malheureux bistrot est ouvert en ce fameux 1er MAI ( ainsi que 2 vendeurs de muguet ) et d'y consommer bière, café, et glaces.
Le bus SNCF ne démarre qu'à 18h12, avec quelques rares passagers, et nous débarque vers 18h50 devant l'ancienne gare désaffectée d'AIRE/ADOUR située; en bordure de nationale, loin du centre ville. Là, aucun plan, et il faut se diriger à l'instinct pour enfin approcher du centre ville ( inutile de chercher des passants, il sont aussi rares que les puits d'eau au Sahara).
Nous sommes partis de Lille avec un temps gris et triste qui a continué sur toute la France,
mais qui s'est nettement amélioré dans le Sud-Ouest.

Nous trouvons enfin le GITE DU PELERIN , tenu par JEAN-MICHEL , un gars très sympathique, qui nous accueille avec un verre de citronade, qui joue de la guitare avec quelques personnes de passage. Le gîte est moyennement rempli et nous nous retrouvons seuls à deux dans une jolie chambrée de 4 lits. Nous partons avec 2 pélerins couchant à l'Hotel voisin à la recherche d'un restaurant ouvert ; c'est jour de fête locale avec une fanfare. le bar près du pont est plein de clients, nous prenons un petit resto dans la rue principale ou d'autres pélerins sont déja atablés.
JEAN-MICHEL partage sa vie entre sa "petite entreprise", il est Artisan Charpentier avec 5 ouvriers, et son gîte et sa passion d'accueillir des pélerins. Il m'apprend qu'il ne travaille qu'en "CONFIANCE", qu'il n'a jamais besoin de faire signer un devis, et qu'il n'a jamais eu de clients enquiquinants parmi ses 600 clients !
Nous lui souhaitons de toujours pouvoir vivre ainsi, dans ce système de relations faites de tradition de respect et d'honneur.
M. 2
NOGARO à
LANNE-SOUBIRAN
8
Nous profitons de cette matinée libre pour visiter AIRE sur ADOUR, en particulier les bords de la rivière, la cathédrale et l'église STE-QUITTERIE sur la colline.
Nous pic-niquons en bordure de l'Adour, par un temps ensoleillé, avec quelques salariés des alentours qui viennent ici faire agréablement leur pause de midi.
Le bus RIVIERE nous prend devant la gare à 13h17 pour nous emmener à NOGARO qui sera notre véritable point de départ de cette courte journée, laquelle sera une petite mise en jambes (le seul bus précédent était à 6h15). En effet, nous voulions repartir exactement du point final de notre précédent trajet de SEPT-2005.
Il fait très beau et très chaud ; ma femme a sa première frayeur avec un belle vipère qui traverse la route sous nos yeux.
Peu de pélerins prennent le chemin officiel qui serpente sur les collines, beaucoup prennent la route droite par ARBLADE, bien sur ceux qui vont au gîte qui parait-il est très bien
Notre refuge sera la MAISON LABARBE tenue par P et M-C MUSCATO, juste à l'entrée du hameau de Lanne-Soubiran : c'est un petit gîte de 5 lits à l'étage d'une vieille grange en pisé avec des poutres d'époque, charmant et sympatique. Ils aménagent une deuxième grange en façe (environ 5 lits aussi) probablement terminée pour l'an prochain. Ils fournissent un petit service d'épicerie minimal.
Nous avons pris la 1/2 pension, et faisons connaissance avec LIONEL de CHOLET, avec lequel nous lierons amitié et ferons de nombreuses étapes communes jusqu'à Roncevaux.
LIONEL conseille fortement un gîte ou il a couché, 1kms après FLAMARENS, chez Xavier et Isabelle Ballenghien, avec un "ACCUEIL CHRETIEN" ( 05 62 28 01 13 ) , il semble que ce soit une ouverture récente.
Remarque: notre logeuse avait les 2 années précédentes, des "Chambres d'Hotes" dans sa maison principale. Elle a supprimé cette formule, car nous dit-elle, certains clients en prenaient trop à leur aise, se croyaient en terrain conquis, se croyaient tout permis, trop exigeants, et trop désinvoltes. Ayant eu un 2eme enfant (une petite fille adorable que nous avons admiré) en octobre 2005, elle a préféré s'isoler complétement des pélerins et ne plus en subir toutes les contraintes.

DEPART 13h45 - ARRIVEE 16h30
M. 3
AIRE sur ADOUR
20
Après le P.Dèj. copieux, nous passons dans la petite église, et discutons avec le diacre qui habite dans la très belle maison accolée à l'église (ancien presbytère rénové par lui) ; ma femme a de nombreux sujets communs avec lui et ils échangent leur expérience sur leur bénévolat. Nous apprenons que certains randonneurs n'ont hélas aucun respect pour autrui, laissant des papiers gras dans leur cloture, voire viennent pisser (oui !) dans le petit passage entre leur maison et l'église, et le prennent de haut quand ils recoivent une remarque !
Petit arrêt (point 48 du TopoGuide) avant les 2,5 kms le long de l'ancienne voie ferrée. Vers le milieu de cette portion, il reste un banc et table ou deux habitants faisaient autrefois un accueil sympathique, avec rafraichissements, aux pélerins. Cette époque est révolue, ces personnes trop agées ont vendu leur maison, pour s'installer en centre ville, tant pis pour nous !
Nous voyons beaucoup de randonneurs (je leur refuse le nom de pélerins) tirer tout droit par la nationale vers Barcelonnette-du-gers et Aire/Adour, et gagner ainsi 3 bons KMS et des montées sur le GR65 du vrai pélerin. Bien du plaisir à eux pour 5 KMS de goudron dangeureux avec l'intense circulation !
Et ils ne verront par AIRE depuis la colline qui la domine , ni l'entrée par un très bucolique chemin le long d'un ruisseau dans la banlieue sud-est qui nous amène directement sur la cathédrale.
L'accueil y ouvre juste à notre arrivée, et nous papotons avec les deux bénévoles ARLETTE et MARIE-FRANCE.
Notre ami MICHEL DESTRES, qui est ici depuis 3 jours, viens nous chercher et nous conduit chez sa soeur à CORNEILLAN ( environ 10 kms) ou nous passerons la nuit dans sa très belle et grande demeure.
Nous reviendrons le soir pour la messe de 18H en la Cathédrale.

DEPART 7h45 - ARRIVEE 14h30
J. 4
SENSACQ
25
Nous irons à SENSACQ, plutôt qu'au gite communal de MIRAMONT-SENSACQ, pour mieux équilibrer cette étape et la suivante ( 25 + 25 KMS au lieu de 20 + 30 KMS)
Dans la région, vous verrez souvent ces "ARBRES DE LA MARIEE" , décorés de girlandes et autres objets colorés, qui signalent les maisons ou une jeune femme s'est récemment mariée.
A l'entrée de LATRILLE, nous tirons tout droit et ratons l'église qui méritait , nous disent d'autres pélerins, le petit détour de 200 M.
L'église de MIRAMONT est entourée d'une agréable pelouse avec bancs, et il y fait bon s'arrêter pour le casse croute de midi et y faire notre sieste habituelle , en partie à l'ombre, en partie au soleil de cette belle journée (eau au cimetière voisin). De là, nous prenons la D440 qui est flêchée pour notre gite , la FERME DE MARSAN (DARNAUDERY BERNARD)
Nous y logeons dans les Dortoirs et non pas dans les chambres d'hotes.
Nous y lions connaissance avec quelques personnes que nous retrouverons ensuite pendant plusieurs jours:
AUGUSTIN : un gars un peu original, qui a une vision un peu passionnelle de l'église , de dieu et de la religion, qui a le petit défaut de fumer, dont on devinera un peu plus tard qu'il est chômeur, qu'il a un petit budget et qu'il le complète en travaillant si possible un jour sur deux dans les gîtes pour se payer la pension.
PILAR : une Grenobloise avec une ascendance Espagnole qui a trouvé une âme soeur pour partager sa solitude et ses sentiments, en la personne d'un pelerin de notre âge, doux gentil et délicat, avec lequel elle ira jusqu'à St Jean Pied de Port.
Mais la grande activité d' ENFER de l'Après Midi : JOUER aux BOULES dans la cour du gîte !
Equipe MOI et PILAR (qui n'a dit-elle jamais toucher une boule, mais qui pointe comme une bonne championne) contre LIONEL et AUGUSTIN. Nous gagnons la 1ere, et perdons les deux autres parties. Journée mémorable, sous un chaud soleil.
La ferme fait épicerie, mais principalement elle vend les produits fabriqués par eux ( élevage de canards bien sur), dont les prix sont ceux de produits du terroir de qualité, donc assez chers ! Au diable l'avarice, avec MICHEL, nous y allons pour une Garbure, des Cuisses de Canard, et un excellent vin du TURSAN local ; 22 € à trois, nous nous régalons. Le P.Dèj. est inclu dans la nuité, et sera servi tôt le lendemain matin.
NOTE : Vive les gîtes ou il y a des JEUX ( Echecs, Dames, Dominos, etc ..) et des LIVRES à disposition des pélerins, car il y a de longues heures d'inactivité à meubler en fin d'après-midi !

DEPART 7h30 - ARRIVEE 14h30
V. 5
UZAN
25

Lors de la réservation, la logeuse du seul gîte mentionné dans le MMDD n'a pas pu prendre notre réservation, car elle était "EN TRAVAUX" ; pour MICHEL, quelques jours après, elle a accepté pour 1 place ; la veille LIONEL a réservé lui aussi sans problèmes. ;

Le temps est maussade, il PLEUT légérement ce matin. Nous passons devant l'église de PIMBO , et le très joli LAVOIR.
Plusieurs champs sont constéllés de demi-sphères blanches en plastique : nous supposons qu'il s'agit de cultures de salades que l'on fait blanchir à l'abri de la lumière. Mais la forme évocatrice de ces objets entraine le subconscient masculin vers des attributs féminins d'une armée d'amazones sorties de terre.

A l'entrée de ARZACQ-Arraziguet, une pancarte nous invite à visiter le musée du Jambon : nous acceptons ce petit détour de 300 m. A l'instant ou j'arrive à la porte du lieu, l'employée sortait et fermait la porte. Je lui demande ce qu'il en est, et elle m'annonce sans sourciller qu'elle s'absente pour 20 mn ( il est 9h45 ), et que nous n'avons qu'à attendre 10h00 qu'elle revienne !
Nous enrageons devant ce comportement ANTI-COMMERCIAL , et cette désinvolture pour 4 pélerins à pied !
Nous passerons notre chemin, et déconseillons à nos lecteurs de s'aventurer dans ce lieu si peu accueillant !
En sortie de ARZACQ, il y a un très joli lac artificiel dans le fond du vallon , non représenté le Topo-Guide.
un peu plus loin, un habitant facétieux de VIGNES a baptisé "ARBRE DU PELERIN" un bel arbre orné d'un chapelet de coquilles.
Le village de LOUVIGNY est à signaler pour l' EAU et les TOILETTES publiques très propres qu'il offre aux passants.
La pluie n'a pas duré, mais le temps reste très couvert, gris et assez frais; le ciel s'éclaircit ou menaçe alternativement.
Nous nous arrêtons finalement vers 13h pour 1 heure de repos et de repas sous le grand porche de l'église de LOUVIGNY, qui nous offre un grand banc sous l'abri, de l'eau et une pelouse dans son cimetière attenant.
LARREULE est aussi équipée pour une halte du pélerin autour de l'église : banc, pelouse, WC , eau. Notre douce France est très accueillante pour qui sait garder son regard en éveil !
Arrivés à UZAN, nous nous séparons de nos deux amis, et cherchons notre gîte : après avoir intérrogé une habitante, puis avoir téléphoné au logeur, nous faisons 500 m pour arriver à une bifurcation ou , enfin , un panneau nous indique "MAISON LACABANNES" ; notre problème était que nous cherchions un panneau portant le nom du propriétaire : MR SMITH ! Au final, celui-ci vient nous chercher là en voiture et nous emmène dans son logis situé à 950 m hors du GR.
Nous y occuperons l'une des 2 chambres d'hotes (avec S.de B. perso svp), l'autre étant pour deux allemands.
Voulant éponger le sol de la Salle de Bains (suite à ma sortie de douche), je vais voir le patron et lui réclame une "SERPILLERE" ; impossible de me faire comprendre, cet ustensile semble parfaitement inconnu à nos anglais (comment font-ils pour avoir une maison propre ??? Mystère !! ) ; au final, j'accepte le mot "Chiffon" et me retrouve à éponger avec une chiffonnette du commerce (que nous utilisons nous d'habitude pour la vaisselle et l'évier). Pendant ce temps, notre hote consulte son gros dictionnaire et trouve enfin le mot ad-hoc in English ! J'en profite pour lui dire que dans le NORD de la France et en BELGIQUE, cela s'appelle une "WASSINGUE".
A noter que MR SMITH parle moyennement le français, mais que MME SMITH ne le parle pratiquement pas : ce sont des anglais venus s'installer ici très récemment !

DEPART 7h15 - ARRIVEE 16h15

S. 6
MASLACQ
22

Nous passons à l'église de POMPS ou il y a une jolie statue d'un ST-JACQUES
Il pleut et nous sortons notre cape ; nous passons à Castillon sous une petite pluie fine.

Avant ARZACQ, Lionel qui marche loin devant prend la route de droite et nous le suivons sans réfléchir sur cette petite montée. Puis intrigué, je consulte mon topo-guide pour constater que le GR65 prenait lui la voie de gauche par un détour plus long. ce n'est qu'en lisant attentivement les commentaires que je comprend l'objet de ce détour : la Chapelle Caubin (dont j'ignore si cela en valait le coup et si elle était ouverte).
A l'entrée de ARTHEZ-de-BEARN, il y a le gite de la "BOULANGERIE" ; je rentre dans la cour par curiosité, et quelle surprise: j'y trouve notre AUGUSTIN ! Il explique qu'il a tapé à la porte de plusieurs endroits, pour demander du travail en compensation d'un logement gratuit. Personne n'a eu quelque chose à lui proposer. Il a donc fait de très longues étapes et ce n'est qu'ici que le patron lui a donné deux jours de travail ( GRATTER les POUTRES apparentes pour leur rendre leur aspect ancien) et qu'il va toucher un petit salaire + le logement gratuit jusqu'à dimanche soir ! Il me dit aussi avoir retiré à la poste son ASSEDIC Mensuelle ce qui lui procure une nouvelle aisance. Ce sera la seule belle photo que je ferais de lui.
Nous achetons quelques victuailles au très beau marché de rue de ARTHEZ (un très bon Pied de Cochon dont se régalera ma femme ce soir en particulier). Mais le clou de la journée sera notre prestation sur l'un des stands ou nous attire LIONEL : nous y prenons chacun un petit verre de VIN blanc ou rouge du pays. Et la gaité aidant, nous y chantons ULTREIA sous la direction de mon épouse à la voix admirable (voir le clip vidéo) , à la grande joie des passants et autres buveurs!
La ville est très étendue le long de son axe principal, et la pluie recommence à tomber un peu. Comme midi vient de sonner, j'avise en fin d'agglomération une maison avec une belle grange ouverte, et la propriétaire est juste devant discutant avec une voisine. Je saute sur l'occasion et vais poliement demander à cette dame la permission de manger notre repas dans sa grange. Nous avons eu droit ici au plus merveilleux accueil improvisé, cette dame restant avec nous à discuter pendant près d'une heure (jusqu'au retour de son mari du travail) et nous bien installés sur des bancs à l'abri du petit vent et de la pluie. Mais en plus, elle vient nous offrir dans un très beau service en porcelaine du café ! MERCI Mme D. MARYSE de votre hospitalité incomparable et qui mérite la palme d'or !

Le gite communal de Maslaq est un minuscule gîte, avec seulement 4 lits. Quand j'ai réservé, il n'y avait plus que 2 places disponibles (un couple sympa de jeunes randonneurs avaient déja pris les 2 autres places) Aussi notre ami MICHEL a-t-il réservé une chambre d'hote 2 kms avant, à ARGAGNON. LIONEL dans la foulée a fait de même.
J'avais choisi MASLACQ car, sur le site internet de l'Eglise de France, c'était là que devait avoir lieu une MESSE ce samedi soir à 19H. ZUT et ZUT ! A la porte de l'église, l'affiche mentionne que c'est à ARGAGNON qu'elle a lieu ! Après quelques jurons de dépit contre les sites Internet et leurs erreurs, et sachant l'attachement de mon épouse à sa messe du Week-End, je tente à tout hazard une démarche auprès de l'EPICIER, fort bavard mais faisant facilement des erreurs dans ses additions, mais sympa au demeurant : "Connaissez vous un/une paroissienne qui irait à la messe ce soir?" ==> "Non, ce serait étonnant puisque la messe est ici !", puis après réflexion "Allez voir Mme XXX elle fait partie de la chorale, elle habite à 300m". Me voici à la grille de cette maison, la dame en question tond son gazon et j'attend 5 mn façe à son gros toutou qu'elle me voit enfin. NON, elle ne sait pas qui, mais si elle en entend parler, elle m'enverra la personne. Dans l'espoir d'un miracle, nous mangeons nos pâtes et soupe dès 18h10, et le miracle se produit vers 18h20 : un MR élégant tape à la porte du gîte, il est le frère de Mme XXX, et nous annonce qu'il emmènera sa vieille mère à la messe. Nous partons donc à 4 en voiture (ARGAGNON est à 2 ou 3 kms), et nous avons droit en prime à la visite de la propriété de cette famille, qui sont les CHATELAINS d'Argagnon (CHAMPETIER DE RIBES), chateau situé sur le plateau dominant la vallée du Gave de Pau, ainsi qu'un détour vers le gîte ou loge nos amis, lequel est tenu par le propre FRERE de notre Monsieur ! Nous avons aussi la primeur de quelques commentaires historiques sur la famille et sur les activités de chaque membre. VOILA UNE BELLE RENCONTRE !

Note à propos de Gite tenu par des ANGLAIS : on nous signale un nouveau gîte à MASLACQ "CHEZ CAZETIER" rue de l'Eglise , tenu par Mr LOMAX . Chambre à 30 euros AVEC P.Déj.

DEPART 7h45 - ARRIVEE 15h45
D. 7
NAVARRENX
20
Nous prenons tranquillement notre P.Dèj. en attendant les amis qui doivent nous rejoindre depuis Argagnon, et qui vont à l'épicerie acheter leur nourriture du jour.
Le GR monte sur une crête ( 200 M ) d'ou nous comtemplons les installations industrielles de LACQ dans la brume matinale.
Au point 71 du TopoGuide, il y a une très sympathique aire aménagée (table, banc, eau, pelouse) propice à une halte
L'abbaye de Sauvelade est ouverte et la visitons.

Je signale ici, mais je pourrais le faire pour chaque jour depuis SENSACQ, que nous longeons souvent des haies d' ACACIAS aux fleurs blanches et odoriférantes ; c'est cela le plaisir du pélerin que d'avoir le temps de profiter de ces instants simples offerts par la nature !

Vers midi, aucun endroit agéable pour faire halte, le seul qui eut convenu est pollué par le bruit infernal d'une tronçonneuse. Nous trouvons plus loin quelques billes de bois, et le chien (race berger allemand) du coin vient nous tenir compagnie en cherchant à mettre son museau dans nos victuailles. Il affectionne particulièrement mon épouse, laquelle n'aime guère ces bestioles car elle en a un peur bleue : pour une fois elle est tranquille façe à cet animal parfaitement doux !
Ce dimanche soir, peu de commerces ouverts, sauf le Bar LE DAHU ou se fait l'inscription pour le gite communal de l'ARSENAL, lequel est une vielle bâtisse en pierres authentiques, dans la rue principale, très bien rénovée il y a DEUX ans (gîte au 2eme étage).
Nous nous fendons de 2 euros pour le Séche-Linge, dont le mode d'emploi est mystérieux et qui ne sèche rien du tout au bout d'une heure ! Ayant le courage d'aller réclamer au Bar, on nous donne un autre jeton gratis, et apprenons qu'il faut mettre le curseur sur COTON alors que tout notre linge est du SYNTHETIQUE ! Dans un autre gîte plus loin un appareil similaire, mais de marque BOSCH, ne nous posera aucun problème car son bouton est d'une clarté limpide !
Un accueil Pélérin est organisé dans l'église à 18h, nous nous y rendons juste à l'instant ou la pluie recommence à tomber. De l'église, les bénévoles nous emmnènent en courant jusqu'à leur local sous une averse drue, ou ils nous servent le verre de l'amitié, et ou chacun peut bavarder et discuter avec eux mais aussi avec d'autres pélerins.
L' AUBERGE DU BOIS , située à un petit km du gîte, vient nous chercher en VOITURE (et nous reconduira) : ce confort est très appréciable surtout que la grosse pluie continue de tomber et persistera toute la soirée. Outre une dizaine de pélerins, l'auberge accueille une dizaine d'habitants qui fêtent bruyamment (et avec moults boissons) la victoire de leur équipe de Cadets au RUGBY.

Globalement, cette journée fut pénible, non seulement à cause du temps gris et pluvieux, mais surtout du GR à 90% sur du GOUDRON , et sans bas-cotés utilisables. Je déteste le goudron, mon pied y chauffe et me fait mal, et je cherche chaque fois le moindre bas coté en herbe ou gravillons même très étroit : encore faut-il qu'il soit non bosselé et sans traitrise ! Quand donc les Ponts-et-Chaussées penseront-ils aux piétons ?

DEPART 8h25 - ARRIVEE 14h45
L. 8
ARROUE
22

Nous nous levons tôt et attendons l'ouverture de l'unique boulangerie à 7h , puis celle de l'épicerie (un beau qui-proquo quant à l'heure certains affirmant 7h30, l'affiche disant 8h) qui ouvre pour de bon à 7h30, merci pour les pélerins !
Après CASTELNAU, nous passons en forête sur un chemin boueux et détrampé par les pluies de la veille. Nous y voyons de nombreuses PALOMBIERES installées dans les arbres, dont pas mal à l'abandon, avec des dispositifs étranges (pour nous) de filins et leviers. Nous en verrons bien sur pas mal dans la région.
Après le croisemnt avec la D115 vers 10h, le soleil revient réchauffer notre chemin. Un peu plus loin, signalons une aire aménagée (bancs, tables) propice au repos pour les pélerins qui passent en plein été.
Nous nous arrêtons pour le repas assez tôt (11h15) au hameau de Cherbeys, avant LICHOS, car une belle table et banc ont été installés sous un auvent dans un angle d'une grange. Et comme il y a du vent, et un soleil masqué par des passages nuageux, c'est le coin idéal. Je suppose que c'est la municipalité qui a fait l'investissement, et bien NON ! Intérrogeant Mr MISPIRATEGY qui fait des travaux à coté, j'apprend que c'est lui l'heureux créateur de cet aménagement privé. Autre originalité du lieu : il possède un PONEY en liberté, très grassouillet et rond comme une pouliche engrossée, qui passe son temps à venir quémander de la nourriture aux pélérins qui s'attablent ici; et il insiste le bougre, et il est délicat, il fourre son museau de partout !
la desente sur ARROUE se fait dans une prairie très en pente, heureusement l'herbe haute est maintenant sèche avec le vent.
Notre gîte FERME BOHOTEGUIA se trouve 1 km avant le coeur du village d'AROUE . Une vieille dame charmante nous accueille avec des boissons chaudes ou froides, un jus de raisin maison. Nous participons avec les 3 randonneurs déjà présents à l'épluchure de pommes de terre et d'une montagne de pommes pour le repas du soir (nous prenons la 1/2 pension comme souvent), ceci sur la terrasse ensoleillée.
Parmi ces 3, il y a notre AUGUSTIN, mais aussi un couple de fortune ou de rencontre, surprenant : une demoiselle belge, jeune et svelte, mais qui s' affiche en tenue très légère et passe son temps à se faire dorer au soleil ( tout randonneur aguérri vous dira que c'est néfaste, surtout sur les épaules de la demoiselle en petit string, car les bretelles du sac à dos frottant sur la peau rougie voire brulée des épaules : bonjour les douleurs ! ). L'homme semble être son "boy-friend" à tout faire, nous en entendons parler pendant plusieurs jours, chacun y allant de ses confidences: ils se querellent souvent, se séparent, se retrouvent, de plus la jeune donzelle aurait un premier petit ami resté au logis ... On voit de tout sur le chemin ...
A 17h, nous faison le petit KM jusqu'au village pour rendre visite à notre ami LIONEL qui lui préfère se loger au Gite Communal, puis à l'église, ou nous allons vivre un moment fort et intense : l'église est fermée, mais une paroissienne nous a indiqué ou se trouvait la CLE ; nous avons donc droit à une église vide pour nous seuls, le lieu inspire Chantal qui y trouve ses livres habituels, et voici ma femme chantant en solo des cantiques religieux pendant une heure, la voute lui rendant merveilleusement bien sa voix chaude et colorée de fille des Iles. Sur ce, voici LIONEL qui passe par hasard, et assiste à ce concert improvisé, et je crois qu'il en a été très marqué ?
En sortant, nous poursuivons jusqu'au CHATEAU ETCHARRY en haut du village, et nous apprenons que notre ami MICHEL a failli y venir en formation il y a 37 ans (en 1969), pour son emploi de Technicien Agricole.
L'autre temps fort , c'est le super repas fait par notre hotesse, avec un déliceux plat de viande assorti des fameuses pommes FUJI dorées à la poèle, et toute l'ambiance du groupe dans cette salle rustique avec une cheminée ancienne ou un feu est allumé.
Notre TABLE : MURIEL (Limoges) - FABIENNE (Bruxelles) - DIANA ( Colombienne habitant Genèvre en Suisse, parlant français) - JEAN-PAUL (Limoges) - MICHEL - GUY - CHANTAL - .... j'en oublie quelques uns ...
Nota : cette étape est jugée très facile par chacun de nous, bien moins fatigante que les précédentes.


DEPART 7h50 - ARRIVEE 13h00

M. 9
OSTABAT
21
Le déjeuner copieux s'éternise, nous partons pas très tôt, à trois (LIONEL fera l'étape tout seul ). Quelques marcheurs, dont un groupe de 6 personnes qui étaient au gîte communal, prendront un "raccourci" économisant 2 kms sur le GR. mais ils rateront le super panorama que l'on découvre sur la ligne de crêtes que l'on parcours (entre points 83 et 84 du TopoGuide) Nous entrons pour de bon dans le PAYS BASQUE, et découvrons les PYRENEES avec quelques sommets enneigés. C'est sublime ! Vers OLHAIBY, petite discussion avec un MR basque, et son petit chien amusant, qui nous enseigne quelques mots en basque.
Est-ce le mois de MAI, ou le pays basque ? car depuis notre départ, nous entendons beaucoup de chants d'oiseaux, ça gazouillent de partout : forêts, haies, taillis ; contrairement à notre parcours FIGEAC - MOISSAC en Septembre 2005, ou tout était silencieux !
Nous contemplons un vol d'une dizaines de rapaces, des VAUTOURS au dire des connaisseurs, qui tournoient dans les cieux pas loin de nous. Seul le marcheur peut lever le nez en l'air tout en continuant son chemin, et chercher le meilleur point de vue pour tenter un photo de ces oiseaux majestueux.
Nous parvenons au point "EMBRANCHEMENT UHART-MIXE" balisé "ESCARGOT" normalement utilisé par ceux couchant au gîte privé de ce village. Mais je constate avec surprise que nombre de marcheurs le prennent en tant que raccourci entre les points 86 et 87 du GR65 ; et plus tard, au refuge ou on retrouve certains, ceux-ci se vanteront d'avoir "fait 30 kms" ou plus, probablement comptés sur le parcours officiel sans soustraire les gains des deux raccourcis qu'ils ont pris.
Ce genre d'état d'esprit m'attriste, car il est le fait de gens pressés d'arriver le plus vite au bout du chemin ( St-Jean , ou Compostelle), qui s'imposent des contraintes de temps et de vitesse, qui marchent le nez sur le goudron, et qui ne participent qu'accessoirement au plaisir et à l'esprit du chemin. Ceci est à la rigueur compréhensible pour les étrangers venant de loin ( Canadiens , Brésiliens, Japonais ) car le transport en avion impose de grosses contraintes ( prix du voyage, date fixée pour le retour).
Pour ce gain d'environ 2,5 kms, et un gain de 50 m de dénivellé, ils n'auront pas le plaisir de cette immense montée depuis le lieu dit HIRIBURIA (et son obélisque à la jonction avec le chemin venant de ST-PALAIS) à 151m vers le plateau et la Chapelle de SOYARZA culminant à 285m. Bien que l'ayant fait en plein soleil vers 14h, il suffit de monter cool pour que ce soit un plaisir de découvrir progressivement ces paturages sauvages ou paissent en liberté totale des troupeaux de jeunes vaches de cette belle race BLONDE d'AQUITAINE, et l'immense chaîne des PYRENEES que l'on embrasse en totalité depuis la table d'orientation de la Chapelle. (dont le Pic du Midi d'OSSAU à 2880 m)
Précisons que depuis LARRIBAR ou nous passâmes vers 11h30, nous cherchions un coin agréable pour la pause de midi. Nous pensions en trouver un au bord du ruisseau BIDOUZE, mais l'emplacement (une belle table de béton avec bancs) étaient déja occupé par un groupe ... Nous saurons plus tard que LIONEL s'y était reposé, et nous avait laissé un message !
Au final, notre coin a été un petit espace d'herbe au soleil sur le talus juste au début de cette montée, que certains décrivent comme un calvaire.
Une halte à cette chapelle s'impose, surtout par ce magnifique temps clair et ensoleillé, bien que le bâtiment en lui-même n'ai aucun cachet historique; se prélasser sur les bancs ou la pelouse devant le paysage et les rapaces omniprésents est un moment de détente à savourer.
La descente sur OSTABAT est rapide, avec passages en forêt agréables. la chapelle d'HARAMBELZ, décrite dans le Guide, n'est plus qu'un édifice en quasi - ruine, bien sur fermée (dommage, on ne verra pas le ST-JACQUES).
Nous passons devant le gîte communal dit "Hospitalia" situé au bas du village, suivi d'une courte mais super raide montée jusqu'à l'église, puis encore 800 m pour atteindre notre fameux gîte (car tous ceux qui y sont passé en font la louange, et cela est vraiment mérité) : Ferme GAINEKO-ETXEA Mr/Mme Lucie EYHARTS.
Dans la maison principale, il y a environ 6 chambres pour couple ou triplette; elles sont assez luxueuses (en tout cas pour le pélerin qui pratique les dortoirs des refuges) avec douches communes. Nous sommes logé dans l'une du R.de.C. (ayant réservé assez tôt), MICHEL se retrouve dans la chambre de 3 avec PILAR et son Ami sentimental. LIONEL est logé dans le grand batiment annexe qui est cloisonné en petits dortoirs et ou se trouve aussi la vaste salle à manger.
Ce sera ce soir, lors du repas (dont une saucisse + pipérade basque copieuse et "à volonté" ce qui est rare), le point culminant sur l'ambiance du chemin et sa convivialité : le patron est un joyeux drille, qui dit-on ne chante que le vendredi, mais il va faire une exception pour nous, certainement il a senti que les convives s'y prêtaient ! Quelle soirée mes amis : CHANTS en BASQUE, le patron chante une phrase, tous les pélerins reprennent en coeur ... J'ai fait quelques clips vidéo pour donner un parcu ... le tout bien arrosé d'un apéritif au vin blanc doux du lieu, et autres vins ... Ma femme, dont la voix juste et pure se fait remarquer (mais aussi sa couleur de peau bein sur), et voila le patron qui réclament des chansons Réunionnaises (si je me souviens bien, il avait du aller un peu à La Réunion) ; et voila ma femme entonnant PETITE FLEUR FANEE, DANS LA RIVIERE Y'A UNE PETITE FEMME BIEN COMPLAISANTE , etc ... Dans la foulée, un couple de 2 Allemands nous chantent deux chansons traditionnelles allemandes, l'ensemble est très touchant et pur. Et cela jusqu'à 22 H . BONSOIR les petits, nounours va passer.

NOTA : Si la plupart aiment ce type d'accueil, il parait que quelques pélerins n'apprécient pas du tout, le trouve déplacé, et non conforme à l'esprit du chemin ; peut être ceux qui cherchent le silence, le recueillement intérieur, la méditation ?
Donc, vous êtes prévenus, vous les lecteurs et futurs pélerins: si vous êtes du type grincheux ou du type "spiritualité méditative", passez votre chemin ... Pour les autres à la mode Gaulois festifs et joyeux, allez y !

 
DEPART 8h20 - ARRIVEE 16h40
M. 10
ST JEAN P de P.
21
A LARCEVEAU, nous voyons de très près, dans une bergerie , les MOUTONS à CORNES enroulées , à TETE et PATTES NOIRES, dont on nous affirme qu'il s'agit d'une race locale nommée MANECH ; nous en avons déja vu les jours précédents, et détail amusant, certains pélerins (féminins) avaient cru que c'étaient des CHEVRES !
L'ancien moulin d'UTZIAT a été complétement rénové, mais je ne vois pas très bien le but architectural ?
Certains pélerins qui nous précédent vont suivre la route pendant 2 kms , voire plus, alors que le GR monte en balcon au dessus de cette route D933 , puis la rejoint au col ou subsiste une vielle croix de GALZETABURU, s'en écarte pour passer au village de GAMATHE : chose unique en France (en tout cas pour moi) : la MAIRIE est installée dans l' EGLISE (laquelle bien sur a perdu son affectation originelle). Autre originalité de ce village: une usine de conditionnement du PORC NOIR d'Aquitaine "Elevé en Plein Air" ! Mais ou diable sont-ils, ces cochons qu'on devraient voir dans de nombreuses pâtures, puisqu'ils sont en "plein air" ? Sont-ils consignés à cause de la grippe aviaire comme les poulets de Bresse ??
Nous passons ensuite devant deux Chateaux, qui méritent le coup d'oeil : Chateau de l'AMIRAL, Chateau d'APAT.
J'y admire surtout un très beau lavoir en pierres dans la petite rivière qui sort du chateau.
Nous arrivons à ST-JEAN LE VIEUX vers 13h et profitons de la grande place avec des bancs partiellement ombragés pour y faire notre halte et repas. Le temps est très chaud, lourd, le soleil est présent mais souvent voilé. Cette halte est la bienvenue et fait du bien. D'autres pélerins vont au bar - restaurant à coté, pour s'attabler avec une bonne bière.
L'Eglise dispose de deux belles rangées de galeries en bois ; ce n'est pas la seule, car beaucoup d'églises petites ou grandes dans cette région ont cette caractéristique, sous diverses variantes (certaines n'ont que deux galeries au dessus du porche, façe au coeur, alors que d'autres comme ici à ST-JEAN, développent les galeries sur les 3 cotés).
Une autre caractéristique du pays basque, ce sont les FRONTONS pour jouer à la pelote basque. On en voit pratiquement dans chaque village, et cela se poursuit en Espagne dans toute la NAVARRE.
Je remarque une fleur rouge toute à fait nouvelle pour moi dans un champ cultivé ; avoir MICHEL avec nous est comme avoir un livre de botanique : notre spécialiste agricole nous apprend qu'il s'agit de "TREFLE Incarnat hatif Rouge" !
Nous admirons aussi, plus aujourd'hui que les autres jours, les HIRONDELLES qui virevoltent au raz du sol. Leur nombre est admirable, alors que dans d'autres régions de France, elles ont pratiquement disparues (chez moi dans la banlieue de LILLE, nous avions jusque vers 1995 des Hirondelles qui venaient nicher au coin d'une fenêtre, depuis elles ont totalement disparues du paysage).
Nous entrons comme tous à ST JEAN PIED de PORT par la porte St Jacques (JONDONI JAKOBE ATEA : traduction en basque ? ) qui débouche sur la Rue de la CITADELLE, en forte pente descendante, dans laquelle se trouve pratiquement tous les gîtes et toutes les chambres d'hotes ( mais à la qualité très inégales), mais aussi l' ACCUEIL PELERIN par l'Association du 64, dont l'un des rôles est de recenser les pélerins. L'accueil est sobre, car le nombre de passants ne permet pas aux 3 bénévoles (dont certains viennent de loin) de s'attarder à bavarder avec chacun : remplissage d'une fiche statistique, tampon crédential, quelques fiches, et au suivant !
Je relève quelques chiffres sur 2005 : le mois de MAI est le plus chargé avec 1000 pélerins sur chacune des 4 semaines. C'est la 1-ere semaine d'AOUT la plus chargée: env. 1300 passages. Ensuite cela décroit régulièrement.
Nous avions réservé chez HUBERTA et ARNO (l'ESPRIT du CHEMIN), deux Hollandais qui passent 6 mois à retaper cette vieille batisse, qu'ils ont acheté il y a quelques années en état de semi ruine, et qui est maintenant un gîte correct quoique exigu. Les 6 autres mois d'hiver, ils remontent chez eux à LA HAYE. Dans leur gîte on trouve surtout des Hollandais et Allemands, et nous sommes un peu en minorité. Leur hospitalité et amabilité est supérieure ; exemple : ayant fait transféré par le commercant photographe (pour 5 € ) sur CD-Rom une carte photo de 256 mo, je m'apercois que celle-ci ne respecte ni les NUMEROS des photos, ni les DATES. Et bien, Arno m'a donné accés à son ordinateur perso, qui par bonheur était un HP portable avec lecteur multi-cartes ( dont XD surtout ), lequel était configuré en langue flamande, et j'ai pu après quelques tatonnements graver sur CD une copie parfaite de mes photos. MERCI à eux, car on mitraille beaucoup en numérique.
Beaucoup de touristes à ST-JEAN, et de boutiques à cadeaux, mais pas question pour le pelerin d'alourdir son sac à dos.
Pour chacun, les activités de l'après-midi sont : retirer de l'argent ( en vue de l'Espagne ), téléphoner, s'offrir de petites gâteries (chocolats) , se prélasser sur une terrasse de café, bière et crêpes, acheter et rédiger des cartes postales, flâner, visiter les quelques rues pittoresques. Le soir à 18H , messe du pélerin à l'église de l'Assomption.
Nos deux amis MICHEL et LIONEL doivent se livrer à un gros travail de persuasion : ils sont tellemnt heureux de l'ambiance du chemin et de notre équipe, qu'ils veulent continuer jusqu'à Roncevaux, alors qu'ils devaient s'arrêter à St-Jean. Ils doivent donc convaincre leurs épouses, restées au foyer, de ce léger changement de programme.  
 
DEPART 7h45 - ARRIVEE 14h30
J. 11
ORISSON
8
Je pensais passer la matinée à du farniente et visite de la ville. Mais l'habitude aidant, l'heure du P.Dej donné par le gîte, font que nous partons finalement après avoir attendu l'ouverture de la boulangerie vers 8h30 !
La montée est progressive jusqu'aux abords d'HOUTTO ou la pente se fait très raide, surtout dans le sentier qui coupe le lacet de la route. Nous arrivons très tôt au Refuge de ORISSON, vers 11h, mais il y a déja quelques personnes se prélassant sur la terrasse sous les parasols. Le temps est splendide, le ciel bleu limpide, une douzaines de vautours planent devant nos yeux dans la vallée coté Est. Le refuge est une construction neuve et élégante en pierres. Son activité principale semble être Bar-Restaurant pour le touriste de passage, en voiture ou petit randonneur à la journée. Mais la partie refuge se remplit rapidement, il y a même 5 retardataires n'ayant pas pris la précaution de réserver, qui sont obligés de se loger sous des petites tentes d'appoint. Il vont souffrir car la fin de journée est particulièrement chaude (sous la tente, c'est la fournaise), et la nuit il va y avoir un orage violent.
Nous y retrouvons FABIENNE, notre Belge, et cotoyons dans le dortoir pour la première fois un couple de vieux Réunionnais, GISELLE et ELOI ETHEVE, avec lesquels nous lierons amitié jusqu'à Burgos (enfin vieux comme nous quoi ... dans les 60-64 ans ... )
Le spectacle du jour, pour tous ces pélerins désoeuvrés , c'est la passage d'un ARGENTIN, style Cow-Boy un peu crad, qui monte la route avec DEUX chevaux et tout l'équipement du parfait nomade (je l'avais aperçu la veille passant dans la rue de ST-JEAN) ; il n'est pas très causant (peut être fatigué de tous les curieux), mais si j'ai bien compris son vague anglais, il serait parti depuis deux ans, passant par l'Espagne, l'Italie, la Turquie, l'Arabie, et revenant jusqu'au Portugal via le chemin de Santiago. Vue son heure de passage et qu'il marche lentement avec ses bottines de cow-boy a moitié percées, je suppose qu'il va camper quelque part dans les prairies avant le col.
Le repas du soir rassemble environ 20 personnes sur une immense table en plein air devant l'auberge. 
 
A l'arrivée au refuge, je marchais avec un gars et autour du casse-croute sur la terrasse, j'apprend qu'il habite pas loin de mon berceau familial, à Gréoux-les-Bains (04) et qu'il fait partie de l'Association Jacquaire de MANOSQUE : salut à toi Claude RAVEL, tu avais réservé à Orisson, tu as décommandé, et tu est parti dans la foulée pour Roncevaux, une montée en plein cagnard de l'après-midi ...

DEPART 8h50 - ARRIVEE 11h10
V. 12
RONCEVAUX
18
Le P.Dej. est prêt en libre service vers 7h30 et beaucoup vont partir vers 8h. Mais nous allons doubler progressivement les premiers dont pas mal montent lentement. car il y a un VENT violent qui souffle en rafale, plutôt de face ou de coté, et cela demande plus d'effort pour grimper au col. En contrepartie, on ne transpire presque pas malgré le temps clair et assez ensoleillé ; de plus ce vent est plus tiède que froid, et je peux marcher avec un simple maillot "Carline" sans avoir froid. Nous atteignons le "VIERGE DE BAIKORI" en moins d'une heure, située sur un replat. Après l'embranchement d'ARNEGY ( à ne pas prendre bien sur) je coupe droit à travers l'alpage un grand lacet et me trouve en plein dans un troupeau de Chevaux trappus, de petite taille avec deux petits poulains. Est-ce la fameuse race de chevaux "préhistoriques" POTTOK dont parle le guide? Nous en avions déja vu en BEARN, mais de très loin, alors que cette fois je les observe à 10 mètres.
Le chemin longe une succession de petites constructions en parpaings, de 2 m de haut sur 3 cotés, situées sur la gauche en montant, et dont on s'interroge sur l'usage : sont-ce des postes d'observation militaires pour surveiller la vallée , ou est-ce des abris de fortune (vent, tempête, neige) pour les bergers ou les randonneurs ?
Nous butons sur la barrière barbelée qui marque la frontière (ou l'on remarque les bornes repères 198/199), puis vers 10h atteignons la FONTAINE de ROLAND, point de bascule sur l'ESPAGNE. Elle a été complètement restaurée et construite par le Conseil Général du 64. Une stèle vous apprend : "COMPOSTELLE : 765 KMS". Vous passez ensuite dans une très belle forête de HETRES, à l'abri du vent, mais le chemin est par endroits très boueux.
La légende veut que le pélerin s'égare facilement dans ces montagnes ; j'avoue que le balisage me semble parfait, que le TopoGuide GR65 (ou le "VERON / LABORDE" ) est très détaillé et explicite, et que sauf à une fourche située après cette forêt, il n'y a pas de doutes possibles. Par contre à la jonction GR11 - GR65, le panneau tout neuf (mais qui s'abimera très vite à mon avis) n'existait peut-être pas il y a quelques années : alors Oui, il était possible de se fourvoyer à gauche sur le GR11 vers FABRICA ORBAICETA, surtout par brume et sans boussole !
Le naturiste observera le nombre de LIMACES NOIRES assez grosses qui pullulent ici en Espagne, mais qu'on verra aussi pendant plusieurs des étapes suivantes.
La descente commence au vrai point culminant, le Col LEPOEDER à 1430 M. DEUX voies sont flêchées :
* à droite, une voie dite "raisonnable" qui mène à Roncevaux en 4,9KMS et qui suit grosso modo la route goudronnée.
* à gauche la voie dite "de la FORET" qui y mène en 4,6KMS avec mention "déconseillée aux marcheurs inexpérimentés" (HIC)
Une demoiselle, très bonne marcheuse comme on a pu le constater, qui était elle partie de ST-JEAN vers 5H du matin, nous a rejoint dans la zone des cols et on s'était croisé / recroisé plusieurs fois comment c'est souvent le cas sur le chemin ( chacun s'arrête à son rythme quelques secondes, qui pour un petit pipi, qui pour ranger sa cape de pluie, qui pour grignoter un biscuit, qui pour prendre une photo) ... Ma femme l'avait vu s'engouffrer dans la voie de gauche. Allez Hop, nous aussi, au diable l'hésitation.
Superbe descente hyper raide sur un sentier terreux ( comme dit le Guide de Georges VERON de Rando-Editions : "Dévale la montagne, glissant par temps humide" ) ; heureusement, le terrain seulement humide n'était pas glissant ni détrempé. Ce chemin passe dans une forêt d'immenses Hetres de taille imposante. Super beau ! mais à déconseiller totalement en cas de pluie, car à certains endroits, le sentier devient un ruisseau ; à proscrire totalement pour ceux ayant des problèmes de genoux aussi ! Puis le sentier se termine par un long cheminement horizontal qui aboutit à un pont sur le ruisseau qui coule en dessous de l'Abbaye de Roncevaux. La préposée est encore de service, elle parle FR, et nous délivre les tickets pour le dortoir du refuge : Lits n°1 et 2 ; c'est la seule fois ou nous seront les "premiers" !
LIONEL , qui peine en montée (car il a eu 2 accidents cardiaques, et qui en plus s'en encombré d'un sac un peu plus lourd que le strict nécessaire), était parti seul du gite d'Orisson environ 1/2h avant nous, nous l'avons rejoint et doublé à la Vierge de baikori. Il va nous faire la surprise d'arriver très peu de temps après nous (environ 1/2 H) et en plus d'avoir pris la même descente abrupte que nous ! Comme quoi le Chemin de St-Jacques est un excellent remède contre les maladies cardiaques !!!
LIONEL est super content d' avoir terminé son parcours , ici à Roncevaux, démarré à Rocamadour car cette dernière étape en sera le moment le plus émouvant , car le 12 MAI est son jour Anniversaire ! ((ma femme lui remet une carte avec un texte tendre et amical rédigé par nous 3). Il avait promis de nous payer à boire, ce qu'il fait à la Taverne du coin, un bon verre de vin blanc espagnol réglant cette promesse. Mais il est un peu stressé et va vite au bord de la route pour y faire du STOP : hélas autour de 13h 14h personne ne passe, sauf des touristes espagnols qui viennent seulement ici pour visiter, manger, ou déposer ou reprendre des marcheurs ou VTTistes. Son objectif était de trouver un camion qui le remonterait le plus loin possible, Bordeaux - Poitiers - nates ? Nous l'avons vu , attendre anxieux , debout sous un soleil torride, pendant longtemps...
MICHEL, nous l'avons largué dans la montée, et l'avons vu arriver tranquillement, de son pas nonchalant, vers 14h , via le chemin "conseillé" de la route, comme s'il venait de faire une petite promenade de santé. Retour au bar avec lui, il nous confie sa crédential pour bénéficier du tampon de l'Abbaye (bureaux fermés à cette heure), puis tranquillement et tout à fait cool, il va se placer en position de STOP avec une feuille de papier "St-JEAN". Moins d'une minute plus tard, un français garé ici lui dit "Je récupére ma femme qui termine sa randonnée, je vous prend avec nous jusqu'à St-JEAN", et voici notre Michel en route pour le retour : ha ! le veinard !
A 16h00 pile, la trentaine de pélerins s'engouffrent dans le Refuge qui ouvre, et chacun s'installe en fait ou il veut (les N° de billets ne sont pas des N° de lit, contrairement aux prochains refuges ou nous coucherons), les couples sont invités à se mettre dans le fond (vers la porte de secours).
Ce refuge est une expérience à vivre obligatoirement, je lui mets 3 Etoiles non pas pour le confort (très spartiate au contraire), mais pour l'ambiance et l'originalité : batiment en pierre isolé, immense salle comme une nef de cathédrale, 120 lits alignés par groupes de 4, sol dallé en lauzes, aucune fenêre sauf de minuscules meurtrières comme dans un chateau-fort situées à 6m de haut, atmosphère de monastère, faible lumière. Surprenant par les sanitaires creusés en sous-sol contrastant par leur aspect luxueux et neuf ( mais en nombre ridicule pour la capacité , et comme de partout ensuite, des douches minuscules ou il faut entrer quasiment nu - nue , car rien pour suspendre le moindre vêtement , ni même la serviette ). On découvre aussi ici le style espagnol : PAS de Cuisine, vous êtes invité à aller aux RESTAURANTS voisins, sauf à vous contenter frugalement d'un biscuit ou de pain sec comme un moine en pénitence. Et je confirme : PAS DE COUVERTURES ici ! (suis-je peux frileux ? car en vérité, mon seul drap de couchage me suffira toute le nuit, mon petit duvet servant d'oreiller. ). Le dortoir se remplit totalement, et vers 18h les derniers arrivants doivent aller ailleurs. Extinction militaire des lumières à 22h00, rallumage général et brutal à 6h00 (mais il n'y a plus de musique religieuse comme autrefois), quoique ça remue pas mal depuis 5h du matin.

Nous retrouverons FABIENNE la belge qui est allée au refuge de l'A.J. (elle dit que c'est bien, petits dortoirs de 10 lits AVEC couverture), et nos Réunionnais qui logent la l'Hotel POSADA.
Une autre tête connue est cet argentin, qui roupille contre un arbre, tout son attirail est étendu et éparpillé pour le faire sécher au soleil, ses deux chevaux broutent dans le champ en dessous près du ruisseau. MESSE très suivie à 20h dans la chapelle de l'Abbaye, la quête quotidienne doit rapporter de quoi entretenir les bâtiments ( une moitié de l'abbaye est en travaux)
Repas à l'auberge, pleine à craquer de pélerins convives, mais cosmopolite.

DEPART 8h00 - ARRIVEE 12h15
S. 13
ZOUBIRI
22

A 6h00 pile, réveil de style caserne militaire, les 3/4 des gens se lèvent comme un seul bloc, les Espagnols parlent à haute voix, les toilettes sont prises d'assaut. Nous attendons 6h30 pour nous lever calmement dans les 20 derniers et partons peu après le ventre vide, car aucun moyen de chauffage (même pas un micro-onde) et les 2 établissements n'ouvrent pas avant 8h. Comme la plupart, nous allons nous entasser à BURGUETE ( à 2,5 km ), le bar sur la place étant bondé, nous allons dans une petite cafétéria un peu à l'écart du chemin ou l'accueil est plus calme et qui fait un peu épicerie et boulangerie.
le temps est couvert et brumeux.
BRUME DU MATIN
N'ARRETE PAS LE PELERIN
....... proverbe connu ou inventé par nous ?  

En NAVARRE , la plupart des maisons de village ont une porte monumentale, avec un cintre en 1/2 cercle, l'ensemble étant encadré par des blocs de pierre d'une taille toute à fait impressionnante. Nous en rencontrerons à ESPINAL et bien d'autres villages chaque jour.
Chacune comporte du "ECUSSON" ou "BLASON"gravé dans une pierre. Cela va de symboles discrets jusqu'à des statues en ronde - bosse.
A 9h30, à l'entrée d'une forêt, juste après avoir à nouveau croisé Fabienne, éclairs et tonnerre brutaux. Juste le temps de s'arrêter à l'abri sous un arbre, sortir sa cape de pluie, et le déluge tombe pendant 10 mn , puis cela se calme.
Nous découvrons le 1-ER chemin qui s'étire en long ruban bétonné , avec imitation de dalles de pierres ( voir photo avec notre première rencontre avec le groupe de mexicains). cela peut être jugé heureux, car avec les déluge, tout sentier de terre doit devenir un bourbier glissant.
Deux kms avant ZUBIRI, nous dominons la vallée de l'ARGA et apercevons cette usine de MAGNESITE qui barre l'horizon.
Nous traversons le beau pont médiéval de ZUBIRI et partons à la recheche de la pension USOA ou nous avons réservé, et nous ne le regretterons pas : calme et confort dans une chambre seule (dans un appartement propre et de standing ou les 5 chambres sont devenues des chambres pour pélerins, avec salon, belle cuisine comme chez soit, machine à laver gartuite, cafetière tout cela pour 27 €), mais aussi car le seul refuge du lieu est l'Auberge de jeunesse situé dans une ancienne école, à l'aspect minable et surpeuplée, qui plus est juste en bordure de la RN120 sous un Feu Rouge (passage de nombreux camions), poussiéreuse, avec des Toilettes extérieures dans des baraques de chantier ; quelques pélerins inconscients arrivent après 17h, ne trouvent strictement rien pour loger, et sont contraints de repartir à cette heure tardive pour 5 kms de plus à Larrasoana ( sans avoir le certitude d'y trouver place).
Deux restaurants à Zubiri, pour le soir : je vérifie l'emplacement du 2-IEME, qui est d'un style moderne, genre "routier" de standing, au bord de la RN120, mais il est beaucoup plus loin que mentionné par notre logeuse (700 m. et non pas 400m, environ 15 mn à pied tranquillement chaussé en thongs) ;
avez-vous remarqué combien les gens qui se déplacent habituellement en bagnole, y compris pour allez chercher leur pain à la boulangerie du coin, sous-estiment fortement les petites distances et le temps pour y aller à pied ?
Nous irons donc dans le Bar-Resto-Pension Goikoa, malgré la présence de fumeurs (*), car situé à 50 m de notre logis. (bien que le repas de l'autre à 10,50 € soit parait-il de meilleure qualité).

(*) Quasiment tous les bar / restaurants affichent un truc disant "Il est permis de fumer ici" .
Etant des non - fumeurs, très sensibles au problème de santé publique et de tabagisme passif,
nous espérons que notre gouvernement français, après sa reculade stupide de mars 2006, et jurant maintenant sortir un décret pour fin 2006, ne nous jouera pas un tour pendable
en s'inspirant du modèle Espagnol, lequel doit être du genre : "Il est INTERDIT de FUMER dans tous les lieux publics sauf ceux ou une affiche explicite mentionne l'autorisation de fumer"

DEPART 7h15 - ARRIVEE 13h45

D. 14
CIZUR-MENOR
25
Cette étape étant plus longue, nous voulions partir très tôt ; aussi avions nous convenu avec la logeuse qu'elle préparerait le P.DEJ. la veille au soir ce qui nous eut permis de le prendre à une heure très matinale.
Hélas, suite à une incompréhension linguistique ( voilà pourquoi il faudrait parler ESPAGNOL correctement ), nous n'avions pas compris que le lendemain étant un DIMANCHE, le boulanger se levait un peu plus tard que d'habitude, résultat, alors que nous allions accuser notre charmante dame de négligence voir d'avarice ( nous avions payé d'avance 2 * 3 € ), et que nous allions partir à 7h00 après une patience ultime, la voila avec un plateau repas copieux, cafetière à volonté, etc ... Leçon à méditer ...
Après avoir longé l'usine de MAGNESITE et des champs de scories, nous passons dans d'immenses forêts de HETRES vers ESQUIRROZ, le chemin est bordé de HOUX , de BUIS , mais aussi d'AUBEPINES ou EGLANTIERS.
Après AQUERRETA, je suis intrigué par de petits SAPINS , car c'est la premiere fois que je vois des sapins en FLEUR, de couleur jaune pâle, couleur dûe à une couche épaisse de pollen qui colle au doigt si vous frottez votre main sur la fleur.
A IROZ, une fontaine d'eau fraiche arrête tous les pélerins, dont le groupe de Mexicains que nous croisons à nouveau.
Joli sentier bucolique le long du Rio ARGA , fraicheur, calme, chants d'oiseaux ...
Vers le point "8KMS" du Guide LABORDE/VERON, le chemin officiel montait raide depuis une aire de repos de la RN135 pour passer en corniche dominant le rio ARGA ; cette voie est provisoirement interdite, au motif qu'il y a eu un éboulement. Examinant le flanc de montagne, je remarque effectivement qu'une partie de la rambarde en rondins de bois, sur une dizaine de mètres, s'est effondrée ; mais de là à considérer le chemin comme dangeureux et impraticable, ça ferait rire et se plier en deux tout randonneur montagnard, et à ce régime la moitié des chemins de notre Ile de LA REUNION devraient être interdits (allez voir le chemin qui descend du MAÏDO vers Ilet ORANGERS, ou celui de la ROCHE ECRITE sur SALAZIE, ou la descente dans le Fond de la Rivière de l'Est .. ).
Mon épouse, toujours respectueuse, m'entraine donc sur la "déviation", qui est un long chemin bétonné pour petits marcheurs ou joggeurs du dimanche, et qui serpente à plat tout le long de l'ARGA, et pas loin de la route nationale. On y retrouve nos deux réunionnais, qu'on dépasse après quelques bavardages (ils marchent très lentement : 2,5 à 3 kms / h), et après leur avoir promis de tenter de leur réserver 2 lits à CIZUR MENOR.

Le problème est que 3 ou 4 kms plus loin, on entre brutalement dans l'agglomération de PAMPLONA ( Arre ou Villava ou Burlada ? , whaut is the question ), qu'on ne sait pas à quel repère par rapport au guide, qu'il y a quelques rares FLECHES JAUNES qui vous font parcourir une grande avenue avec de larges trottoirs plantés de petits arbres, avec au bout une sorte de fausse chapelle moderne au creux d'une fourche, à droite continuation de la route des voitures, à gauche une voie plus petite fléchée en jaune, passage sur un très vieux pont, puis à droite chemin piétonnier bétonné serpentant entre des jardins ouvriers, puis une grande rue avec plus rien !!! Un couple de pélerins nous précéde et est tout aussi perplexe que nous. On les suit à gauche, après avoir questionné un passant ; puis un rond point , là encore RIEN ; direction à l'instinct, on entre dans le "PARQUE FLUVIAL DE LA COMERA" (rive droite du Rio ARGA), on intérroge 2 ou 3 passants ( il est dimanche, et il y a beaucoup de promeneurs ), on comprend qu'on est globalement dans la bonne direction, que le premier pont médiéval trouvé n'est pas le bon, puis un plan nous permet de mieux nous situer ... Compter 3 ou 4 kms de parcours ombragé avec pelouses et bancs pour les paresseux ... Au final, on peut continuer à longer l'Arga, ou prendre immédiatement à droite une rue étroite et sans cachet, bordée par un HLM pourri habité de Romanichels ou l'on retrouve la pancarte officielle du chemin (Coquille blanche sur fond bleu), pour arriver 500 m plus loin sur le PONT MAGDALENA, pont médiéval qui donne sur un petit parc très ombragé avec des bancs ou nous ne sommes pas les seuls à nous arrêter vers 12h30 pour se nourrir (mais pas de baraque à frites à coté !! ).
Avertissement lu sur la pancarte du Parc :"Esta mos a Pampelune. Esta mos pelegrino. Por favor, se puede tener quatro camas por la notché de hoy (domingo)"
Nous entrons par un porte médiévale dans les remparts, puis passons à la cathédrale ou nous nous attardons, car l'organiste s'y entraine à cet instant.... Plaisir de ce son majestueux ... Encore un rétable gigantesque, tout en dorures, mais comme souvent mal mis en valeur (aucune lumière, il fait très sombre même en pleine journée).
Nous téléphonons à Cizur-Menor, pour nous assurer qu'à cette heure-ci ( il est 13h30) il reste de la place dans le gîte, et obtenons une "pseudo-réservation" pour 4 , car il serait idiot de faire 5 kms de plus et trouver porte close ! Comme convenu, nous laissons à nos deux amis réunionnais un petit message "O.K. place pour CIZUR" à la cathédrale, mais surtout à l'église ST-Saturnin (hélas complètement fermée, grilles y compris, ainsi que le petit refuge paroissial, d'ou improvisation ==> le message sera bien trouvé par nos amis deux heures plus tard).
Nous continuons dans des rues quasi désertes, aucun commerce d'ouvert, la sortie de la ville est correctement flêchée, passage dans un magnifique parc arboré le long de l'Université (PAMPELUNE m'apparait comme une ville étonnamment VERDOYANTE, avec des espaces verts à profusion, comme j'aimerais que LILLE et autres villes de France soient en proportion équivalentes !) ,
Le donjon de Cizur apparait sur la colline, dernier effort pour monter au sommet , sous un soleil de plomb, en rattrapant au passage un autre couple, le Gite privé "MARIA RONCAL" est au centre de ce village de banlieue
Ce gîte mérite toutes les éloges qu'on en fait sur Internet, à condition qu'il fasse beau, afin de bénéficier du magnifique parc ombragé avec tables et banc pour se prélasser, les nombreux fils à linge. Mais pour le reste, il est dans la moyenne, lits superposés , 8 à 10 couchages par dortoir, assez exigu (mais nous avons eu bien pire), rien pour ranger ou suspendre, équipements sanitaires ni pires ni meilleurs qu'ailleurs (une douche Homme était condamnée car un JAPONAIS un peu brutal avait cassé et la douche et la poignée de porte), cuisine microscopique, heureusement un micro-onde pour se faire de l'eau chaude et y diluer sa dosette de café soluble
Nos deux amis arrivent à 16h40 alors que le gîte est déja plein, mais notre "réservation" marche et Miss Roncal leur met DEUX lits "au sol" cote à cote dans le dortoir n°2 , en places supplémentaires : ils sont ravis car ils ne peuvent dormir autrement, et surtout pas monter dans un lit du dessus. Quelques pélerins tardifs arrivent encore, et on les loge sur des matelas d'appoint, ou bien sur un canapé ; c'est bien pour eux, mais ça commence à devenir sérré !
Une jeune hollandaise, mince mais à l'allure d'un parachutiste, a planté sa tente dans le jardin afin de passer la nuit avec son Chien berger allemnand. un autre pélerin a attaché son gros chien sous un hangar. C'et l'un des rares gîtes ou les chiens sont tolérés.
En bordure du domaine, un immense batiment de 3 niveaux est en construction, mais seule l'ossature est faite, la suite semble abandonnée : je suppose que la famille Roncal veut construire un refuge supplémentaire ( dortoirs ou chambres d'hotes ? ), mais qu'elle est stoppée soit par des problèmes financiers, soit administratifs (permis , normes , ... ). J'estime la capacité de ce projet, s'il est effectivement mené à son terme, autour de 40 chambrettes pour 2 personnes.
Le repas du soir se fait dans le seul bar restaurant ouvert ce soir, ou il est impossible de converser calmement tellement il y a du bruit, et en plus nous voici encore avec nos 15 fameux mexicains attablés juste à coté, et qui piaillent comme poules en poulailler.
Ici, pas mal de gens se couchent fort tard, dont 3 italiens qui dépassent largement les 22h, tout en continuant dans le dortoir la discussion qu'il avaient sur le terrasse ! GRRRRR , et ensuite l'un d'eux dort en ronflant comme un soufflet de forge.

DEPART 7h30 - ARRIVEE 15h15
L. 15
OBANOS
22
Pour ne pas me retrouver à chaque étape encerclé par l'affluence record de ce mois de mai 2006, je tente de modifier mes étapes pour ne pas rentrer dans le schéma hyper classique de tous les guides. Ainsi je décide de faire une courte étape en couchant à OBANOS au lieu de PUENTA-LA-REINA, et éviter les grands refuges traditionnels.
Nos deux amis Réunionnais sont partis sans bruit vers 6h , et nous les rejoignons vers 8h30, bien avant ZARIQUIGUI et la montée vers la Sierra DEL PERDON. Sur cette longue crête culminant vers 780 M, un chapelet d' EOLIENNES tournent au vent , et bien d'autres à l'horizon sur chaque sommet.
Spectacle hallucinant et beau à la fois, pour qui connait les querelles que fait naître en FRANCE le moindre projet d'installation de quelques éoliennes. Sont des menteurs ceux qui s'offusquent du bruit (cela ronronne comme un chat, presque inaudible à 200 M) , le sont aussi ceux qui prétendent que cela enlaidit ou défigure le paysage ... Qu'ils viennent ici ...
La montée se fait à travers des landes de GENETS en pleine floraison jaune, dégageant une odeur suave (notre Eloi va souffrir, lui qui présente une allergie aux pollens ? )
La descente est un affreux chemin de galets ronds qui roulent sous les pieds, ou les moins aguérris peuvent chuter. Je pense à Fabienne et son pied malade avec des "micros - fractures" , ou est-elle ce jour - ci ? On se croierait dans le lit d'un torrent desséché, sauf que c'est en forte pente !
J'ai passé sous silence les morceaux de ferraille sensés symboliser des pélerins avec chevaux, sculpture plaçée au col , mais qui ne m'inspire nullement.
UTERGA (église fermée bien sur) , puis MURUZABAL ou nous arrivons par le plus beau hasard à 11h, juste à l'instant ou la paroisse ouvre son église (pour notre plus grand plaisir), mais aussi pour la plus grande joie de ma femme, ouverture uniquement pour une Messe spéciale, en l'honneur du SAINT PATRON des AGRICULTEURS. Rien ne nous presse, nous passons une heure à cette messe, assistons à la sortie des paroissiens et à la procession (on balade le saint et sa brasseé de blé dans le village).
Nous arrivons au gîte d'Obanos juste pour son ouverture, sommes parmi les premiers à nous installer. Il est extrêmement spacieux, dispose de mini étagères pour ranger affaires et sac à dos, le sol est en magnifiques carreaux de terre cuite antiques (cirées ou huilées), de toute beauté. La cuisine est immense, avec poutres et toute entourée de belles boiseries. Mais pas grand chose pour cuisiner, un micro-onde, et PAS de COUVERTURE.
Il fait une chaleur étouffante, au moins 30 °C.
Nous profitons de cette après-midi libre pour aller visiter, détendus et allégés du sac, l' Eglise d' EUNATE , qui se révèle distante de 2 kms ( compter 35 minutes ) d'Obanos ; certes, celle-ci est unique et originale pour son architecture extérieure : circulaire, avec des arcades circulaires autour 'Chapelle funéraire romane, à coupole nervuré et de style grec). L'intérieur par contre est très dépouillé, et j'ai beau chercher les détails remarquables ?
Je sacrifie à la tradition, qui veux que le pélerin fasse TROIS fois le tour de la chapelle, PIEDS NUS , sur le sol de galets ronds posés sur la tranche ... Je le fais, mais c'est une vraie pénitence pour moi ... J'espère que mon voeu se réalisera !!!
Nous y sommes allé car Daniel d'Houndt m'avait dit "à voir absolument". Je ne regrette pas, mais je ne conseille pas ce détour à quelqu'un qui serait fatigué, ou aurait encore une longue journée, je ne suis pas sur que l'effort en veille la chandelle.
Nous nous douchons au retour, et faisons nos courses ; l'un des resto n'ouvre que le midi, l'autre de servira qu'à partir de 20h30 ; trop tard pour nous, nous allons nous cuisiner un repas chaud (un plat traditionnel tout prêt, de type Pipérade à la Morue), et ici il n'y a pas la queue à la cuisine , seulement trois ou quatre personnes en plus de nous deux ;
Par contre ceux allant au restaurant vont être servis ! un violent orage éclate peu avant 20h30 et ils vont être trempés pour y aller.

DEPART 7h10 - ARRIVEE 12h30
M. 16
ESTELLA
26
Nous nous levons tôt pour cette longue étape (6h) , P.Dej copieux grâce aux provisions de la veille.
Un km avant Puenta-la-Reina, à la fourche des routes, trône une statue moderne d'un Pélerin , juste à coté du très beau HOTEL JAKUé ( *** trois étoiles), mais ceux qui prévoient d'y coucher (à quel prix ?) doivent savoir qu'il est très excentré et en dehord de la ville. L'Albergue des Padres Reparatores est un beau batiment semblant neuf, juste à l'entrée de la ville.
Vous remarquerez aussi votre première CIGOGNE dont le nid est perché au sommet d'une cheminée d'usine.
Enfin un libraire ouvert à 7h30 (un record) pour trouver des cartes Postales, mais aussi une panédéria.
le célèbre pont : nous y passons bien sur !
Un peu plus loin nous longeaons des champs ou les maraichers cultivent des ASPERGES ; c'est l'un des reres endroits ou nous verrons des paysans dans leurs champs, des jeunes travailleurs rammasser avec une sorte de longue cuiller ces asperges enfouis dans la terre. Dans plusieurs restaurants, nous prendrons des asperges en entrée, c'est délicieux et on est sur d'avoir du légume pur, sans graisses ni ingrédients inconnus !
Mais juste après, il y a une "déviation provisoire" du chemin , qui sera un souvenir d' ENFER pour tous ceux qui y seront passés ce jour là :
L'orage de la veille a détrempé le sentier, qui est une très forte montée dans une glaise rouge, GLISSANTE, COLLANTE ; on glisse à chaque pas, les chaussures s'alourdissent d'une guange de terre, certains chutent et sont maculés de terre , et le PIRE : cette partie débute par 20 mètres en descente vers un ruisseau franchi à gué, et juste à cet instant deux VTT passent sans avertir et faillissent à nous renverser, mais vengeance, de l'autre coté du ruisseau, ils s'engluent dans la boue, mettent pied à terre, leurs beaux vélos tout rutilant se couvrent de boue, leurs chaussures de cyclistes après quelques pas à pousser leur engin ressemblent à deux mottes de terre. Encore 50 m. de montée, et je crois qu'exténués et crasseux, ils ont fait demi -tour, et on ne les reverra jamais ... bon vent les emmerdeurs ... (ils prendront les routes comme beaucoup de VTT).
MANURU , CIRAUQUI, encore des villages avec maisons armoriées de beaux blasons ...
Un paquet de pélerins se reposent ici, après ces plusieurs passages épuisants dans des portions de chemins boueux et glissants. Il est amusant de voir certains nettoyer consciencieusement leurs godasses après un passage boueux, sans se douter qu'un peu plus loin, il y en aura un autre !.
Après ce village, et une descente sur une ancienne chaussée romaine (dixit le guide) et un pont a moitié en ruine, nous entrons dans la région des VIGNES et des OLIVIERS, dans des terrains uniformément ROUGE / OCRE.
LORCA possède une belle fontaine qui coule à flots : rafraichissement garanti !
Vous remarquerez aussi, de temps en temps des champs de COQUELICOTS rouges écarlates, en nombre tel qu'on croierait qu'ils sont cultivés !
Chaque midi, nous mangeons un bout de fromage, et en avons trouvé une variété particulièrement savoureuse :
"QUESO OVAJA ULZAMA" vendu à la coupe, environ 16,50 euros / KG.
C'est sous un soleil brulant que nous arrivons à ESTELLA, et partons via le pont de style romain en dos d'ane, à la recherche du gîte ANFAS (aucune pancarte), et grâce à quelques rares passants, nous le trouvons au pied d'un immeuble et attendons son ouverture calmement pour 14h00 (il est 13h50) ; bien nous prend d'interroger deux voisins qui sortent de l'immeuble, d'ou on apprend que ce refuge n'ouvre qu'en JUIN. Quel bordel (et rien n'est affiché sur la porte pardi ) ; vite on rebrousse chemin pour arriver 10 mn plus tard au Refuge Municipal ou le groupe de Mexicains nous grille de quelques secondes ; et nous voila poireautant patiemment pendant 1/2 H, que le chef du groupe ait présenté les 15 crédentiales, et que le préposé ait fini de palabrer interminablement à chaque personne du groupe... les étrangers non hispaniques n'ont pas droit au même accueil ...
Résultat : nous voilà logés, non pas dans le batiment principal (qui je crois dispose de 6 dortoirs répartis sur 3 étages ... confirmation X jours plus tard par un pélerin : 2 dortoirs de 16 lits par étage), mais dans un grand dortoir au R.de.C. sur le coté, de style hangar, ou on nous entasse, 36 lits superposés ( 2 * 18 ) dans un espace hyper exigu (le passage entre deux lits est si étroit qu'on n'y passe pas de face), sanitaires rudimentaires, plus d'eau chaude, pas de cuisine, minuscule cour avec fort peu de fil à linge, ce sera pour moi l'un des refuges les plus médiocres.
En compensation, visite de la ville, quelques beaux bâtiments, une belle façade d'un ancien palais avec des balcons et ballustrades en fer ouvragé. Visite de l'église San Miguel, peu de gens y vont, car elle est en hauteur, 90 marches à monter, 37 à descendre.
Mais le plus typique et émouvant :

Une place principale SANS voitures (sauf les corbillards qui emmènent le cercueil à l'église), de grands bancs, des arcades aevc de nombreux bars et le plus sympa : TOUS CES JEUNES , gamins jouant au ballon, gamines jouant à la corde à sauter; la place grouille de vie , vieux, jeunes, mamans qui bavardent pendant que leurs bambins jouent, oisifs attablés aux terrasses des cafés, et cela jusqu'à une heure tardive , 21 h au moins. Tout se passe dans la bonne humeur et la joie, aucun ballon n'attérira dans votre bock de bière, ou n'ira fracasser une vitrine !
Nous croisons un couple de pélerins, déja vu, qui avait réservé à la pension San-Andres, et la logeuse croyant qu'ils avaient annullé la réservation (une confusion avec un autre client, encore une erreur de langue) avait attribué la chambre à d'autres, terrible méprise, pension complète, mais la logeuse leur trouve in-extrémis une solution de secours ... faut être cool sur le chemin ?
Attirés par une envie irrésistible de PAELLA, nous mangerons au café Le FLORIDA, sur cette place, avec le spectacle de cette place, mais notre porte monnaie s'en ressentira terriblement (25 € / pers pour 3 plats, bière , vin , alors que tous les menus "pélerins" tournent entre 8 et 10€ vin compris) , au final avec une paélla assez ordinaire (et très peu garnie). Tant pis, mais un petit excés par quinzaine après tout ?

DEPART 6h50 - ARRIVEE 14h00
M. 17
LOS ARCOS
21
Dans ce grand dortoir, tout le monde se lève vers 5h30 , 6h00 au plus tard, volontaire ou non.
Pour 1,5 € /pers. nous avions payé le P.Déj. qui est en libre service, bien avant l'heure théorique de 6h00 la table est pleine.
Pas de PAIN, mais des biscottes, biscuits, café, lait, beurre, confiture (ce qui explique l'heure matinale).
Nous passons au Monastère d'IRACHE à 7h30, et contrairement à certaines affirmations, le robinet débite bien du VIN à cette heure.
Bien sur, c'est une gentille piquette, un vin de table très ordinaire (un pélerin vigneron dira "de la bibine" ), ce qui n'empêche pas certains , non seulement de prendre une lampée, mais de remplir toute leur gourde aussi !
Le chemin traverse une forêt d'une espèce à toutes petites feuilles oblonges, ce n'est pas du chêne classique.
la Citerne gothique de Villamayor mérite la photo, ainsi que son église, la seule trouvée ouverte à 9h du matin. (mais comme toutes, très sombre , bien vouloir mettre 1 euro pour provoquer l'éclairage).
Le temps devient gris et menaçant.
De Villamayor à Los Arcos, les Guides vous préviennent : RIEN , AUCUN VILLAGE , PAS d'EAU , ceci sur 12 KMS !
Deux kms après Villamoyor, à un croisement de route, il y a un banc , un arbre et une fontaine (style borne ronde) : tant pis pour vous si vous espérez vous y abreuver ... ELLE NE FONCTIONNE PAS , PAS UNE GOUTTE ... Alors en été, ça doit être pire ..
conclusion : soyez prévoyant , remplissez votre gourde avant, car la déshydratation est l' ennemi sournois du marcheur.
Sur ces 12 kms, le chemin est large, plat, rectiligne, monotone , à travers d'immenses cultures de céréales. Loin devant vous, ou derrière vous, vous voyez à perte de vue des marcheurs ou quelquefois des VVT dont il faut se méfier, car ils arrivent en traitres.
LOS ARCOS : nous n'irons pas au refuge municipal, ni au refuge privé Casa ROMERO (car tout y est réservé), mais au refuge LA FUENTE, qui se révèle un bon choix : petits dortoirs de 10 lits superposés, sanitaires corrects, bacs de lavage dans la cour ensoleillée, grande salle commune, accueil sympa par les proprio, deux AUTRICHIENS avenants (ce qui expliquent que la clientèle est majoritairement Allemands et Hollandais), patio, chaises et parasols.
Nos copains Réunionnais ont pris chambre et 1/2 pension à l'hôtel EZEQUIEL en sortie de ville, nous les retrouvons pour la Messe de 20h dans la très belle Eglise de l'Assomption, avec bénédiction des pélerins au final ; mais le curé nous chagrine par un comportement un peu raciste : il bénit d'abord les Espagnols et les Hispanisants ( Mexicains, Brésiliens) en échangeant quelques phrases avec eux, puis les Anglais, Allemands, Français, etc , sans aucun sourire ni moindre mot d'amitié..cela choque notre conception de l'accueil chrétien, qui mériterait un processus inverse, et même si ce curé ne maitrise aucune langue , il lui aurait suffit de dire quelques mots en LATIN , que diable, quel curé ne connait pas le latin ?
Le plus comique de la soirée fut notre arrivée au Restaurant LE MAVI : sortie de messe entrée dans la salle vers 20h55 ( le resto est normalement ouvert de 20h à 22h30) ; le serveur fait une mine d'enterrement en nous voyant entrer ; 5 minutes plus tard, 3 autres convives eux aussi venant de la messe entrent ; serveur horrifié, il se précipite sur la porte et la verrouille ! il ne veut plus aucun client ! Et le repas a été expédié à toute vitesse. La raison de ce comportement ? Vous ne devinez pas ? Mais le fameux MATCH DE FOOT BARCELONE contre les ENGLISH (ARSENAL). Tous les fans de foot ne parlaient que de ça depuis le matin, tout le monde se scotche sur l'écran de TV vers 21h30 début du match.
A la table voisine, nous discutons avec 4 randonneurs, dont un ex-policier très sympa , "JEAN-BAPTISTE le Corse" : mais dès l'heure fatidique, ils liquident leur dessert et sautent dans la salle du bar, devant la TV comme d'autres et aussi le serveur ; quand nous sortirons vers 22h, en passant vers eux, aucun bonsoir, tous taciturnes comme des mourants, car on croit comprendre que Arsenal avait marqué 1 but, tant pis pour les supporters de Barcelone.
J-B nous renseigne sur le refuge municipal de Larrasoana ou ils ont dormis : encore un batiment assez moderne, mais on les a entassés dans une annexe, style Hangar très sommaire, et qui plus est, il a la nette impression que l'on mettait les étrangers dans cette annexe, et les Espagnols de préférence dans le bâtiment moderne ... D'AUTRES pélerins ont - ils ressentis, ici ou ailleurs, cette sensation de comportement raciste ou NATIONALISTE ?. .
Une dame, teinte en rousse, vétue d'un panta moulant, qui s'est accoquinée avec 3 gros marcheurs espagnols, fait partie des originaux du chemin : elle randonne avec un chien minuscule, race Chinchilla je crois, valant très cher, qu'elle porte le plus souvent dans une poche de tissu sur son ventre, tout comme un KANGOUROU ! petits ou gros, les chiens sont rarement admis dans les refuges; elle doit donc trouver des arrangements avec les logeurs, sinon comme elle nous le dit, elle couche sous les porches d'églises dans son sac de couchage directement au sol, pourvu d'être abritée. Ici, on l'accepte à LA FUENTE, mais elle et son animal doivent dormir dans la COUR, sous le Auvent, ou elle sera isolée toute la nuit car le logeur ferme à clé la porte donnant sur la cour; on la retrouvera le lendemain, toute aussi fraiche que nous qui avons dormis sur des matelas bien doux ; elle est certainement mieux rembourrée que moi autour des os et autres parties sensibles ! Qui plus est elle fume comme un pompier, et elle n'est pas la seule ...

je suis étonné du nombre de marcheurs, surtout les ESPAGNOLS, qui fument à chaque pose tout le long du chemin, et qui grillent des cigarettes arrivés au refuge, soit devant la porte, soit dans la cour ou le jardin. cela à la fois me déçoit, m'inquiéte, et nous dérange car il nous faut trouver un coin à l'écart de ce tabagisme passif. ce phénomène me semble beaucoup plus évident en Espagne, alors qu'il était très rare en France. Drôles de marcheurs, drôles de pélerins ...


DEPART 6h40 - ARRIVEE 12h00
J. 18
VIANA
18
Les premiers se lèvent vers 5h30, et nous sommes dans les 5 derniers à predre notre P.Dej. en self-service, préparé par le logeur, copieux bien sur.
le temps est très couvert aujourd'hui ; les chemins est long , beaucoup d' AMANDIERS , et des CHARDONS d'une espèce particulière (les feuilles sont bicolores ).
On vend beaucoup d'amandes décortiquées, j'adore en manger, mais c'est assez cher : le petit paquet vaut autour de 3 euros, le KG est de l'ordre de 20 euros. Deux qualités, avec la peau brune, ou sans. (je préfrère celles brunes : "ALMENDRAS TOSTADAS")
A SANSOL il y a un tout nouveau refuge. Nous y retrouvons une fois de plus nos deux réunionnais, qui nous précédent à chaque demi-étape, ainsi que la porteuse de chien. Un vallon profond le sépare de Torres del Rio, avec une belle église Santo-Sepulcro de forme octogonale.
De là, on descend doucement dans un beau vallon, aux flancs couverts de vignes, et ou fleurs et amandiers sont nombreux.
Nous arrivons dans les 4 premiers au refuge ANDRES MUNÕZ de Viana, un peu avant l'ouverture de Midi, fort heureusement car 5 mn plus tard, voici encore notre groupe de Mexicains qui se pointe, c'est à croire qu'ils copie sur moi !
Là on nous affecte des places d'office, dortoir n°1 , lits n°1 et 3 ... Si vous voulez expérimenter l'un des derniers refuges ou les lits sont empilés en couche de 3, alors, ne ratez pas celui-ci. Dans l'un des espaces les plus exigus que j'ai vu, on vous entasse 18 lits ( 6 fois 3) , et on remplit en totalité le dortoir avant d'entamer le second puis le 3eme, et le 4eme. Il faut être jeune et souple pour pouvoir grimper au 3eme étage de lit, avec ces échelles en fer douleureuses sous le pied. Et bien sur strictement rien pour ranger quoi que ce soit dans cet espace si étroit.
Et c'est incroyable, car le refuge se remplit et est officiellement complet vers 17H, c'est à croire que tous se sont donné rendez-vous à VIANA au lieu d'aller à l'étape officielle à LOGRONO ! Mais ce n'est pas tout, il y a encore quelques arrivants qui vont s'entasser sur des matelas d'appoint dans la grande salle commune jouxtant la cuisine ou nous sommes un certain nombre à prendre notre repas , ils ne vont guère dormir cette nuit ! Notre dame au petit chien, nommé PETRA, va elle dormir dans un recoin de l'entrée, sous l'escalier qui monte aux dortoirs.
Je constate que j'ai un très mauvais matelas, bien moins épais que sur les autres lits, et j'ai idée d'aller récupérer l'un des matelas d'appoint pour améliorer mon couchage. Quelle difficulté pour faire comprendre et accepter cela à la préposée à l'esprit obtus comme un fonctionnaire soviétique, qui veille comme un garde chioume sur le stock de ces matelas, et dont la seule péoccupation est de m'ordonner de bien remettre le-dit matelas à sa place le lendemain matin. Nous voilà dans le ZERO absolu sur le thermomètre de l'accueil. Pour corser le tout, la ruelle qui dessert le gîte est en travaux, les rues de Viana sont poussiéreuses et balayées par un fort vent, l'église Santa Maria reste désespérement fermée, de l'église San Pedro il ne reste qu'un mur en ruines qu'on voit très bien de la fenêtre de notre dortoir, globalement VIANA nous apparait comme fort peu intéressante.
et quand je lis, dans le guide LABORDE/VERON, édition Avril 2005 : "Le luxueux refuge de l'Albergue ANDRES MUNÕZ, qui perpétue la tradition hospitalièrede la ville ... " mais ou ont - ils été inventé cela ? faut croire que le rédacteur n'a fait que contempler la façade du batiment en belle pierre de taille, et qu'il a confondu avec l'HOTEL PALACIO PUJADAS qui, lui, est effectivement luxueux et situé juste face à cette église en ruines (tarif 75 € la chambre si ça vous dit) ; mais ce jour là, des ouvriers coupaient à qui mieux mieux des dalles de pierre au disque tronconneur pour faire un pavement sur cette petite place : alors bonjour les dégats, bruit d'enfer et nuage de poussières à gogo garantis !
Seule belle image que je retiens , les CIGOGNES nichant sur l'Eglise ( ou HOSPICE) SAN FRANSCISCO.

DEPART 7h00 - ARRIVEE 11h50
V. 19
NAVARRETE
23
HORREUR, toute la troupe de Mexicains, dont la moitié sont dans notre dortoir, remue et se lève dès QUATRE HEURE du matin !
A 5 heures ils passent dans la rue en bavardant à haute voix, nous ne sommes déja plus que 4 dans la piaule ! A 5h30, il ne reste plus que nous deux, impossible de dormir, la porte dentrée du refuge grince sans arrêt à chaque pélerin , j'imite : HI-HI-HI--GRE-GRE-GRE.. Exaspérant.
Dans la banlieue de Logrono, des ouvriers sulfatent les vignes en dispersant à mains nues du soufre pur sur les vignes ( du soufre "fleur" comme on dit) , dans un geste comme le semeur ou n soupoudrant. Le propriétaire se contente de remplir les seaux. Je suppose que c'est avec de telles méthodes, sans aucune précautions sanitaires que l'on obtient de faibles coûts de production ?
Plus prêt de Logrono, nous passons devant quelques masures dont l'une devrait être celle de la défunte FELICIA, qui comptait les pélerins , une plaque commémorative honore sa mémoire, décès en 2002 je crois.
Beaucoup de goudron aujourd'hui, mauvaise journée, ma femme est de méchante humeur, et elle fonce alors que je traine un peu.
Plein de NIDS DE CIGOGNES à Logrono, superbes oiseaux.
La sortie de Logrono est modifiée un tantinet, le garage OPEL ou on doit tourner est devenu FORD ou NISSAN, et ensuite il y a un parcours aménagé dans un tout nouveau jardin public, ou le fléchage du GR disparait.
Nos Mexicains, partis à la nuit, ont été doublés alors qu'ils terminaient leur Petit Déj. dans un bar de l'avenue principale de la ville. Ils vont repasser devant nous alors que nous faisons halte dans ce parc, profitant que le temps se dégage et que le soleil nous réchauffe. la piste piétonnière continue très loin, beaucoup d'Espagnols y font leur ballade hygiénique du matin, puis rejoint le Parc et le LAC de la GRAJERA, très bel espace artificiel aménagé avec nombreux coins de pic-nic (mais je sens la présence de moustiques ).
Nous atteignons assez vite Navarrette, il y a déja une ribambelle de sacs alignés à l'entrée du refuge municipal en attendant l'ouverture , les marcheurs étant pour la plupart attablés au bar voisin, et pourtant il n'est que 12h30. heureusement, j'ai réservé au gite privé de ALICIA et TINO "EL CANTARO", situé au 2EME étage d'une habitation. Ils font beaucoup de pub tout au long du chemin, c'est mignon, seulement 12 lits superposés dans un dortoir assez spaciaux, et chaque pélerin dispose, fait très rare, d'une petite armoire basse fermant a clé et d'une tablette : le luxe quoi ! Nous mangeons au restaurant EL MOLINO avec nos amis réunionnais, qui eux logent dans l'un des hôtels.
Enfin une nuit calme , non agitée et sans ronfleurs
A noter l'honneteté de la patronne : A l'entrée, je la paye avec un billet de 50 €, qu'elle met dans sa caisse, elle me fait remplir les papiers et crédentials, et oublie de me rendre la monnaie (et moi aussi). Plus tard, je me souviens vaguement qu'elle me dois 30€, mais j'ai un trou de mémoire, je n'en suis pas très sur, j'ose pas réclamer de peur de la vexer, et puis comment exprimer de tels doutes sans maitriser la langue ? ... Angoisse ... je la vois courir vers chacun de nous en baragouinant quelque chose incompréhensible pour moi. En fin de soirée, elle revient vers nous en nous posant à nouveau cette question, mais cette fois-ci, une excellente dame est avec nous, elle parle un français impeccable, et espagnol bien sur. Elle nous traduit la question : "alicia cherche quelqu'un à qui elle doit 30 euros" ; problème résolu, et me voila à nouveau riche !
Bien que son albergue soit complet dès 14H (et Oui, ça en devient dément), elle accepte en surplus un couple de Bretons, qui dormiront sur un matelas dans la cuisine !

DEPART 6h40 - ARRIVEE 12h40
S. 20
AZOFRA
22
Nous petit-déjeunons en route, d'un yaourt et d'une tarte, et plus tard, à NAJERA, d'un bon CAFE CON LECHE avec croissant (prix très inférieur à la France, compter 1 e pour le café, 1 € pour un gros croissant) ; les cafés simples sont encore plus petits et tassés qu'à Paris, il faut prendre un avec lait pour avoir suffisamment de liquide.
Notre amie, Pauline BLACHAIR, avais fait hospitalière bénévole au petit gite de VENTOSA (San Saturnino), et m'avait demandé d'aller donner le bonjour au gardien, Mister ANGEL. Hélas, le village est nettement en dehors du GR, entre 700 et 1000 m, et je n'ai pas eu le courage de faire ce détours. Une pélerine de LA Rochelle y a couché la veille, et trouve ce gite "très bien", avec comme originalité "ambiance musicale de Chants GREGORIENS".
Peu de pélerins prennent le temps de visiter à NAJERA le Monastère St-REAL qui mérite bien la 1/2 heure que j'y ai passé, quoique l'entrée y soit payante ( 2 € ).
Pas grand chose à dire sur le chemin, fort monotone, rectiligne et plat dans ces étendues de céréales. mais surtout très poussiéreux, et un peu plus de goudron que d'habitude.
A AZOFRA, certains ratent le gite municipal, bien qu'il soit correctement signalé, car son esthétique est tout à fait déroutante: batiment rectiligne, style petit HLM ou collège secondaire, y compris une cour qui lui donne cet aspect d'école. A notre arrivée, déja 7 sacs alignés à la porte, et à l'ouverture à Midi pile, c'est 19 pélerins qui s'engouffrent dans le gite.
Première surprise : ce sont trois jeunes gamins qui officient à l'accueil !
Deuxième : Nous "réservons" une chambrée pour nos deux amis ESTEVE, dont le pas lent les fera arriver seulement vers 14h30 (les 4 derniers box , sur 32 au total, allaient être pris dans les minutes qui suivaient) ; aucune objection des 2 jeunes, ça passe comme une lettre à la poste, y compris le tamponnage des crédentiales des amis.
Troisième : le seul et unique gite ou, pour CINQ euros, vous avez droit à un box pour DEUX personnes (les couples légitimes ou non apprécieront), chaque box ayant : une fenêtre, deux couchettes face à face, deux espaces de rangement, et une porte d'entrée style porte de Saloon : vraiement le luxe sur le chemin ! Il y a ainsi 3 étages d'une dizaine de box chacun, sagement alignés. Deux employées municipales font le ménage, et l'ensemble du batiment est d'une grande propreté.
Quatrième : les Sanitaires sont MIXTES, WC mais aussi douches NON fermantes et SANS porte-manteaux : la chose est très surprenante et en déphasage par rapport au reste ; il faut croire que l'architecte a cru que les pélerins, c'était comme les rugbymans qui se douchent à poil après le match ! pelerines prudes ou grassouillettes, à vous de choisir entre étaler vos rondeurs à la vue de tous, ou de choisir un moment dicret pour vous doucher...

Cuisine et salle à manger immenses, cuisine superbement équipée (par rapport à la moyenne des gites), tables et PARASOLS dans la cour ou chacun se prélasse sous le soleil de plomb (et nous ne sommes qu'en mai... ), bacs de lavage du linge (en général, ailleurs, on fait sa petite lessive dans le lavabo, voire pire dans l'évier de la cuisine), une profusion de fils d'étendage : le linge va sécher vite, grace au soleil, mais aussi au vent très fort qui va se lever..
Nous y retrouvons quelques personnes symphatiques : FRANCOISE de Montbéliard, le couple de Bretons de Rennes (FRANCOISE et REMY), notre dame au petit chien PETRA.
A son propos, une histoire navrante qui lui est arrivée, et qui devrait servir de leçon à tous les pélerins :
Dans la rue principale de NAJERA, nous la voyons dans l'entrée d'une banque, avec son mentor espagnol, et aux prises avec deux GARDIA CIVIL (les policiers). Elle était en pleurs, nous passons notre chemin comme d'autres à cette heure ( vers 10h du matin), et imaginons les pires scénarios ...
La vérité était plus simple et plus stupide : n'ayant plus que 10 € , elle voulut retirer de l'argent avec sa C.B. , et celle-ci pour une raison inconnue, est avalée par l'appareil. Samedi matin, la banque est fermée, son mentor hurle et tape sur l'appareil volontairement sous l'oeil de la caméra de surveillance, ce qui alerte la police qui rapplique ... Expliquations laborieuses avec les deux flics, lesquels commencent à des controles d'identité et autres tracasseries ... Qui acceptent au final de téléphoner au directeur de l'agence, lequel fort heureusement est chez lui et pas en ballade à la plage, qui vient débloquer l'appareil, mais refuse de restituer la C.B. (c'est pas réglementaire), mais à force de palabres et de vérifications d'identité, accepte la restitution après que la dame ait du 1er coup fait son code pour retifer X euros ...
MORALE DE CETTE HISTOIRE : NE RETIREZ JAMAIS DE FRIC LES JOURS de FERMETURE (SAMEDIS, DIMANCHES et JOURS FERIES), ou a des HEURES NOCTURNES, ou AILLEURS qu'à une porte d'AGENCE ; En cas d'incident, il faut pouvoir mettre immédiatement la main sur un employé de la banque, et obtenir la correction de l'incident ; et surtout parler suffisamment ESPAGNOL pour se faire comprendre ...
Cela me rappelle aussi un couple de 2 jeunes, qui se sont pointés dans un gite , un samedi, et qui nous demandent "c'est quel prix ici ? c'est 6 euros ... ah bon, nous n'avons que 10 euros pour 2, on peut pas payer, on va continuer un peu plus loin... " ; j'en ai conclu qu'ils avaient été imprévoyants, avaient oublier de retirer du fric dans le dernier endroit avec distributeur, et se trouvaient démunis depuis de nombreux KMS.
Donc 2eme morale : Ayez toujours 50 euros (de quoi vivre au moins 2 jours) d'avance dans votre poche !
 
Messe à 19h45 dans la petite église, avec le petit gite paroissial accolé, ou ont été renvoyés une douzaine de pélerins lorsque le refuge communal a été totalement complet dès 15h40.
C'est notre dernière soirée avec les ESTEVE, car ils vont allonger leurs étapes pour espérer arriver à SANTIAGO dans les temps de leur billet d'avion.

DEPART 6h15 - ARRIVEE 11h50
D. 21
S.D. CALZADA
15
Nota : j'abrège S.D.C. = Santo Domingo de la Calzada.
Toute petite étape aujourd'hui, le temps est couvert avec de gros nuages noirs, mais cela devient plus ensolleillé sur S.D.C.
Beaucoup de champs de blé, mais aussi de Pommes de Terre IRRIGUEES ! ( A voir les canaux d'irrigation placés en hauteur, et de belle taille).
A Cirinuela, là ou le guide parle d'une magnifique chênaie qui a disparue, il y a maintenant une immense cité de loisirs de haut standing, avec de petits immeubles pour classes fortunées, le tout autour d'un GOLF verdoyant ou de nombreux golfeurs s'entrainent en ce dimanche matin. Petite difficulté pour trouver le chemin dans cette nouvelle cité, à travers les chantiers des immeubles en construction et les rues de lotissement inachevées.
Heureusement, Ciruena se trouve juste après, puis d'un passage surélevé (nommé Alto de Matacon, mais ce n'est qu'une toute petite colline), on voit S.D.C. au bout d'une ligne droite en pente douce. L'entrée dans S.D.C. se fait par une banlieue d'une très grande tristesse, ou se succédent hangars délabrées, détritus et gravats, et des maisons dans un état miséreux. Bien que l'heure soit très tôt, il y a dejà 12 sacs dans le hall de ce refuge "Cofradia Santo" situé dans un batiment historique. Il ouvre même avant l'heure ( 11H en principe) ce qui nous permettra d'aller à la Messe en la cathédrale de 11H30 à 12H30.
Les premiers (dont nous) sommes plaçés dans le dortoir n°1, ou les 24 lits sont répartis en 6 groupes de 4, avec des mini - cloisons à mi - hauteur, donnant un semblant d'intimité, toute théorique, car sans effet sur les bruits des ronfleurs ou l'éclairage collectif. Les suivants vont dans le 2-eme dortoir, lui aussi situé au 2-eme étage, mais un peu plus spartiate car les 24 lits ne bénéficient pas de cloisons et la pièce est une soupente très mansardée, il doit y avoir des bosses sur les têtes qui cognent sur les poutres ! Les 60% de pélerins suivants vont dans un immense hangar situé dans la cour, au moins 50 lits entassés au sol cote à cote, ou il doit faire très chaud ( pas d'aération, une seule porte, pas de fenêtres )
L'hospitalier est un bénévole FRANCAIS, Le prix est en principe "DONATIVO" , mais d'office il nous taxe de 5 € par personne, et tous les français, allemands et autres pélerins classiques itou ! Par contre les espagnols semblent avoir une liberté dans le don ... En Europe, il y a des riches et des pauvres ... à méditer ...
Par contre, juste après nous se présente un pélerin espagnol ( vrai ou faux ? ), et se sera mon unique rencontre de ce genre, qui soit est complètement fauché, soit est un SDF randonneur (son aspect vestimentaire milite pour la 2éme supposition) ; toujours est-il qu'il baratine l'hopitaleros et obtient une place dans notre dortoir , GRATUITEMENT ; puis là, il essaie de nous faire la manche, pour obtenir quelques euros de nous pour aller manger (mais j'ai rien compris à son laïus en espagnol, et seuls ses gestes m'ont permis de deviner le sujet). Bien que cette proximité mettent les gens mal à l'aise, il n'en est résulté aucun dommage collatéral...
Ce sera encore l'occasion de rencontres , avec un fille suisse de Lausanne (mais de langue française) végétarienne, ou une Suisse (NATHALIE) et une New-Zealand (BRIGITTE), et de retrouvailles le soir au restaurant LE RIO avec un charmant couple d'américains de DALLAS , originaires de EL PASO , MARIA-DOLORES et REYNALDO (elle parle presque parfaitement le français, elle est enseignante).
A l'extrémité de la grande esplanade de S.D.C. j'ai trouvé le plus important rassemblement de CIGOGNES : au moins 10 nids au dessus du COUVENT ST - FRANSCISCO.
Une française, rencontrée le jour suivant, a couchée à l'Abbaye Cistercienne : la batisse est quelques 200 m avant dans la même rue de S.D.C. , sur la gauche, mais donne une impression de vieillot et de mauvais état; pourtant elle l'a trouvé très bien, avec des petites chambrées de 4 ou 6 lits : comme quoi il ne faut pas se fier aux apparences.
Comme tous nous irons visiter la cathédrale, pour y voir le COQ et la POULE. La réserve de ces volatiles se trouve être dans une cage dans la cour de notre refuge !
DEPART 7h15 - ARRIVEE 10h45
L. 22
VILLAMAYOR del Rio
20
Ce sera la journée du VENT , un vent violent , glacial et de façe : le vêtement chaud est de rigueur, et il faut lutter pour avancer.
Sans ravitaillement (la veille tout était fermé) et avec seulement un peu de café chaud bu au gîte, j'escomptais trouver un bar avenant au premier village sur le chemin, à savoir GRANON qui est à presque 9 KM ! Mais là, un seul bar est ouvert, et il est déja envahi par notre fameuse troupe de mexicains ; même les 2 tables extérieures, dans la rue balayée par le vent froid, sont prises.
Nous voila à poursuivre 4 KM plus loin, pour enfin trouver un gentil bar accueillant à Redecilla del Camino, ou nous nous vengeons en enfilant café, café con leché, et sandwich.
Nous avons réservé (par sécurité) à l'Albergue de ROBERTO et LIDIA, qui se trouve en dehors du GR à 200 à droite et loin de la RN120 ; elle est fermée, un chien aboie, le temps se couvre et de gros nuages noirs se pointent ; l'attente sera courte, et nous voila les premiers installés, suivis par un allemand dans un état de fatigue lamentable, avec des pieds couvert d'ampoules. Cette albergue est parmi les meilleures en qualité et confort, et pour seulement 6 € la nuit, 6 € un repas simple mais copieux et bien adapté aux pélerins, et 2 € le P.Dej (cela est indispensable, car le village n'a rien comme commerce, le gros hotel Restaurant en bordure de la RN120 est en plus fermé .
Il y a 7 chambres dans la maison de plain-pied du proprio, chacune ayant 8 lits superposés théoriquement, mais en fait plusieurs lits du haut sont désaffectés (pas de matelas) ; donc notre chambre n'aura que 5 occupants, ce qui donne un grand sentiment d'aisance, et beaucoup de place pour étaler ses affaires. Les sanitaires sont luxueux.
Après quelques gouttes de pluie, le temps revient au beau, malgré toujours beaucoup de vent, chacun étend sa lessive qui flotte au vent, et beaucoup se prélasse dans les fauteuils de jardins.
Il y aura 22 personnes au repas du soir, sur une capacité réelle d'environ 35 places (et non pas 52 comme indique MMDD) ; cuisine faite par Mr et MME. La nuit sera très fraiche, mais heureusement il y a des couvertures.
Remarquez combien les pélerines solitaires se regroupent entre elles et font équipe ensemble sur de nombreuses étapes, dès lors qu'elles se découvrent quelques points communs ; par exemple, nous retrouvons ici :
* ENNY RONTEAU et ESTHER CLOUTIER , deux canadiennes qui se sont connues sur le chemin.
* CLAIRE QUILLONEAU, française , avec SOPHIE PAQUETTE , canadienne : idem...

DEPART 6h45 - ARRIVEE 11h45
M. 23
VILLAFRANCA..Oca
17
le P.Dej est servi tout prêt par l'hébergeur, y compris les tartines de pain beurre et confiture , il n'y aura ni gaspillage, ni abus, ni possibilité d'emmener une tranche de pain pour son midi (je connais une spécialiste du système ... )
Je constate que cette albergue est fréquentée essentiellement par des étrangers ( Français, hollandais, canadiens, allemands), et qu'il y a très peu d'espagnols.
Le matin il n'y a plus de vent, mais le ciel est tout gris et bouché, l'air est très frais comme heir et il faut conserver sa polaire. L'après midi sera un peu ensoleillée, mais avec du vent.
A Belorado, je confond l'église centrale avec l'église méritant une visite (Santa Maria) , ce qui me fait pester contre la mauvaise organisation du guide RANDO-Edition que je garde sous les yeux en permanence. Belorado est le lieu pour retirer de l'argent ou faire ses emplettes au SPAR qui est en sortie de ville, on est nombreux à s'y retrouver. Belorado abrite aussi deux refuges , Cuatro Cantones et Casa Rural Verdeancho : de partout, le long du chemin ou dans les refuges précédents, pullulent les affiches avec photos sur ces deux refuges (une publicité frisant le matraquage).
A Espinoza, vous verrez des maisons à pans de bois, mais en triste état, les subventions de l'Europe ne sont pas passées par là, y compris l' Albergue qui est dans un triste état extérieur.
Si ce n'était mon guide , et une petite pencarte, j'aurais pris pour un gros tas de pierres ce qui reste des ruines du Monastère San Felice de Oca, juste avant l'arrivée à Villafranca.
Comment font-ils, mais voici encore une fois ce groupe de mexicains, qui s'arrête au même endroit que nous (alors que je m'ingénie en vain à modifier mes étapes par rapport au "parcours classique") , et qui se trouve toujours au gîte avant nous ? Ils sont installés dans le dortoir coté rue (encore heureux), ce qui nous laisse le choix dans le dortoir coté cour (18 lits superposés). Mais chose encore plus incroyable, ce refuge municipal est plein à craquer dès 12H30 ( OUI, je ne plaisante pas), à croire que tous angoissent à faire en plein Aprés-Midi les fameux 12,5 KMS de Monts de OCA , inhabités et sans aucune halte intermédiaire avant San-Juan-Ortega !
La tenancière se pointe en début d'après-midi, et enregistre les gens avec une méthode originale : après avoir payé, son adjointe va avec vous pour repérer le lit ou vous vous êtes installé librement, et y suspend un palet de bois numéroté ; ainsi lorsque 36 palets ont été mis en place , cela indique que le gite est complet et tous ont payé, sinon, on repère vite fait les lits occupés ou on a oublié de payer ...
La situation empire l'Après-Midi : une Trentaine d'arrivants vont s'entasser sur des matelas de fortune à même le sol, dans la grande salle du R. de C. Les derniers seront renvoyés vers la Casa Rural ou la pension EL PAJERO.
Le refuge est comme d'autres, une ancienne école communale, assez vaste, avec une immense cour goudronnée à l'arrière et en contrebas. pas de salle commune ni de cuisine, seulement un etable dans le dortoir, et tout juste une gazinière dans un recoin de la cour.
L'une des attractions (si l'on peut dire) de VILLAFRANCA, c'est le défilé de CAMIONS dans la rue principale qui est en pente : aux deux extrémités du village il y a un tournant à angle droit avec un passage étroit entre les maisons : à chaque fois, une procession de cinq camions stoppe à l'entrée du tournant, pour laisser passer le groupe de camions qui s'était accumulé de l'autre coté, puis vice-versa. Et marcher le long des 300 mètres de cette rue relève du suicide, pas de trottoirs , il faut aimer se faire froler par ces mastodontes ! Heureusement cette procession bruyante et puante va diminuer dès 20h et cesser pratiquement vers 21h.
EL PAJERO fait aussi restaurant, mais seulement à 20h30, et on est plusieurs à attendre par avance à la porte : un très bon repas pour 9 € , et servi à une vitesse d'enfer, alors que les 13 tables sont occupées (j'ai compté 35 clients). Il sont certainement rôdés au "repas pelerin", à menu unique, et que le client ne rêve que d'aller se coucher au plus vite, au moins avant 22h.

DEPART 7h15 - ARRIVEE 12h00
M. 24
ATAPUERCA
19
Cà commence à se lever dès 5h, et quand nous nous levons à 6h15, nos mexicains de l'autre dortoir ont déja disparus, et notre dortoir est déja à moitié vide ... Lorsque nous partons à 7h il ne reste plus que 14 paires de godasses dans le ratelier à l'entrée du refuge, sur environ 70 occupants cette nuit ... Le chemin de ST-Jacques en ESPAGNE apparait de plus en plus comme un impératif : LEVES TOI TOT !
La fameuse montée des MONTS DE OCA, ou nous doublons plusieurs personnes, n'est guère terrible ( on passe de 950 m à 1150 m maxi), surtout dans cette matinée assez fraiche . Pour moi, c'est l'un des parcours les plus agréables, sur le plan de la beauté des paysages, de la forêt ou les sapins succèdent aux CHENES à petites feuilles vert pale (une variétélocale ?), puis aux fougères, et avec une profusion de fleurs diverses. Les feuilles encore à l'ombre sont couvertes d'un léger givre , il y a plein d'endroits pour du camping sauvage.
Arrivée au MONASTERE de SAN-JUAN ORTEGA, ou nous retrouvons notre troupeau de mexicains attablés dans l'aire de repos prenant son casse-croute matinal. Nous faisons comme eux, car de toute façon, le bar n'est pas encore ouvert ( alors qu'il est au moins 9h30) , visite du monastère, mais dont l'intérêt me semble être très exagéré par le Guide Rando-Ed. je suis moi aussi intrigué par la crypte souterraine, complètement obscure et ou il faut descendre avec sa lampe de poche : y a t il autre chose à y voir que la pierre nue ??
Le plateau des monts OCA se termine par des prairies ou se trouvait une grand Croix en bois : elle est cassée et à terre. On apercoit sur l'horizon, à droite, une armée d' EOLIENNES , dont l'Espagne est bien mieux équipée que notre France . A ATAPUERCA, nous découvrons le gite municipal, TOUT NEUF, au centre du village, formé de deux petits batiments de plein pied, autour d'une pelouse ou se prélassent déja 5 allemands.
Hélas pour moi, j'avais "Réservé" au gite LA HUTTE , par précaution et surtout grace à la proprio qui "parle français" (si j'ai bien compris, c'est en fait une Française marié à un Espagnol et qui se sont installés la bas il y a quelques 6 ans ). Vous pouvez considérer ce gite comme typique, original, ayant un cachet ancien ; pour moi c'est le gite le plus pourri et le plus vieillot que j'aurai connu ! il s'agit d'une grange, peut être même d'une étable, transformée à la va - vite en refuge, vous dormez directement sous le toit de la grange (on peut adorer voir les tuiles et les vielles poutres), ça sent l'humide et le renfermé (j'imagine le local en saison de pluies), la "cuisine" fait 1 M2 au pire, etc ... Vous aimerez ou vous detesterez ... Ca n'empêche pas que le refuge était preque plein ( 16 occupants en fin de journée sur 21 lits superposés)
Attention, le refuge est accolé au "PAPASOL" , même proprio, qui fait Hotel / Restaurant : les chambres y sont très chères ( minimum 48 € ), mais les photos visibles indiquent que ces chambres sont d'une qualité nettement supérieure ... Par ailleurs la proprio semble avoir des problèmes administratifs, dixit ses confidences et plaintes voilées , ( sécurité ou désuétude des installations), et il est très probable que la partie REFUGE ferme prochainement ( sauf à être rénovée intégralement).
Parmi les 4 bar/restaurant du village (dont un était fermé), nous avons choisi avec un autre pélerin d'aller "Las Cuevas" moyennant 200 ou 300 m de marche à pied. Nous y avons mangé très correctement, et comme souvent, devant une TV ouverte ; tous les espagnols avaient les yeux rivés dessus, car c'était une CORRIDA. Bien que je déteste le principe de ce soit-disant "sport", j'avoue que l'une des séquences m'a émerveillé : il s'agissait d'un Toréro à CHEVAL, et les prouesses du cheval (blanc moucheté) étaient extraordinaires :
* il était capable de galoper façe au taureau, en faisant un pas de danse de droite et de gauche, et d'esquiver au dernier instant les cornes de son adversaire
* il pouvait trotter latéralement , dans un pas croisé d'une élégance suprême, pendant que le taureau essayait de l'embrocher sur le flanc !
* le cheval n'avais jamais peur , et pourtant il n'avait aucune carapace de protection.

DEPART 7h00 - ARRIVEE 12h00
J. 25
BURGOS
23

Départ à l'aurore, avec une douce montée sur le "Termino de Atapuerca" qui est une lande désertique bordée par quelques résidus de barbelés, d'un ex - terrain militaire dit-on. Peu après le col (1060 m), nous retrouvons notre troupeau de mexicains, mais cette fois-ci assemblé en cercle et en "méditation" ; nous passons donc en silence !
Redescente douce sur Villalval, ou le flêchage est bordélique, et ou on risque fort de prendre la mauvaise direction
A partir de là, route goudronnée , et à RIOPICO (Cardenuela) , le bar LA PARADA est ouvert, ce qui est rare avant 8h du matin. Mais la patronne assez agée, doit être habituée aux pelerins matinaux et sans eux, combien de clients aurait-elle ? En tout cas, elle a des croissants, et pour 2 euros nous avons un café au lait et un croissant
Moins d'une 1/2 heure après, nous franchissons l'autoroute A1, et 100 m après les choses se corsent :
* le fléchage officiel ( les fameuses coquilles sur fond bleu ) indique de poursuivre tout droit par la route goudronnée : cela conduit à VILLAFRIA et à la zone industrielle de Burgos, qu'il faudra traverser à pied sur plus de 4 KMS , une vraie galère ! (pas mal de pélerins y abandonnent leurs convictions et prennent le BUS pour gagner le centre ville ... mais nous sommes un jour férié : l'ASCENSION , si c'est comme en France, les bus doivent être rares )
* le Guide RANDO-Ed dit "Après 100 m , quitter la route pour prendre à gauche une piste qui contourne des batiments militaires à l'abandon".
Des batiments militaires ? NENNI ! Il n'y en a pas, ou plus : à la place il y a une construction neuve en cours d'achevement, un truc du genre Siège Social d'une banque (si vous passez dans quelques mois, vous saurez de quoi il s'agit). Il y a bien un beau chemin de terre, plat et large partant à gauche, mais sans aucun fléchage... Après hésitation, nous nous y engageons. Nous poursuivons en conservant le cap SUD-OUEST, en évitant des chemins qui partent à droite ou à gauche, en priant de ne pas nous tromper. Une ou deux flêches jaunes, vieilles et défraichies, sont quand même trouvées ... OUF ... Au bout de 2 kms, on butte sur une branche en T ou soudain apparait le panneau bleu du fléchage officiel ! Face à nous une immense zone plate genre landes, entourée d'une cloture en fil de fer basse, et ou s'active de gros engins de travaux publics. D'après le guide Rand-Ed, ce serait un terrain d'aviation, mais rien qui le laisse deviner, et en tout cas, c'est certainement une immense zone industrielle qui est en train de s'y construire.
Un peu plus loin, nouvel embranchement sans traces d'indications, il faut prendre sur la gauche en direction de Castanares (ce qui m'est confirmé par deux ouvriers marocains qui travaillent à cet endroit). Plusieurs gros camions passent, soulevant un nuage de poussière. Et OUI, on travaille en Espagne même un jour férié, mais j'imagine un jour ordinaire, la noria de camions, la poussière , ou la boue s'il pleuvait. Enfin on aborde Castanares après environ 4 kms (dixit le guide), et là, on se trouve façe à un chien de garde d'un entrepot, en liberté ... belle frayeur de ma femme ... nous passons sur la pointe des pieds , mais une grosse pierre à la main ... mais l'animal nous méprise superbement, même pas un aboiement ...
Au village, pendant que je bois une gorgée à la fontaine, ma femme s'engage sur la foi de la ré-apparition des panneaux bleus. STOP ! Elle allait prendre la nationale N120, donc l' Ancien "CHEMIN PRIMITIF" !
Les précisions du guide RANDO-Ed sont parfaites pour poursuivre en face, sans aucun panneau, puis franchir sur une passerelle peinte en bleue le RIO ARLANZON que nous allons longer sur 7 KMs sur sa rive gauche (coté SUD).
Et là, quel agrément : d'abord un parc forestier sauvage non aménagé, ou passent quelques rares promeneurs, mais ou campent quelques romanichels. Puis progressivement, les aménagements apparaissent (pistes goudronnées, bancs , petits ponts piétonniers pour rejoindrent les quartiers résidentiels sur l'autre rive) et les promeneurs , surtout de FEMMES , se font de plus en plus nombreux. Nom du PARC : "parc Forestier FUENTE BLANCAS" ; et le sol est jonché de ces boulettes blanches et cotonneuses que produisent les arbres au printemps ( hêtres ou peupliers , je ne sais quelle variété).
Le rio devient lac artificiel, juste avant le pont du chemin de fer, plein de canards se rafraichissent sur la retenue.
Surtout, ne prendre aucun des ponts, ni celui du General Vigon (ou s'accumule une circulation intense, dont plein de camions), ni celui façe à un théatre. Et enfin apparaissent les flêches de la Cathédrale de BURGOS, à travers le feuillage de cette arrivée dans la verdure, contrairement au parcours officiel que plusieurs pélerins décrivent comme d'une tristesse infinie.
Nous passons via la porte San Maria, en travaux de rénovation touristique ( pavage ) , avec une cohue de touristes de toutes nationalités , comme au parvis de la cathédrale de Paris , sans compter les groupes scolaires espagnols.
Arrivés à 11h15, le hasard nous permet d'assister à une messe donnée dans une chapelles latérales (Santa Tecla).
La visite de la cathédrale est incontournable et extraordinaire ; avec votre crédential, il ne vous en coutera que 2 € (au lieu de 5). Compter une bonne heure pour faire tout le circuit, dont la vingtaine de chapelles latérales et le cloitre, repérer les symboles jacquaires, Statues, Rétables, dorures à profusion, stalles en bois de noyer , etc ... ( NOTA : on m'a cité comme merveilleuse la Chapelle de Miraflores, située 4 kms avant Burgos sur le parcours que nous avons fait, mais un pelerin bien renseigné nous a dit qu'elle était non visitable car en travaux complets de restauration).
Puis nous allons à la gare, située à plus de 500 m de la cathédrale, et y trouvons un quartier sans un seul commerce, ni bar, ni restaurant, ni hotel. Aussi, quand l'employé du RENFE nous propose le train de 13h26 (il est 13H) au lieu de celui de 16h30 que je pensais prendre, nous sautons sur l'occasion, pour 20 € par personne jusqu'à HENDAYE en classe touriste (pas de réductions séniors).
Sur le quai, nous retrouvons le pélerin JEAN , bénévole à SOS-Amitiés, originaire de REALMONT entre Castres et ALBI. Mais nous y causons aussi avec un Canadien très sympa de MONTREAL, avec un look 68-ard ( avec une barbichete et une queue de cheval), avec un super vélo VTT chargé de 4 sacoches, et qui se paye chaque année DEUX mois de vacances sur les routes d'Europe (qui a dit que les Francais avaient le plus de congés au monde ?). Son périple de 2006, basé sur 100 km/jour, est Toulouse - Séville - Burgos - train pour Pampelune - Zubiri - du chemin de St Jacques en remontant sur Nantes - puis l'Irlande. Son VTT est transporté gratuitement dans l'avion , emballé par la compagnie aérienne (il parait que c'est comme ça depuis 3 ans, mais je suis sceptique).
Nous voyageons avec JEAN , le train s'arrête à Miranda Del Ebre, Victoria, Alsasua, Tolosa, SanSebastian, Irun , et termine à Handaye à 17H.
Le train permet de voir l'arrière-cour des villes : banlieues banales ou sales, immeubles tristes ou dégradées, décharges sauvages : l'Espagne ne semble pas mieux lotie que la France de ce point de vue.
Si vous comptez comme nous coucher à hendaye, ne soyez pas naifs comme nous qui pensions trouver facilement parmi les 3 hotels situés aux abords de la gare : le 1er, la Palombe Bleue, n'ouvre qu'18h et était complet, le 2eme aussi, le dernier, le SANTIAGO (au nom prédestiné), nous dit au téléphone etre complet, mais qu'il peut nous trouver des chambres d'hotes pas loin. Nous nous y rendons, et au final, l'hotelier nous attribue deux chambres ayant été réservées, mais les clients ne sont pas arrivés.
Impossible d'aller se ballader vers la plage et la zone balnéaire, beaucoup trop loin à pied ; nous allo,s simplement sur une placette qui domine le port, cela fait quand même 4 kms A-R. De quoi vérifier que tous les commerces sont fermés, et que prendre le repas à l'hotel est la seule solution : et cela sans regrets, car le repas y est excellent pour un prix raisonnable (13 €) et dans une salle vaste et très aérée.Nous partageons là nos derniers instants avec JEAN, car son train pour Toulouse sera vers 6h le lendemain matin, l'empêchant de prendre le Petit déjeuner de l'hotel, lui aussi excellent et copieux pour 5 €.
Le temps, encore très beau et ensoleillé sur Burgos, devient gris et couvert , la soirée se terminant par une petite pluie sur hendaye.


DEPART 6h00 - ARRIVEE 11h15 + TRAIN pour HENDAYE

V. 26
HENDAYE -> LILLE 1000 Retour au bercail, par un TER de 7h40 jusqu'à Bordeaux, puis le TGV jusqu'à LILLE en direct
le ciel est d'un gris intégral sur tout le Sud-Ouest, mais aussi quasiment sur toute la France