Une équipe de jeunes dans le Grand Raid 2000.
Sept copains du quartier des Caramboles, au Chaudron, unissent leurs efforts
depuis de longs mois pour bien figurer dans ce Grand Raid 2000. Trois d'entre
eux font même partie de l'équipe ÐNou lé lað et
visent un bon classement collectif.
Mercredi soir, quand ils sont allés chercher leurs dossards au stade
de la redoute, leurs yeux brillaient. Il y avait un mélange de fierté
et d'appréhension. Comme un truc presque trop grand pour eux. Stéphane
Ringa, Janick Bupto, Jean-Marc Grosset, Pascal Leperlier, Patrick Sadayen,
Jean-Bernard Leon et Guillaume Soucramanien savent alors qu'ils sont au
pied d'un mur de 128 kilomètres. Qu'il faudra escalader chaque parpaing,
méticuleusement, sans précipitation, en évitant le
moindre faux pas qui pourrait tout faire capoter. Parce qu'ils ne sont pas
vraiment seuls dans cette aventure.
LA SOLIDARITÉ POUR COMPENSER
« Quasiment tout le quartier est derrière nous », souligne
Soucramanien. « Il y a plein de groupes de copains qui vont nous aider.
Ils seront au départ, à Cilaos, à la Plaine des Sables,
sur la RN3, à Grand Ilet pour nous soutenir. On a reçu beaucoup
d'encouragements, il y a eu beaucoup de solidarité dans le quartier
pour nous aider ».
Un engouement qui aura sans doute son importance quand les kilomètres
vont commencer à peser dans les jambes. Chacun d'entre eux aura constamment
à l'esprit l'espoir de ceux qui les attendent un peu plus loin. «
Tous ces supporters, c'est une motivation supplémentaire. A l'avance,
ça nous remonte le moral. A chaque point de ravitaillement, les copains,
la famille, tout le monde sera là, et on ne veut pas les décevoir
».
Tous ces élans de sympathie ne cachent pas les difficultés
rencontrées par le groupe de coureurs. Il y a d'abord eu l'incertitude
de recevoir un dossard. On voulait déjà s'inscrire l'année
dernière mais, au dernier moment, un sponsor nous a lâchés.
Dans notre cité, on manque vraiment de moyens. Il nous faut déjà
3 000 francs (500 chacun) pour l'inscription. Après, il faut rajouter
l'essence pour aller s'entraîner, les ravitaillements, les chaussures,
etc. Beaucoup de jeunes du quartier voudraient faire comme nous mais ils
n'ont pas les possibilités de le faire. On cherche toujours des soutiens
pour faire du sport. Après de longs mois d'entraînements collectifs
(« depuis un trimestre, on fait une sortie tous ensemble le samedi
»), les gars des Caramboles se sont fixé un objectif. «
On veut bien sûr figurer le mieux possible dans le classement par
équipes mais aussi assurer un temps final entre 24 et 30 heures.
» Si les niveaux ne sont pas tous les mêmes, les copains ont
décidé de partir ensemble et d'aller « si possible »
jusqu'à la Plaine des Sables en groupe. « Après, ce sera
en fonction des sensations de chacun. » Jusqu'à la descente
finale vers la Redoute. la délivrance. « On est très
motivés. A l'entraînement, tout le monde est apparu très
volontaire. Et puis, on sait que, quelque part, nous servons d'exemples,
de locomotives, pour les jeunes du quartier. Ça nous donne une pression
supplémentaire mais aussi beaucoup d'énergie et d'envie de
réussir »
Au petit matin, un minibus s'est élancé de Saint-Denis. A
bord, il y avait les six « Grand Raideurs » et une bonne partie
du quartier. Tout ce petit monde a rendez-vous le plus tôt possible
à la Redoute. Sans doute demain matin si les objectifs horaires sont
atteints. Pour vérifier que l'équipe « Nou lé
la » est bien là
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