maj le 05/11/2015

CARNET de Notes au fil des jours , du 1er au 26 MAI 2006

b) Partie Espagnole de ORISSON à BURGOS

 JOUR
 ETAPE
KMS  
V. 12
RONCEVAUX
18
Le P.Dej. est prêt en libre service vers 7h30 et beaucoup vont partir vers 8h. Mais nous allons doubler progressivement les premiers dont pas mal montent lentement. car il y a un VENT violent qui souffle en rafale, plutôt de face ou de côté, et cela demande plus d'effort pour grimper au col. En contrepartie, on ne transpire presque pas malgré le temps clair et assez ensoleillé ; de plus ce vent est plus tiède que froid, et je peux marcher avec un simple maillot "Carline" sans avoir froid. Nous atteignons la"VIERGE DE BAIKORI" en moins d'une heure, située sur un replat. Après l'embranchement d'ARNEGY ( à ne pas prendre bien sûr) je coupe droit à travers l'alpage un grand lacet et me trouve en plein dans un troupeau de Chevaux trapus, de petite taille avec deux petits poulains. Est-ce la fameuse race de chevaux "préhistoriques" POTTOK dont parle le guide? Nous en avions déja vu en BEARN, mais de très loin, alors que cette fois je les observe à 10 mètres.
Le chemin longe une succession de petites constructions en parpaings, de 2 m de haut sur 3 cotés, situées sur la gauche en montant, et dont on s'interroge sur l'usage : sont-ce des postes d'observation militaires pour surveiller la vallée , ou est-ce des abris de fortune (vent, tempête, neige) pour les bergers ou les randonneurs ?
Nous butons sur la barrière barbelée qui marque la frontière (ou l'on remarque les bornes repères 198/199), puis vers 10h atteignons la FONTAINE de ROLAND, point de bascule sur l'ESPAGNE. Elle a été complètement restaurée et construite par le Conseil Général du 64. Une stèle vous apprend : "COMPOSTELLE : 765 KMS". Vous passez ensuite dans une très belle forêt de HETRES, à l'abri du vent, mais le chemin est par endroits très boueux.
La légende veut que le pélerin s'égare facilement dans ces montagnes ; j'avoue que le balisage me semble parfait, que le TopoGuide GR65 (ou le "VERON / LABORDE" ) est très détaillé et explicite, et que sauf à une fourche située après cette forêt, il n'y a pas de doute possible. Par contre à la jonction GR11 - GR65, le panneau tout neuf (mais qui s'abimera très vite à mon avis) n'existait peut-être pas il y a quelques années : alors Oui, il était possible de se fourvoyer à gauche sur le GR11 vers FABRICA ORBAICETA, surtout par brume et sans boussole !
Le naturiste observera le nombre de LIMACES NOIRES assez grosses qui pullulent ici en Espagne, mais qu'on verra aussi pendant plusieurs étapes suivantes.
La descente commence au vrai point culminant, le Col LEPOEDER à 1430 M. DEUX voies sont flêchées :
* à droite, une voie dite "raisonnable" qui mène à Roncevaux en 4,9KMS et qui suit grosso modo la route goudronnée.
* à gauche la voie dite "de la FORET" qui y mène en 4,6KMS avec mention "déconseillée aux marcheurs inexpérimentés" (HIC)
Une demoiselle, très bonne marcheuse comme on a pu le constater, qui était elle partie de ST-JEAN vers 5H du matin, nous a rejoint dans la zone des cols et on s'était croisé / recroisé plusieurs fois comment c'est souvent le cas sur le chemin ( chacun s'arrête à son rythme quelques secondes, qui pour un petit pipi, qui pour ranger sa cape de pluie, qui pour grignoter un biscuit, qui pour prendre une photo) ... Ma femme l'avait vu s'engouffrer dans la voie de gauche. Allez Hop, nous aussi, au diable l'hésitation.
Superbe descente hyper raide sur un sentier terreux ( comme dit le Guide de Georges VERON de Rando-Editions : "Dévale la montagne, glissant par temps humide" ) ; heureusement, le terrain seulement humide n'était pas glissant ni détrempé. Ce chemin passe dans une forêt d'immenses Hetres de taille imposante. Super beau ! mais à déconseiller totalement en cas de pluie, car à certains endroits, le sentier devient un ruisseau ; à proscrire totalement pour ceux ayant des problèmes de genoux aussi ! Puis le sentier se termine par un long cheminement horizontal qui aboutit à un pont sur le ruisseau qui coule en dessous de l'Abbaye de Roncevaux. La préposée est encore de service, elle parle FR, et nous délivre les tickets pour le dortoir du refuge : Lits n°1 et 2 ; c'est la seule fois ou nous seront les "premiers" !
LIONEL , qui peine en montée (car il a eu 2 accidents cardiaques, et qui en plus s'eest encombré d'un sac un peu plus lourd que le strict nécessaire), était parti seul du gîte d'Orisson environ 1/2h avant nous, nous l'avons rejoint et doublé à la Vierge de baikori. Il va nous faire la surprise d'arriver très peu de temps après nous (environ 20 mn) et en plus d'avoir pris la même descente abrupte que nous ! Comme quoi le Chemin de St-Jacques est un excellent remède contre les maladies cardiaques !!!
LIONEL est super content d' avoir terminé son parcours , ici à Roncevaux, démarré à Rocamadour car cette dernière étape en sera le moment le plus émouvant , car le 12 MAI est son jour Anniversaire ! ((ma femme lui remet une carte avec un texte tendre et amical rédigé par nous 3). Il avait promis de nous payer à boire, ce qu'il fait à la Taverne du coin, un bon verre de vin blanc espagnol réglant cette promesse. Mais il est un peu stressé et va vite au bord de la route pour y faire du STOP : hélas autour de 13h 14h personne ne passe, sauf des touristes espagnols qui viennent seulement ici pour visiter, manger, ou déposer ou reprendre des marcheurs ou VTTistes. Son objectif était de trouver un camion qui le remonterait le plus loin possible, Bordeaux - Poitiers - nates ? Nous l'avons vu , attendre anxieux , debout sous un soleil torride, pendant longtemps...
MICHEL, nous l'avons largué dans la montée, et l'avons vu arriver tranquillement, de son pas nonchalant, vers 14h , via le chemin "conseillé" de la route, comme s'il venait de faire une petite promenade de santé. Retour au bar avec lui, il nous confie sa crédential pour bénéficier du tampon de l'Abbaye (bureaux fermés à cette heure), puis tranquillement et tout à fait cool, il va se placer en position de STOP avec une feuille de papier "St-JEAN". Moins d'une minute plus tard, un français garé ici lui dit "Je récupére ma femme qui termine sa randonnée, je vous prends avec nous jusqu'à St-JEAN", et voici notre Michel en route pour le retour : ha ! le veinard !
A 16h00 pile, la trentaine de pélerins s'engouffrent dans le Refuge qui ouvre, et chacun s'installe en fait ou il veut (les N° de billets ne sont pas des N° de lit, contrairement aux prochains refuges ou nous coucherons), les couples sont invités à se mettre dans le fond (vers la porte de secours), de préférence sur deux lits accolés.
Ce refuge est une expérience à vivre obligatoirement, je lui mets 3 Etoiles non pas pour le confort (très spartiate au contraire), mais pour l'ambiance et l'originalité : batiment en pierre isolé, immense salle comme une nef de cathédrale, 120 lits alignés par groupes de 4, sol dallé en lauzes, aucune fenêre sauf de minuscules meurtrières comme dans un chateau-fort situées à 6m de haut, atmosphère de monastère, faible lumière. Surprenant par les sanitaires creusés en sous-sol contrastant par leur aspect luxueux et neuf ( mais en nombre ridicule pour la capacité , et comme de partout ensuite, des douches minuscules ou il faut entrer quasiment nu - nue , car rien pour suspendre le moindre vêtement , ni même la serviette ). On découvre aussi ici le style espagnol : PAS de Cuisine, vous êtes invité à aller aux RESTAURANTS voisins, sauf à vous contenter frugalement d'un biscuit ou de pain sec comme un moine en pénitence. Et je confirme : PAS DE COUVERTURES ici ! (suis-je peu frileux ? car en vérité, mon seul drap de couchage me suffira toute le nuit, mon petit duvet servant d'oreiller. ). Le dortoir se remplit totalement, et vers 18h les derniers arrivants doivent aller ailleurs. Extinction militaire des lumières à 22h00, rallumage général et brutal à 6h00 (mais il n'y a plus de musique religieuse comme autrefois), quoique ça remue pas mal depuis 5h du matin.

Nous retrouverons FABIENNE la belge qui est allée au refuge de l'A.J. (elle dit que c'est bien, petits dortoirs de 10 lits AVEC couverture), et nos Réunionnais qui logent la l'Hotel POSADA.
Une autre tête connue est cet argentin, qui roupille contre un arbre, tout son attirail est étendu et éparpillé pour le faire sécher au soleil, ses deux chevaux broutent dans le champ en dessous près du ruisseau. MESSE très suivie à 20h dans la chapelle de l'Abbaye, la quête quotidienne doit rapporter de quoi entretenir les bâtiments ( une moitié de l'abbaye est en travaux)
Repas à l'auberge, pleine à craquer de pélerins convives, mais cosmopolite.

DEPART 8h00 - ARRIVEE 12h15
S. 13
ZOUBIRI
22

A 6h00 pile, réveil de style caserne militaire, les 3/4 des gens se lèvent comme un seul bloc, les Espagnols parlent à haute voix, les toilettes sont prises d'assaut. Nous attendons 6h30 pour nous lever calmement dans les 20 derniers et partons peu après le ventre vide, car aucun moyen de chauffage (même pas un micro-onde) et les 2 établissements n'ouvrent pas avant 8h. Comme la plupart, nous allons nous entasser à BURGUETE ( à 2,5 km ), le bar sur la place étant bondé, nous allons dans une petite cafétéria un peu à l'écart du chemin ou l'accueil est plus calme et qui fait un peu épicerie et boulangerie.
le temps est couvert et brumeux.
BRUME DU MATIN
N'ARRETE PAS LE PELERIN
....... proverbe connu ou inventé par nous ?  

En NAVARRE , la plupart des maisons de village ont une porte monumentale, avec un cintre en 1/2 cercle, l'ensemble étant encadré par des blocs de pierre d'une taille toute à fait impressionnante. Nous en rencontrerons à ESPINAL et bien d'autres villages chaque jour.
Chacune comporte du "ECUSSON" ou "BLASON"gravé dans une pierre. Cela va de symboles discrets jusqu'à des statues en ronde - bosse.
A 9h30, à l'entrée d'une forêt, juste après avoir à nouveau croisé Fabienne, éclairs et tonnerre brutaux. Juste le temps de s'arrêter à l'abri sous un arbre, sortir sa cape de pluie, et le déluge tombe pendant 10 mn , puis cela se calme.
Nous découvrons le 1-ER chemin qui s'étire en long ruban bétonné , avec imitation de dalles de pierres ( voir photo avec notre première rencontre avec le groupe de mexicains). cela peut être jugé heureux, car avec les déluge, tout sentier de terre doit devenir un bourbier glissant.
Deux kms avant ZUBIRI, nous dominons la vallée de l'ARGA et apercevons cette usine de MAGNESITE qui barre l'horizon.
Nous traversons le beau pont médiéval de ZUBIRI et partons à la recheche de la pension USOA ou nous avons réservé, et nous ne le regretterons pas : calme et confort dans une chambre seule (dans un appartement propre et de standing ou les 5 chambres sont devenues des chambres pour pélerins, avec salon, belle cuisine comme chez soit, machine à laver gartuite, cafetière tout cela pour 27 €), mais aussi car le seul refuge du lieu est l'Auberge de jeunesse situé dans une ancienne école, à l'aspect minable et surpeuplée, qui plus est juste en bordure de la RN120 sous un Feu Rouge (passage de nombreux camions), poussiéreuse, avec des Toilettes extérieures dans des baraques de chantier ; quelques pélerins inconscients arrivent après 17h, ne trouvent strictement rien pour loger, et sont contraints de repartir à cette heure tardive pour 5 kms de plus à Larrasoana ( sans avoir le certitude d'y trouver place).
Deux restaurants à Zubiri, pour le soir : je vérifie l'emplacement du 2-IEME, qui est d'un style moderne, genre "routier" de standing, au bord de la RN120, mais il est beaucoup plus loin que mentionné par notre logeuse (700 m. et non pas 400m, environ 15 mn à pied tranquillement chaussé en thongs) ;
avez-vous remarqué combien les gens qui se déplacent habituellement en bagnole, y compris pour allez chercher leur pain à la boulangerie du coin, sous-estiment fortement les petites distances et le temps pour y aller à pied ?
Nous irons donc dans le Bar-Resto-Pension Goikoa, malgré la présence de fumeurs (*), car situé à 50 m de notre logis. (bien que le repas de l'autre à 10,50 € soit parait-il de meilleure qualité).

(*) Quasiment tous les bar / restaurants affichent un truc disant "Il est permis de fumer ici" .
Etant des non - fumeurs, très sensibles au problème de santé publique et de tabagisme passif,
nous espérons que notre gouvernement français, après sa reculade stupide de mars 2006, et jurant maintenant sortir un décret pour fin 2006, ne nous jouera pas un tour pendable
en s'inspirant du modèle Espagnol, lequel doit être du genre : "Il est INTERDIT de FUMER dans tous les lieux publics sauf ceux ou une affiche explicite mentionne l'autorisation de fumer"

DEPART 7h15 - ARRIVEE 13h45

D. 14
CIZUR-MENOR
25
Cette étape étant plus longue, nous voulions partir très tôt ; aussi avions nous convenu avec la logeuse qu'elle préparerait le P.DEJ. la veille au soir ce qui nous eut permis de le prendre à une heure très matinale.
Hélas, suite à une incompréhension linguistique ( voilà pourquoi il faudrait parler ESPAGNOL correctement ), nous n'avions pas compris que le lendemain étant un DIMANCHE, le boulanger se levait un peu plus tard que d'habitude, résultat, alors que nous allions accuser notre charmante dame de négligence voir d'avarice ( nous avions payé d'avance 2 * 3 € ), et que nous allions partir à 7h00 après une patience ultime, la voila avec un plateau repas copieux, cafetière à volonté, etc ... Leçon à méditer ...
Après avoir longé l'usine de MAGNESITE et des champs de scories, nous passons dans d'immenses forêts de HETRES vers ESQUIRROZ, le chemin est bordé de HOUX , de BUIS , mais aussi d'AUBEPINES ou EGLANTIERS.
Après AQUERRETA, je suis intrigué par de petits SAPINS , car c'est la premiere fois que je vois des sapins en FLEUR, de couleur jaune pâle, couleur dûe à une couche épaisse de pollen qui colle au doigt si vous frottez votre main sur la fleur.
A IROZ, une fontaine d'eau fraiche arrête tous les pélerins, dont le groupe de Mexicains que nous croisons à nouveau.
Joli sentier bucolique le long du Rio ARGA , fraicheur, calme, chants d'oiseaux ...
Vers le point "8KMS" du Guide LABORDE/VERON, le chemin officiel montait raide depuis une aire de repos de la RN135 pour passer en corniche dominant le rio ARGA ; cette voie est provisoirement interdite, au motif qu'il y a eu un éboulement. Examinant le flanc de montagne, je remarque effectivement qu'une partie de la rambarde en rondins de bois, sur une dizaine de mètres, s'est effondrée ; mais de là à considérer le chemin comme dangeureux et impraticable, ça ferait rire et se plier en deux tout randonneur montagnard, et à ce régime la moitié des chemins de notre Ile de LA REUNION devraient être interdits (allez voir le chemin qui descend du MAÏDO vers Ilet ORANGERS, ou celui de la ROCHE ECRITE sur SALAZIE, ou la descente dans le Fond de la Rivière de l'Est .. ).
Mon épouse, toujours respectueuse, m'entraine donc sur la "déviation", qui est un long chemin bétonné pour petits marcheurs ou joggeurs du dimanche, et qui serpente à plat tout le long de l'ARGA, et pas loin de la route nationale. On y retrouve nos deux réunionnais, qu'on dépasse après quelques bavardages (ils marchent très lentement : 2,5 à 3 kms / h), et après leur avoir promis de tenter de leur réserver 2 lits à CIZUR MENOR.

Le problème est que 3 ou 4 kms plus loin, on entre brutalement dans l'agglomération de PAMPLONA ( Arre ou Villava ou Burlada ? , whaut is the question ), qu'on ne sait pas à quel repère par rapport au guide, qu'il y a quelques rares FLECHES JAUNES qui vous font parcourir une grande avenue avec de larges trottoirs plantés de petits arbres, avec au bout une sorte de fausse chapelle moderne au creux d'une fourche, à droite continuation de la route des voitures, à gauche une voie plus petite fléchée en jaune, passage sur un très vieux pont, puis à droite chemin piétonnier bétonné serpentant entre des jardins ouvriers, puis une grande rue avec plus rien !!! Un couple de pélerins nous précéde et est tout aussi perplexe que nous. On les suit à gauche, après avoir questionné un passant ; puis un rond point , là encore RIEN ; direction à l'instinct, on entre dans le "PARQUE FLUVIAL DE LA COMERA" (rive droite du Rio ARGA), on intérroge 2 ou 3 passants ( il est dimanche, et il y a beaucoup de promeneurs ), on comprend qu'on est globalement dans la bonne direction, que le premier pont médiéval trouvé n'est pas le bon, puis un plan nous permet de mieux nous situer ... Compter 3 ou 4 kms de parcours ombragé avec pelouses et bancs pour les paresseux ... Au final, on peut continuer à longer l'Arga, ou prendre immédiatement à droite une rue étroite et sans cachet, bordée par un HLM pourri habité de Romanichels ou l'on retrouve la pancarte officielle du chemin (Coquille blanche sur fond bleu), pour arriver 500 m plus loin sur le PONT MAGDALENA, pont médiéval qui donne sur un petit parc très ombragé avec des bancs ou nous ne sommes pas les seuls à nous arrêter vers 12h30 pour se nourrir (mais pas de baraque à frites à coté !! ).
Avertissement lu sur la pancarte du Parc :"Esta mos a Pampelune. Esta mos pelegrino. Por favor, se puede tener quatro camas por la notché de hoy (domingo)"
Nous entrons par un porte médiévale dans les remparts, puis passons à la cathédrale ou nous nous attardons, car l'organiste s'y entraine à cet instant.... Plaisir de ce son majestueux ... Encore un rétable gigantesque, tout en dorures, mais comme souvent mal mis en valeur (aucune lumière, il fait très sombre même en pleine journée).
Nous téléphonons à Cizur-Menor, pour nous assurer qu'à cette heure-ci ( il est 13h30) il reste de la place dans le gîte, et obtenons une "pseudo-réservation" pour 4 , car il serait idiot de faire 5 kms de plus et trouver porte close ! Comme convenu, nous laissons à nos deux amis réunionnais un petit message "O.K. place pour CIZUR" à la cathédrale, mais surtout à l'église ST-Saturnin (hélas complètement fermée, grilles y compris, ainsi que le petit refuge paroissial, d'ou improvisation ==> le message sera bien trouvé par nos amis deux heures plus tard).
Nous continuons dans des rues quasi désertes, aucun commerce d'ouvert, la sortie de la ville est correctement flêchée, passage dans un magnifique parc arboré le long de l'Université (PAMPELUNE m'apparait comme une ville étonnamment VERDOYANTE, avec des espaces verts à profusion, comme j'aimerais que LILLE et autres villes de France soient en proportion équivalentes !) ,
Le donjon de Cizur apparait sur la colline, dernier effort pour monter au sommet , sous un soleil de plomb, en rattrapant au passage un autre couple, le Gite privé "MARIA RONCAL" est au centre de ce village de banlieue
Ce gîte mérite toutes les éloges qu'on en fait sur Internet, à condition qu'il fasse beau, afin de bénéficier du magnifique parc ombragé avec tables et banc pour se prélasser, les nombreux fils à linge. Mais pour le reste, il est dans la moyenne, lits superposés , 8 à 10 couchages par dortoir, assez exigu (mais nous avons eu bien pire), rien pour ranger ou suspendre, équipements sanitaires ni pires ni meilleurs qu'ailleurs (une douche Homme était condamnée car un JAPONAIS un peu brutal avait cassé et la douche et la poignée de porte), cuisine microscopique, heureusement un micro-onde pour se faire de l'eau chaude et y diluer sa dosette de café soluble
Nos deux amis arrivent à 16h40 alors que le gîte est déja plein, mais notre "réservation" marche et Miss Roncal leur met DEUX lits "au sol" cote à cote dans le dortoir n°2 , en places supplémentaires : ils sont ravis car ils ne peuvent dormir autrement, et surtout pas monter dans un lit du dessus. Quelques pélerins tardifs arrivent encore, et on les loge sur des matelas d'appoint, ou bien sur un canapé ; c'est bien pour eux, mais ça commence à devenir sérré !
Une jeune hollandaise, mince mais à l'allure d'un parachutiste, a planté sa tente dans le jardin afin de passer la nuit avec son Chien berger allemand. un autre pélerin a attaché son gros chien sous un hangar. C'est l'un des rares gîtes ou les chiens sont tolérés.
En bordure du domaine, un immense batiment de 3 niveaux est en construction, mais seule l'ossature est faite, la suite semble abandonnée : je suppose que la famille Roncal veut construire un refuge supplémentaire ( dortoirs ou chambres d'hotes ? ), mais qu'elle est stoppée soit par des problèmes financiers, soit administratifs (permis , normes , ... ). J'estime la capacité de ce projet, s'il est effectivement mené à son terme, autour de 40 chambrettes pour 2 personnes.
Le repas du soir se fait dans le seul bar restaurant ouvert ce soir, ou il est impossible de converser calmement tellement il y a du bruit, et en plus nous voici encore avec nos 15 fameux mexicains attablés juste à coté, et qui piaillent comme poules au poulailler.
Ici, pas mal de gens se couchent fort tard, dont 3 italiens qui dépassent largement les 22h, tout en continuant dans le dortoir la discussion qu'il avaient sur le terrasse ! GRRRRR , et ensuite l'un d'eux dort en ronflant comme un soufflet de forge.

DEPART 7h30 - ARRIVEE 15h15
L. 15
OBANOS
22
Pour ne pas me retrouver à chaque étape encerclé par l'affluence record de ce mois de mai 2006, je tente de modifier mes étapes pour ne pas rentrer dans le schéma hyper classique de tous les guides. Ainsi je décide de faire une courte étape en couchant à OBANOS au lieu de PUENTA-LA-REINA, et éviter les grands refuges traditionnels.
Nos deux amis Réunionnais sont partis sans bruit vers 6h , et nous les rejoignons vers 8h30, bien avant ZARIQUIGUI et la montée vers la Sierra DEL PERDON. Sur cette longue crête culminant vers 780 M, un chapelet d' EOLIENNES tournent au vent , et bien d'autres à l'horizon sur chaque sommet.
Spectacle hallucinant et beau à la fois, pour qui connait les querelles que fait naître en FRANCE le moindre projet d'installation de quelques éoliennes. Sont des menteurs ceux qui s'offusquent du bruit (cela ronronne comme un chat, presque inaudible à 200 M) , le sont aussi ceux qui prétendent que cela enlaidit ou défigure le paysage ... Qu'ils viennent ici ... Remarque de mon épouse : ici, ces engins sont très loin des habitations, alors qu'en France (ou l'habitat est beaucoup plus disséminé), elles y sont plus proches des habitants..
La montée se fait à travers des landes de GENETS en pleine floraison jaune, dégageant une odeur suave (notre Eloi va souffrir, lui qui présente une allergie aux pollens ? )
La descente est un affreux chemin de galets ronds qui roulent sous les pieds, ou les moins aguérris peuvent chuter. Je pense à Fabienne et son pied malade avec des "micros - fractures" , ou est-elle ce jour - ci ? On se croierait dans le lit d'un torrent desséché, sauf que c'est en forte pente !
J'ai passé sous silence les morceaux de ferraille sensés symboliser des pélerins avec chevaux, sculpture plaçée au col , mais qui ne m'inspire nullement.
UTERGA (église fermée bien sur) , puis MURUZABAL ou nous arrivons par le plus beau hasard à 11h, juste à l'instant ou la paroisse ouvre son église (pour notre plus grand plaisir), mais aussi pour la plus grande joie de ma femme, ouverture uniquement pour une Messe spéciale, en l'honneur du SAINT PATRON des AGRICULTEURS. Rien ne nous presse, nous passons une heure à cette messe, assistons à la sortie des paroissiens et à la procession (on balade le saint et sa brasseé de blé dans le village).
Nous arrivons au gîte d'Obanos juste pour son ouverture, sommes parmi les premiers à nous installer. Il est extrêmement spacieux, dispose de mini étagères pour ranger affaires et sac à dos, le sol est en magnifiques carreaux de terre cuite antiques (cirées ou huilées), de toute beauté. La cuisine est immense, avec poutres et toute entourée de belles boiseries. Mais pas grand chose pour cuisiner, un micro-onde, et PAS de COUVERTURE.
Il fait une chaleur étouffante, au moins 30 °C.
Nous profitons de cette après-midi libre pour aller visiter, détendus et allégés du sac, l' Eglise d' EUNATE , qui se révèle distante de 2 kms ( compter 35 minutes ) d'Obanos ; certes, celle-ci est unique et originale pour son architecture extérieure : circulaire, avec des arcades circulaires autour 'Chapelle funéraire romane, à coupole nervuré et de style grec). L'intérieur par contre est très dépouillé, et j'ai beau chercher les détails remarquables ?
Je sacrifie à la tradition, qui veut que le pélerin fasse TROIS fois le tour de la chapelle, PIEDS NUS , sur le sol de galets ronds posés sur la tranche ... Je le fais, mais c'est une vraie pénitence pour moi ... J'espère que mon voeu se réalisera !!!
Nous y sommes allé car Daniel d'Houndt m'avait dit "à voir absolument". Je ne regrette pas, mais je ne conseille pas ce détour à quelqu'un qui serait fatigué, ou aurait encore une longue journée, je ne suis pas sûr que l'effort en vaut la chandelle.
Nous nous douchons au retour, et faisons nos courses ; l'un des restos n'ouvre que le midi, l'autre ne servira qu'à partir de 20h30 ; trop tard pour nous, nous allons nous cuisiner un repas chaud (un plat traditionnel tout prêt, de type Pipérade à la Morue), et ici il n'y a pas la queue à la cuisine , seulement trois ou quatre personnes en plus de nous deux ;
Par contre ceux allant au restaurant vont être servis ! un violent orage éclate peu avant 20h30 et ils vont être trempés pour y aller.

DEPART 7h10 - ARRIVEE 12h30
M. 16
ESTELLA
26
Nous nous levons tôt pour cette longue étape (6h) , P.Dej copieux grâce aux provisions de la veille.
Un km avant Puenta-la-Reina, à la fourche des routes, trône une statue moderne d'un Pélerin , juste à coté du très beau HOTEL JAKUé ( *** trois étoiles), mais ceux qui prévoient d'y coucher (à quel prix ?) doivent savoir qu'il est très excentré et en dehors de la ville. L'Albergue des Padres Reparatores est un beau batiment semblant neuf, juste à l'entrée de la ville.
Vous remarquerez aussi votre première CIGOGNE dont le nid est perché au sommet d'une cheminée d'usine.
Enfin un libraire ouvert à 7h30 (un record) pour trouver des cartes Postales, mais aussi une panédéria.
le célèbre pont : nous y passons bien sur !
Un peu plus loin nous longeaons des champs ou les maraichers cultivent des ASPERGES ; c'est l'un des rares endroits ou nous verrons des paysans dans leurs champs, des jeunes travailleurs ramassent avec une sorte de longue cuiller ces asperges enfouies dans la terre. Dans plusieurs restaurants, nous prendrons des asperges en entrée, c'est délicieux et on est sûr d'avoir du légume pur, sans graisses ni ingrédients inconnus !
Mais juste après, il y a une "déviation provisoire" du chemin , qui sera un souvenir d' ENFER pour tous ceux qui y seront passés ce jour là :
L'orage de la veille a détrempé le sentier, qui est une très forte montée dans une glaise rouge, GLISSANTE, COLLANTE ; on glisse à chaque pas, les chaussures s'alourdissent d'une gangue de terre, certains chutent et sont maculés de boue , et le PIRE : cette partie débute par 20 mètres en descente vers un ruisseau franchi à gué, et juste à cet instant deux VTT passent sans avertir et manquent à nous renverser, mais vengeance, de l'autre coté du ruisseau, ils s'engluent dans la boue, mettent pied à terre, leurs beaux vélos tout rutilants se couvrent de boue, leurs chaussures de cyclistes après quelques pas à pousser leur engin ressemblent à deux mottes de terre. Encore 50 m. de montée, et je crois qu'exténués et crasseux, ils ont fait demi -tour, et on ne les reverra jamais ... bon vent les emmerdeurs ... (ils prendront les routes comme beaucoup de VTT).
MANURU , CIRAUQUI, encore des villages avec maisons armoriées de beaux blasons ...
Un paquet de pélerins se reposent ici, après ces nombreux passages épuisants dans des portions de chemins boueux et glissants. Il est amusant de voir certains nettoyer consciencieusement leurs godasses après un passage boueux, sans se douter qu'un peu plus loin, il y en aura un autre !.
Après ce village, et une descente sur une ancienne chaussée romaine (dixit le guide) et un pont a moitié en ruine, nous entrons dans la région des VIGNES et des OLIVIERS, dans des terrains uniformément ROUGE / OCRE.
LORCA possède une belle fontaine qui coule à flots : rafraichissement garanti !
Vous remarquerez aussi, de temps en temps des champs de COQUELICOTS rouges écarlates, en nombre tel qu'on croierait qu'ils sont cultivés !
Chaque midi, nous mangeons un bout de fromage, et en avons trouvé une variété particulièrement savoureuse :
"QUESO OVAJA ULZAMA" vendu à la coupe, environ 16,50 euros / KG.
C'est sous un soleil brulant que nous arrivons à ESTELLA, et partons via le pont de style romain en dos d'ane, à la recherche du gîte ANFAS (aucune pancarte), et grâce à quelques rares passants, nous le trouvons au pied d'un immeuble et attendons son ouverture calmement pour 14h00 (il est 13h50) ; bien nous prend d'interroger deux voisins qui sortent de l'immeuble, on apprendra que ce refuge n'ouvre qu'en JUIN. Quel bordel et rien n'est affiché sur la porte pardi ! ; vite on rebrousse chemin pour arriver 10 mn plus tard au Refuge Municipal ou le groupe de Mexicains nous grille de quelques secondes ; et nous voila poireautant patiemment pendant 1/2 H, que le chef du groupe ait présenté les 15 crédentiales, et que le préposé ait fini de palabrer interminablement à chaque personne du groupe... les étrangers non hispaniques n'ont pas droit au même accueil ...
Résultat : nous voilà logés, non pas dans le bâtiment principal (qui je crois dispose de 6 dortoirs répartis sur 3 étages ... confirmation X jours plus tard par un pélerin : 2 dortoirs de 16 lits par étage), mais dans un grand dortoir au R.de.C. sur le côté, de style hangar, ou on nous entasse, 36 lits superposés ( 2 * 18 ) dans un espace hyper exigu (le passage entre deux lits est si étroit qu'on n'y passe pas de face), sanitaires rudimentaires, plus d'eau chaude, pas de cuisine, minuscule cour avec fort peu de fil à linge, ce sera pour moi l'un des refuges les plus médiocres.
En compensation, visite de la ville, quelques beaux bâtiments, une belle façade d'un ancien palais avec des balcons et ballustrades en fer ouvragé. Visite de l'église San Miguel, peu de gens y vont, car elle est en hauteur, 90 marches à monter, 37 à descendre.
Mais le plus typique et émouvant :

Une place principale SANS voitures (sauf les corbillards qui emmènent le cercueil à l'église), de grands bancs, des arcades aevc de nombreux bars et le plus sympa : TOUS CES JEUNES , gamins jouant au ballon, gamines jouant à la corde à sauter; la place grouille de vie , vieux, jeunes, mamans qui bavardent pendant que leurs bambins jouent, oisifs attablés aux terrasses des cafés, et cela jusqu'à une heure tardive , 21 h au moins. Tout se passe dans la bonne humeur et la joie, aucun ballon n'attérira dans votre bock de bière, ou n'ira fracasser une vitrine !
Nous croisons un couple de pélerins, déja vu, qui avait réservé à la pension San-Andres, et la logeuse croyant qu'ils avaient annullé la réservation (une confusion avec un autre client, encore une erreur de langue) avait attribué la chambre à d'autres, terrible méprise, pension complète, mais la logeuse leur trouve in-extrémis une solution de secours ... faut être cool sur le chemin ?
Attirés par une envie irrésistible de PAELLA, nous mangerons au café Le FLORIDA, sur cette place, avec le spectacle de cette place, mais notre porte monnaie s'en ressentira terriblement (25 € / pers pour 3 plats, bière , vin , alors que tous les menus "pélerins" tournent entre 8 et 10€ vin compris) , au final avec une paélla assez ordinaire (et très peu garnie). Tant pis, mais un petit excés par quinzaine après tout ?

DEPART 6h50 - ARRIVEE 14h00
M. 17
LOS ARCOS
21
Dans ce grand dortoir, tout le monde se lève vers 5h30 , 6h00 au plus tard, volontaire ou non.
Pour 1,5 € /pers. nous avions payé le P.Déj. qui est en libre service, bien avant l'heure théorique de 6h00 la table est pleine.
Pas de PAIN, mais des biscottes, biscuits, café, lait, beurre, confiture (ce qui explique l'heure matinale).
Nous passons au Monastère d'IRACHE à 7h30, et contrairement à certaines affirmations, le robinet débite bien du VIN à cette heure.
Bien sur, c'est une gentille piquette, un vin de table très ordinaire (un pélerin vigneron dira "de la bibine" ), ce qui n'empêche pas certains , non seulement de prendre une lampée, mais de remplir toute leur gourde aussi !
Le chemin traverse une forêt d'une espèce à toutes petites feuilles oblonges, ce n'est pas du chêne classique.
la Citerne gothique de Villamayor mérite la photo, ainsi que son église, la seule trouvée ouverte à 9h du matin. (mais comme toutes, très sombre , bien vouloir mettre 1 euro pour provoquer l'éclairage).
Le temps devient gris et menaçant.
De Villamayor à Los Arcos, les Guides vous préviennent : RIEN , AUCUN VILLAGE , PAS d'EAU , ceci sur 12 KMS !
Deux kms après Villamoyor, à un croisement de route, il y a un banc , un arbre et une fontaine (style borne ronde) : tant pis pour vous si vous espérez vous y abreuver ... ELLE NE FONCTIONNE PAS , PAS UNE GOUTTE ... Alors en été, ça doit être pire ..
conclusion : soyez prévoyant , remplissez votre gourde avant, car la déshydratation est l' ennemi sournois du marcheur.
Sur ces 12 kms, le chemin est large, plat, rectiligne, monotone , à travers d'immenses cultures de céréales. Loin devant vous, ou derrière vous, vous voyez à perte de vue des marcheurs ou quelquefois des VVT dont il faut se méfier, car ils arrivent en traitres.
LOS ARCOS : nous n'irons pas au refuge municipal, ni au refuge privé Casa ROMERO (car tout y est réservé), mais au refuge LA FUENTE, qui se révèle un bon choix : petits dortoirs de 10 lits superposés, sanitaires corrects, bacs de lavage dans la cour ensoleillée, grande salle commune, accueil sympa par les proprio, deux AUTRICHIENS avenants (ce qui expliquent que la clientèle est majoritairement Allemands et Hollandais), patio, chaises et parasols.
Nos copains Réunionnais ont pris chambre et 1/2 pension à l'hôtel EZEQUIEL en sortie de ville, nous les retrouvons pour la Messe de 20h dans la très belle Eglise de l'Assomption, avec bénédiction des pélerins au final ; mais le curé nous chagrine par un comportement un peu raciste : il bénit d'abord les Espagnols et les Hispanisants ( Mexicains, Brésiliens) en échangeant quelques phrases avec eux, puis les Anglais, Allemands, Français, etc , sans aucun sourire ni moindre mot d'amitié..cela choque notre conception de l'accueil chrétien, qui mériterait un processus inverse, et même si ce curé ne maitrise aucune langue , il lui aurait suffit de dire quelques mots en LATIN , que diable, quel curé ne connait pas le latin ?
Le plus comique de la soirée fut notre arrivée au Restaurant LE MAVI : sortie de messe entrée dans la salle vers 20h55 ( le resto est normalement ouvert de 20h à 22h30) ; le serveur fait une mine d'enterrement en nous voyant entrer ; 5 minutes plus tard, 3 autres convives eux aussi venant de la messe entrent ; serveur horrifié, il se précipite sur la porte et la verrouille ! il ne veut plus aucun client ! Et le repas a été expédié à toute vitesse. La raison de ce comportement ? Vous ne devinez pas ? Mais le fameux MATCH DE FOOT BARCELONE contre les ENGLISH (ARSENAL). Tous les fans de foot ne parlaient que de ça depuis le matin, tout le monde se scotche sur l'écran de TV vers 21h00 début du match.
A la table voisine, nous discutons avec 4 randonneurs, dont un ex-policier très sympa , "JEAN-BAPTISTE le Corse" : mais dès l'heure fatidique, ils liquident leur dessert et sautent dans la salle du bar, devant la TV comme d'autres et aussi le serveur ; quand nous sortirons vers 22h, en passant vers eux, aucun bonsoir, tous taciturnes comme des mourants, car on croit comprendre que Arsenal avait marqué 1 but, tant pis pour les supporters de Barcelone.
J-B nous renseigne sur le refuge municipal de Larrasoana ou ils ont dormis : encore un batiment assez moderne, mais on les a entassés dans une annexe, style Hangar très sommaire, et qui plus est, il a la nette impression que l'on mettait les étrangers dans cette annexe, et les Espagnols de préférence dans le bâtiment moderne ... D'AUTRES pélerins ont - ils ressentis, ici ou ailleurs, cette sensation de comportement raciste ou NATIONALISTE ?. .
Une dame, teinte en rousse, vétue d'un panta moulant, qui s'est accoquinée avec 3 gros marcheurs espagnols, fait partie des originaux du chemin : elle randonne avec un chien minuscule, race Chinchilla je crois, valant très cher, qu'elle porte le plus souvent dans une poche de tissu sur son ventre, tout comme un KANGOUROU ! petits ou gros, les chiens sont rarement admis dans les refuges; elle doit donc trouver des arrangements avec les logeurs, sinon comme elle nous le dit, elle couche sous les porches d'églises dans son sac de couchage directement au sol, pourvu d'être abritée. Ici, on l'accepte à LA FUENTE, mais elle et son animal doivent dormir dans la COUR, sous l' Auvent, ou elle sera isolée toute la nuit car le logeur ferme à clé la porte donnant sur la cour; on la retrouvera le lendemain, toute aussi fraiche que nous qui avons dormis sur des matelas bien doux ; elle est certainement mieux rembourrée que moi autour des os et autres parties sensibles ! Qui plus est elle fume comme un pompier, et elle n'est pas la seule ...

je suis étonné du nombre de marcheurs, surtout les ESPAGNOLS, qui fument à chaque pose tout le long du chemin, et qui grillent des cigarettes arrivés au refuge, soit devant la porte, soit dans la cour ou le jardin. cela à la fois me déçoit, m'inquiéte, et nous dérange car il nous faut trouver un coin à l'écart de ce tabagisme passif. ce phénomène me semble beaucoup plus évident en Espagne, alors qu'il était très rare en France. Drôles de marcheurs, drôles de pélerins ...


DEPART 6h40 - ARRIVEE 12h00
J. 18
VIANA
18
Les premiers se lèvent vers 5h30, et nous sommes dans les 5 derniers à predre notre P.Dej. en self-service, préparé par le logeur, copieux bien sur.
le temps est très couvert aujourd'hui ; les chemins est long , beaucoup d' AMANDIERS , et des CHARDONS d'une espèce particulière (les feuilles sont bicolores ).
On vend beaucoup d'amandes décortiquées, j'adore en manger, mais c'est assez cher : le petit paquet vaut autour de 3 euros, le KG est de l'ordre de 20 euros. Deux qualités, avec la peau brune, ou sans. (je préfrère celles brunes : "ALMENDRAS TOSTADAS")
A SANSOL il y a un tout nouveau refuge. Nous y retrouvons une fois de plus nos deux réunionnais, qui nous précédent à chaque demi-étape, ainsi que la porteuse de chien. Un vallon profond le sépare de Torres del Rio, avec une belle église Santo-Sepulcro de forme octogonale.
De là, on descend doucement dans un beau vallon, aux flancs couverts de vignes, et ou fleurs et amandiers sont nombreux.
Nous arrivons dans les 4 premiers au refuge ANDRES MUNÕZ de Viana, un peu avant l'ouverture de Midi, fort heureusement car 5 mn plus tard, voici encore notre groupe de Mexicains qui se pointe, c'est à croire qu'ils copient sur moi leurs étapes !
Là on nous affecte des places d'office, dortoir n°1 , lits n°1 et 3 ... Si vous voulez expérimenter l'un des derniers refuges ou les lits sont empilés en couche de 3, alors, ne ratez pas celui-ci. Dans l'un des espaces les plus exigus que j'ai vu, on vous entasse 18 lits ( 6 fois 3) , et on remplit en totalité le dortoir avant d'entamer le second puis le 3eme, et le 4eme. Il faut être jeune et souple pour pouvoir grimper au 3eme étage de lit, avec ces échelles en fer douloureuses sous le pied. Et bien sûr strictement rien pour ranger quoi que ce soit dans cet espace si étroit.
Et c'est incroyable, car le refuge se remplit et est officiellement complet vers 17H, c'est à croire que tous se sont donné rendez-vous à VIANA au lieu d'aller à l'étape officielle à LOGRONO ! Mais ce n'est pas tout, il y a encore quelques arrivants qui vont s'entasser sur des matelas d'appoint dans la grande salle commune jouxtant la cuisine ou nous sommes un certain nombre à prendre notre repas , ils ne vont guère dormir cette nuit ! Notre dame au petit chien, nommé PETRA (le chien, pas elle) , va elle dormir dans un recoin de l'entrée, sous l'escalier qui monte aux dortoirs.
Je constate que j'ai un très mauvais matelas, bien moins épais que sur les autres lits, et j'ai idée d'aller récupérer l'un des matelas d'appoint pour améliorer mon couchage. Quelle difficulté pour faire comprendre et accepter cela à la préposée à l'esprit obtus comme un fonctionnaire soviétique, qui veille comme un garde chioume sur le stock de ces matelas, et dont la seule péoccupation est de m'ordonner de bien remettre le-dit matelas à sa place le lendemain matin. Nous voilà dans le ZERO absolu sur le thermomètre de l'accueil. Pour corser le tout, la ruelle qui dessert le gîte est en travaux, les rues de Viana sont poussiéreuses et balayées par un fort vent, l'église Santa Maria reste désespérement fermée, de l'église San Pedro il ne reste qu'un mur en ruines qu'on voit très bien de la fenêtre de notre dortoir, globalement VIANA nous apparait comme fort peu intéressante.
et quand je lis, dans le guide LABORDE/VERON, édition Avril 2005 : "Le luxueux refuge de l'Albergue ANDRES MUNÕZ, qui perpétue la tradition hospitalièrede la ville ... " mais ou ont - ils été inventé cela ? faut croire que le rédacteur n'a fait que contempler la façade du batiment en belle pierre de taille, et qu'il a confondu avec l'HOTEL PALACIO PUJADAS qui, lui, est effectivement luxueux et situé juste face à cette église en ruines (tarif 75 € la chambre si ça vous dit) ; mais ce jour là, des ouvriers coupaient à qui mieux mieux des dalles de pierre au disque tronconneur pour faire un pavement sur cette petite place : alors bonjour les dégats, bruit d'enfer et nuage de poussières à gogo garantis !
Seule belle image que je retiens , les CIGOGNES nichant sur l'Eglise ( ou HOSPICE) SAN FRANSCISCO.

DEPART 7h00 - ARRIVEE 11h50
V. 19
NAVARRETE
23
HORREUR, toute la troupe de Mexicains, dont la moitié sont dans notre dortoir, remue et se lève dès QUATRE HEURE du matin !
A 5 heures ils passent dans la rue en bavardant à haute voix, nous ne sommes déja plus que 4 dans la piaule ! A 5h30, il ne reste plus que nous deux, impossible de dormir, la porte dentrée du refuge grince sans arrêt à chaque pélerin , j'imite : HI-HI-HI--GRE-GRE-GRE.. Exaspérant.
Dans la banlieue de Logrono, des ouvriers sulfatent les vignes en dispersant à mains nues du soufre pur sur les vignes ( du soufre "fleur" comme on dit) , dans un geste comme le semeur ou n soupoudrant. Le propriétaire se contente de remplir les seaux. Je suppose que c'est avec de telles méthodes, sans aucune précautions sanitaires que l'on obtient de faibles coûts de production ?
Plus prêt de Logrono, nous passons devant quelques masures dont l'une devrait être celle de la défunte FELICIA, qui comptait les pélerins , une plaque commémorative honore sa mémoire, décès en 2002 je crois.
Beaucoup de goudron aujourd'hui, mauvaise journée, ma femme est de méchante humeur, et elle fonce alors que je traine un peu.
Plein de NIDS DE CIGOGNES à Logrono, superbes oiseaux.
La sortie de Logrono est modifiée un tantinet, le garage OPEL ou on doit tourner est devenu FORD ou NISSAN, et ensuite il y a un parcours aménagé dans un tout nouveau jardin public, ou le fléchage du GR disparait.
Nos Mexicains, partis à la nuit, ont été doublés alors qu'ils terminaient leur Petit Déj. dans un bar de l'avenue principale de la ville. Ils vont repasser devant nous alors que nous faisons halte dans ce parc, profitant que le temps se dégage et que le soleil nous réchauffe. la piste piétonnière continue très loin, beaucoup d'Espagnols y font leur ballade hygiénique du matin, puis rejoint le Parc et le LAC de la GRAJERA, très bel espace artificiel aménagé avec nombreux coins de pique-nique (mais je sens la présence de moustiques ).
Nous atteignons assez vite Navarrette, il y a déja une ribambelle de sacs alignés à l'entrée du refuge municipal en attendant l'ouverture , les marcheurs étant pour la plupart attablés au bar voisin, et pourtant il n'est que 12h30. heureusement, j'ai réservé au gite privé de ALICIA et TINO "EL CANTARO", situé au 2EME étage d'une habitation. Ils font beaucoup de pub tout au long du chemin, c'est mignon, seulement 12 lits superposés dans un dortoir assez spaciaux, et chaque pélerin dispose, fait très rare, d'une petite armoire basse fermant a clé et d'une tablette : le luxe quoi ! Nous mangeons au restaurant EL MOLINO avec nos amis réunionnais, qui eux logent dans l'un des hôtels.
Enfin une nuit calme , non agitée et sans ronfleurs
A noter l'honneteté de la patronne : A l'entrée, je la paye avec un billet de 50 €, qu'elle met dans sa caisse, elle me fait remplir les papiers et crédentials, et oublie de me rendre la monnaie (et moi aussi). Plus tard, je me souviens vaguement qu'elle me dois 30€, mais j'ai un trou de mémoire, je n'en suis pas très sur, j'ose pas réclamer de peur de la vexer, et puis comment exprimer de tels doutes sans maitriser la langue ? ... Angoisse ... je la vois courir vers chacun de nous en baragouinant quelque chose incompréhensible pour moi. En fin de soirée, elle revient vers nous en nous posant à nouveau cette question, mais cette fois-ci, une excellente dame est avec nous, elle parle un français impeccable, et espagnol bien sûr. Elle nous traduit la question : "Alicia cherche quelqu'un à qui elle doit 30 euros" ; problème résolu, et me voila à nouveau riche !
Bien que son albergue soit complet dès 14H (et Oui, ça en devient dément), elle accepte en surplus un couple de Bretons, qui dormiront sur un matelas dans la cuisine !

DEPART 6h40 - ARRIVEE 12h40
S. 20
AZOFRA
22
Nous petit-déjeunons en route, d'un yaourt et d'une tarte, et plus tard, à NAJERA, d'un bon CAFE CON LECHE avec croissant (prix très inférieur à la France, compter 1 € pour le café, 1 € pour un gros croissant) ; les cafés simples sont encore plus petits et tassés qu'à Paris, il faut prendre un avec lait pour avoir suffisamment de liquide.
Notre amie, Pauline BLACHAIR, avait fait hospitalière bénévole au petit gite de VENTOSA (San Saturnino), et m'avait demandé d'aller donner le bonjour au gardien, Mister ANGEL. Hélas, le village est nettement en dehors du GR, entre 700 et 1000 m, et je n'ai pas eu le courage de faire ce détours. Une pélerine de LA Rochelle y a couché la veille, et trouve ce gite "très bien", avec comme originalité "ambiance musicale de Chants GREGORIENS".
Peu de pélerins prennent le temps de visiter à NAJERA le Monastère St-REAL qui mérite bien la 1/2 heure que j'y ai passé, quoique l'entrée y soit payante ( 2 € ).
Pas grand chose à dire sur le chemin, fort monotone, rectiligne et plat dans ces étendues de céréales. mais surtout très poussiéreux, et un peu plus de goudron que d'habitude.
A AZOFRA, certains ratent le gite municipal, bien qu'il soit correctement signalé, car son esthétique est tout à fait déroutante: batiment rectiligne, style petit HLM ou collège secondaire, y compris une cour qui lui donne cet aspect d'école. A notre arrivée, déja 7 sacs alignés à la porte, et à l'ouverture à Midi pile, c'est 19 pélerins qui s'engouffrent dans le gite.
Première surprise : ce sont trois jeunes gamins qui officient à l'accueil !
Deuxième : Nous "réservons" une chambrée pour nos deux amis ESTEVE, dont le pas lent les fera arriver seulement vers 14h30 (les 4 derniers box , sur 32 au total, allaient être pris dans les minutes qui suivaient) ; aucune objection des 2 jeunes, ça passe comme une lettre à la poste, y compris le tamponnage des crédentiales des amis.
Troisième : le seul et unique gite ou, pour CINQ euros, vous avez droit à un box pour DEUX personnes (les couples légitimes ou non apprécieront), chaque box ayant : une fenêtre, deux couchettes face à face, deux espaces de rangement, et une porte d'entrée style porte de Saloon : vraiment le luxe sur le chemin ! Il y a ainsi 3 étages d'une dizaine de box chacun, sagement alignés. Deux employées municipales font le ménage, et l'ensemble du batiment est d'une grande propreté.
Quatrième : les Sanitaires sont MIXTES, WC mais aussi douches NON fermantes et SANS porte-manteaux : la chose est très surprenante et en déphasage par rapport au reste ; il faut croire que l'architecte a cru que les pélerins, c'était comme les rugbymans qui se douchent à poil après le match ! pelerines prudes ou grassouillettes, à vous de choisir entre étaler vos rondeurs à la vue de tous, ou de choisir un moment dicret pour vous doucher...

Cuisine et salle à manger immenses, cuisine superbement équipée (par rapport à la moyenne des gites), tables et PARASOLS dans la cour ou chacun se prélasse sous le soleil de plomb (et nous ne sommes qu'en mai... ), bacs de lavage du linge (en général, ailleurs, on fait sa petite lessive dans le lavabo, voire pire dans l'évier de la cuisine), une profusion de fils d'étendage : le linge va sécher vite, grace au soleil, mais aussi au vent très fort qui va se lever..
Nous y retrouvons quelques personnes sympathiques : FRANCOISE de Montbéliard, le couple de Bretons de Rennes (FRANCOISE et REMY), notre dame au petit chien PETRA.
A son propos, une histoire navrante qui lui est arrivée, et qui devrait servir de leçon à tous les pélerins :
Dans la rue principale de NAJERA, nous la voyons dans l'entrée d'une banque, avec son mentor espagnol, et aux prises avec deux GARDIA CIVIL (les policiers). Elle était en pleurs, nous passons notre chemin comme d'autres à cette heure ( vers 10h du matin), et imaginons les pires scénarios ...
La vérité était plus simple et plus stupide : n'ayant plus que 10 € , elle voulut retirer de l'argent avec sa C.B. , et celle-ci pour une raison inconnue, est avalée par l'appareil. Samedi matin, la banque est fermée, son mentor hurle et tape sur l'appareil volontairement sous l'oeil de la caméra de surveillance, ce qui alerte la police qui rapplique ... Explications laborieuses avec les deux flics, lesquels commencent par des controles d'identité et autres tracasseries ... Qui acceptent au final de téléphoner au directeur de l'agence, lequel fort heureusement est chez lui et pas en ballade à la plage, qui vient débloquer l'appareil, mais refuse de restituer la C.B. (c'est pas réglementaire), mais à force de palabres et de vérifications d'identité, accepte la restitution après que la dame ait du 1er coup fait son code pour retifer X euros ...
MORALE DE CETTE HISTOIRE : NE RETIREZ JAMAIS DE FRIC LES JOURS de FERMETURE (SAMEDIS, DIMANCHES et JOURS FERIES), ou a des HEURES NOCTURNES, ou AILLEURS qu'à une porte d'AGENCE ; En cas d'incident, il faut pouvoir mettre immédiatement la main sur un employé de la banque, et obtenir la correction de l'incident ; et surtout parler suffisamment ESPAGNOL pour se faire comprendre ...
Cela me rappelle aussi un couple de 2 jeunes, qui se sont pointés dans un gite , un samedi, et qui nous demandent "c'est quel prix ici ? c'est 6 euros ... ah bon, nous n'avons que 10 euros pour 2, on peut pas payer, on va continuer un peu plus loin... " ; j'en ai conclu qu'ils avaient été imprévoyants, avaient oublier de retirer du fric dans le dernier endroit avec distributeur, et se trouvaient démunis depuis de nombreux KMS.
Donc 2eme morale : Ayez toujours 50 euros (de quoi vivre au moins 2 jours) d'avance dans votre poche !
 
Messe à 19h45 dans la petite église, avec le petit gite paroissial accolé, ou ont été renvoyés une douzaine de pélerins lorsque le refuge communal a été totalement complet dès 15h40.
C'est notre dernière soirée avec les ESTEVE, car ils vont allonger leurs étapes pour espérer arriver à SANTIAGO dans les temps pour la date prévue par leur billet d'avion.

DEPART 6h15 - ARRIVEE 11h50
D. 21
S.D. CALZADA
15
Nota : j'abrège S.D.C. = Santo Domingo de la Calzada.
Toute petite étape aujourd'hui, le temps est couvert avec de gros nuages noirs, mais cela devient plus ensolleillé sur S.D.C.
Beaucoup de champs de blé, mais aussi de Pommes de Terre IRRIGUEES ! ( A voir les canaux d'irrigation placés en hauteur, et de belle taille).
A Cirinuela, là ou le guide parle d'une magnifique chênaie qui a disparue, il y a maintenant une immense cité de loisirs de haut standing, avec de petits immeubles pour classes fortunées, le tout autour d'un GOLF verdoyant ou de nombreux golfeurs s'entrainent en ce dimanche matin. Petite difficulté pour trouver le chemin dans cette nouvelle cité, à travers les chantiers des immeubles en construction et les rues de lotissement inachevées.
Heureusement, Ciruena se trouve juste après, ensuite d'un passage surélevé (nommé Alto de Matacon, mais ce n'est qu'une toute petite colline), on voit S.D.C. au bout d'une ligne droite en pente douce. L'entrée dans S.D.C. se fait par une banlieue d'une très grande tristesse, ou se succédent hangars délabrées, détritus et gravats, et des maisons dans un état miséreux. Bien que l'heure soit matinale, il y a dejà 12 sacs dans le hall de ce refuge "Cofradia Santo" situé dans un batiment historique. Il ouvre même avant l'heure ( 11H en principe) ce qui nous permettra d'aller à la Messe en la cathédrale de 11H30 à 12H30.
Les premiers (dont nous) sommes plaçés dans le dortoir n°1, ou les 24 lits sont répartis en 6 groupes de 4, avec des mini - cloisons à mi - hauteur, donnant un semblant d'intimité, toute théorique, car sans effet sur les bruits des ronfleurs ou l'éclairage collectif. Les suivants vont dans le 2-eme dortoir, lui aussi situé au 2-eme étage, mais un peu plus spartiate car les 24 lits ne bénéficient pas de cloisons et la pièce est une soupente très mansardée, il doit y avoir des bosses sur les têtes qui cognent sur les poutres ! Les 60% de pélerins suivants vont dans un immense hangar situé dans la cour, au moins 50 lits entassés au sol cote à cote, ou il doit faire très chaud ( pas d'aération, une seule porte, pas de fenêtres )
L'hospitalier est un bénévole FRANCAIS, Le prix est en principe "DONATIVO" , mais d'office il nous taxe de 5 € par personne, et tous les français, allemands et autres pélerins classiques itou ! Par contre les espagnols semblent avoir une liberté dans le don ... En Europe, il y a des riches et des pauvres ... à méditer ...
Par contre, juste après nous se présente un pélerin espagnol ( vrai ou faux ? ), et se sera mon unique rencontre de ce genre, qui soit est complètement fauché, soit est un SDF randonneur (son aspect vestimentaire milite pour la 2éme supposition) ; toujours est-il qu'il baratine l'hopitaleros et obtient une place dans notre dortoir , GRATUITEMENT ; puis là, il essaie de nous faire la manche, pour obtenir quelques euros de nous pour aller manger (mais j'ai rien compris à son laïus en espagnol, et seuls ses gestes m'ont permis de deviner le sujet). Bien que cette proximité mettent les gens mal à l'aise, il n'en est résulté aucun dommage collatéral...
Ce sera encore l'occasion de rencontres , avec un fille suisse de Lausanne (mais de langue française) végétarienne, ou une Suisse (NATHALIE) et une New-Zealand (BRIGITTE), et de retrouvailles le soir au restaurant LE RIO avec un charmant couple d'américains de DALLAS , originaires de EL PASO , MARIA-DOLORES et REYNALDO (elle parle presque parfaitement le français, elle est enseignante).
A l'extrémité de la grande esplanade de S.D.C. j'ai trouvé le plus important rassemblement de CIGOGNES : au moins 10 nids au dessus du COUVENT ST - FRANSCISCO.
Une française, rencontrée le jour suivant, a couchée à l'Abbaye Cistercienne : la batisse est quelques 200 m avant dans la même rue de S.D.C. , sur la gauche, mais donne une impression de vieillot et de mauvais état; pourtant elle l'a trouvé très bien, avec des petites chambrées de 4 ou 6 lits : comme quoi il ne faut pas se fier aux apparences.
Comme tous nous irons visiter la cathédrale, pour y voir le COQ et la POULE. La réserve de ces volatiles se trouve être dans une cage dans la cour de notre refuge !
DEPART 7h15 - ARRIVEE 10h45
L. 22
VILLAMAYOR del Rio
20
Ce sera la journée du VENT , un vent violent , glacial et de face : le vêtement chaud est de rigueur, et il faut lutter pour avancer.
Sans ravitaillement (la veille tout était fermé) et avec seulement un peu de café chaud bu au gîte, j'escomptais trouver un bar avenant au premier village sur le chemin, à savoir GRANON qui est à presque 9 KM ! Mais là, un seul bar est ouvert, et il est déja envahi par notre fameuse troupe de mexicains ; même les 2 tables extérieures, dans la rue balayée par le vent froid, sont prises.
Nous voila à poursuivre 4 KM plus loin, pour enfin trouver un gentil bar accueillant à Redecilla del Camino, ou nous nous vengeons en enfilant café, café con leché, et sandwich.
Nous avons réservé (par sécurité) à l'Albergue de ROBERTO et LIDIA, qui se trouve en dehors du GR à 200 à droite et loin de la RN120 ; elle est fermée, un chien aboie, le temps se couvre et de gros nuages noirs se pointent ; l'attente sera courte, et nous voila les premiers installés, suivis par un allemand dans un état de fatigue lamentable, avec des pieds couvert d'ampoules. Cette albergue est parmi les meilleures en qualité et confort, et pour seulement 6 € la nuit, 6 € un repas simple mais copieux et bien adapté aux pélerins, et 2 € le P.Dej (cela est indispensable, car le village n'a rien comme commerce, le gros hotel Restaurant en bordure de la RN120 est en plus fermé le lundi.
Il y a 7 chambres dans la maison de plain-pied du proprio, chacune ayant 8 lits superposés théoriquement, mais en fait plusieurs lits du haut sont désaffectés (pas de matelas) ; donc notre chambre n'aura que 5 occupants, ce qui donne un grand sentiment d'aisance, et beaucoup de place pour étaler ses affaires. Les sanitaires sont luxueux.
Après quelques gouttes de pluie, le temps revient au beau, malgré toujours beaucoup de vent, chacun étend sa lessive qui flotte au vent, et beaucoup se prélasse dans les fauteuils de jardins.
Il y aura 22 personnes au repas du soir, sur une capacité réelle d'environ 35 places (et non pas 52 comme indique MMDD) ; cuisine faite par Mr et MME. La nuit sera très fraiche, mais heureusement il y a des couvertures.
Remarquez combien les pélerines solitaires se regroupent entre elles et font équipe ensemble sur de nombreuses étapes, dès lors qu'elles se découvrent quelques points communs ; par exemple, nous retrouvons ici :
* ENNY RONTEAU et ESTHER CLOUTIER , deux canadiennes qui se sont connues sur le chemin.
* CLAIRE QUILLONEAU, française , avec SOPHIE PAQUETTE , canadienne : idem...

DEPART 6h45 - ARRIVEE 11h45
M. 23
VILLAFRANCA..Oca
17
le P.Dej est servi tout prêt par l'hébergeur, y compris les tartines de pain beurre et confiture , il n'y aura ni gaspillage, ni abus, ni possibilité d'emmener une tranche de pain pour son midi (je connais une spécialiste du système ... )
Je constate que cette albergue est fréquentée essentiellement par des étrangers ( Français, hollandais, canadiens, allemands), et qu'il y a très peu d'espagnols.
Le matin il n'y a plus de vent, mais le ciel est tout gris et bouché, l'air est très frais comme hier et il faut conserver sa polaire. L'après midi sera un peu ensoleillée, mais avec du vent.
A Belorado, je confond l'église centrale avec l'église méritant une visite (Santa Maria) , ce qui me fait pester contre la mauvaise organisation du guide RANDO-Edition que je garde sous les yeux en permanence. Belorado est le lieu pour retirer de l'argent ou faire ses emplettes au SPAR qui est en sortie de ville, on est nombreux à s'y retrouver. Belorado abrite aussi deux refuges , Cuatro Cantones et Casa Rural Verdeancho : de partout, le long du chemin ou dans les refuges précédents, pullulent les affiches avec photos sur ces deux refuges (une publicité frisant le matraquage).
A Espinoza, vous verrez des maisons à pans de bois, mais en triste état, les subventions de l'Europe ne sont pas passées par là, y compris l' Albergue qui est dans un triste état extérieur.
Si ce n'était mon guide , et une petite pencarte, j'aurais pris pour un gros tas de pierres ce qui reste des ruines du Monastère San Felice de Oca, juste avant l'arrivée à Villafranca.
Comment font-ils, mais voici encore une fois ce groupe de mexicains, qui s'arrête au même endroit que nous (alors que je m'ingénie en vain à modifier mes étapes par rapport au "parcours classique") , et qui se trouve toujours au gîte avant nous ? Ils sont installés dans le dortoir coté rue (encore heureux), ce qui nous laisse le choix dans le dortoir coté cour (18 lits superposés). Mais chose encore plus incroyable, ce refuge municipal est plein à craquer dès 12H30 ( OUI, je ne plaisante pas), à croire que tous angoissent à faire en plein Aprés-Midi les fameux 12,5 KMS de Monts de OCA , inhabités et sans aucune halte intermédiaire avant San-Juan-Ortega !
La tenancière se pointe en début d'après-midi, et enregistre les gens avec une méthode originale : après avoir payé, son adjointe va avec vous pour repérer le lit ou vous vous êtes installé librement, et y suspend un palet de bois numéroté ; ainsi lorsque 36 palets ont été mis en place , cela indique que le gite est complet et tous ont payé, sinon, on repère vite fait les lits occupés ou on a oublié de payer ...
La situation empire l'Après-Midi : une Trentaine d'arrivants vont s'entasser sur des matelas de fortune à même le sol, dans la grande salle du R. de C. Les derniers seront renvoyés vers la Casa Rural ou la pension EL PAJERO.
Le refuge est comme d'autres, une ancienne école communale, assez vaste, avec une immense cour goudronnée à l'arrière et en contrebas. pas de salle commune ni de cuisine, seulement une table dans le dortoir, et tout juste une gazinière dans un recoin de la cour.
L'une des attractions (si l'on peut dire) de VILLAFRANCA, c'est le défilé de CAMIONS dans la rue principale qui est en pente : aux deux extrémités du village il y a un tournant à angle droit avec un passage étroit entre les maisons : à chaque fois, une procession de cinq camions stoppe à l'entrée du tournant, pour laisser passer le groupe de camions qui s'était accumulé de l'autre coté, puis vice-versa. Et marcher le long des 300 mètres de cette rue relève du suicide, pas de trottoirs , il faut aimer se faire froler par ces mastodontes ! Heureusement cette procession bruyante et puante va diminuer dès 20h et cesser pratiquement vers 21h.
EL PAJERO fait aussi restaurant, mais seulement à 20h30, et on est plusieurs à attendre par avance à la porte : un très bon repas pour 9 € , et servi à une vitesse d'enfer, alors que les 13 tables sont occupées (j'ai compté 35 clients). Il sont certainement rôdés au "repas pelerin", à menu unique, et que le client ne rêve que d'aller se coucher au plus vite, au moins avant 22h.

DEPART 7h15 - ARRIVEE 12h00
M. 24
ATAPUERCA
19
Cà commence à se lever dès 5h, et quand nous nous levons à 6h15, nos mexicains de l'autre dortoir ont déja disparu, et notre dortoir est déja à moitié vide ... Lorsque nous partons à 7h il ne reste plus que 14 paires de godasses dans le ratelier à l'entrée du refuge, sur environ 70 occupants cette nuit ... Le chemin de ST-Jacques en ESPAGNE apparait de plus en plus comme un impératif : LEVES TOI TÔT !
La fameuse montée des MONTS DE OCA, ou nous doublons plusieurs personnes, n'est guère terrible ( on passe de 950 m à 1150 m maxi), surtout dans cette matinée assez fraiche . Pour moi, c'est l'un des parcours les plus agréables, sur le plan de la beauté des paysages, de la forêt ou les sapins succèdent aux CHÊNES à petites feuilles vert pale (une variété locale ?), puis aux fougères, et avec une profusion de fleurs diverses. Les feuilles encore à l'ombre sont couvertes d'un léger givre , il y a plein d'endroits pour du camping sauvage.
Arrivée au MONASTERE de SAN-JUAN ORTEGA, ou nous retrouvons notre troupeau de mexicains attablés dans l'aire de repos prenant son casse-croute matinal. Nous faisons comme eux, car de toute façon, le bar n'est pas encore ouvert ( alors qu'il est au moins 9h30) , visite du monastère, mais dont l'intérêt me semble être très exagéré par le Guide Rando-Ed. je suis moi aussi intrigué par la crypte souterraine, complètement obscure et ou il faut descendre avec sa lampe de poche : y a t il autre chose à y voir que la pierre nue ??
Le plateau des monts OCA se termine par des prairies ou se trouvait une grand Croix en bois : elle est cassée et à terre. On apercoit sur l'horizon, à droite, une armée d' EOLIENNES , dont l'Espagne est bien mieux équipée que notre France . A ATAPUERCA, nous découvrons le gite municipal, TOUT NEUF, au centre du village, formé de deux petits batiments de plein pied, autour d'une pelouse ou se prélassent déja 5 allemands.
Hélas pour moi, j'avais "Réservé" au gite LA HUTTE , par précaution et surtout grâce à la proprio qui "parle français" (si j'ai bien compris, c'est en fait une Française marié à un Espagnol et qui se sont installés la bas il y a quelques 6 ans ). Vous pouvez considérer ce gite comme typique, original, ayant un cachet ancien ; pour moi c'est le gite le plus pourri et le plus vieillot que j'aurai connu ! il s'agit d'une grange, peut être même d'une étable, transformée à la va - vite en refuge, vous dormez directement sous le toit de la grange (on peut adorer voir les tuiles et les vielles poutres), c'est humide et ça sent le renfermé (j'imagine le local en saison de pluies), la "cuisine" fait 1 M2 au pire, etc ... Vous aimerez ou vous detesterez ... Ca n'empêche pas que le refuge était preque plein ( 16 occupants en fin de journée sur 21 lits superposés)
Attention, le refuge est accolé au "PAPASOL" , même proprio, qui fait Hotel / Restaurant : les chambres y sont très chères ( minimum 48 € ), mais les photos visibles indiquent que ces chambres sont d'une qualité nettement supérieure ... Par ailleurs la proprio semble avoir des problèmes administratifs, dixit ses confidences et plaintes voilées , ( sécurité ou désuétude des installations), et il est très probable que la partie REFUGE ferme prochainement ( sauf à être rénovée intégralement).
Parmi les 4 bar/restaurant du village (dont un était fermé), nous avons choisi avec un autre pélerin d'aller au "Las Cuevas" moyennant 200 ou 300 m de marche à pied. Nous y avons mangé très correctement, et comme souvent, devant une TV ouverte ; tous les espagnols avaient les yeux rivés dessus, car c'était une CORRIDA. Bien que je déteste le principe de ce soit-disant "sport", j'avoue que l'une des séquences m'a émerveillé : il s'agissait d'un Toréro à CHEVAL, et les prouesses du cheval (blanc moucheté) étaient extraordinaires :
* il était capable de galoper façe au taureau, en faisant un pas de danse de droite et de gauche, et d'esquiver au dernier instant les cornes de son adversaire
* il pouvait trotter latéralement , dans un pas croisé d'une élégance suprême, pendant que le taureau essayait de l'embrocher sur le flanc !
* le cheval n'avais jamais peur , et pourtant il n'avait aucune carapace de protection.

DEPART 7h00 - ARRIVEE 12h00
J. 25
BURGOS
23

Départ à l'aurore, avec une douce montée sur le "Termino de Atapuerca" qui est une lande désertique bordée par quelques résidus de barbelés, d'un ex - terrain militaire dit-on. Peu après le col (1060 m), nous retrouvons notre troupeau de mexicains, mais cette fois-ci assemblé en cercle et en "méditation" ; nous passons donc en silence !
Redescente douce sur Villalval, ou le flêchage est bordélique, et ou on risque fort de prendre la mauvaise direction
A partir de là, route goudronnée , et à RIOPICO (Cardenuela) , le bar LA PARADA est ouvert, ce qui est rare avant 8h du matin. Mais la patronne assez agée, doit être habituée aux pelerins matinaux et sans eux, combien de clients aurait-elle ? En tout cas, elle a des croissants, et pour 2 euros nous avons un café au lait et un croissant
Moins d'une 1/2 heure après, nous franchissons l'autoroute A1, et 100 m après les choses se corsent :
* le fléchage officiel ( les fameuses coquilles sur fond bleu ) indique de poursuivre tout droit par la route goudronnée : cela conduit à VILLAFRIA et à la zone industrielle de Burgos, qu'il faudra traverser à pied sur plus de 4 KMS , une vraie galère ! (pas mal de pélerins y abandonnent leurs convictions et prennent le BUS pour gagner le centre ville ... mais nous sommes un jour férié : l'ASCENSION , si c'est comme en France, les bus doivent être rares )
* le Guide RANDO-Ed dit "Après 100 m , quitter la route pour prendre à gauche une piste qui contourne des batiments militaires à l'abandon".
Des batiments militaires ? NENNI ! Il n'y en a pas, ou plus : à la place il y a une construction neuve en cours d'achevement, un truc du genre Siège Social d'une banque (si vous passez dans quelques mois, vous saurez de quoi il s'agit). Il y a bien un beau chemin de terre, plat et large partant à gauche, mais sans aucun fléchage... Après hésitation, nous nous y engageons. Nous poursuivons en conservant le cap SUD-OUEST, en évitant des chemins qui partent à droite ou à gauche, en priant de ne pas nous tromper. Une ou deux flêches jaunes, vieilles et défraichies, sont quand même trouvées ... OUF ... Au bout de 2 kms, on butte sur une branche en T ou soudain apparait le panneau bleu du fléchage officiel ! Face à nous une immense zone plate genre landes, entourée d'une clôture en fil de fer basse, et ou s'activent de gros engins de travaux publics. D'après le guide Rand-Ed, ce serait un terrain d'aviation, mais rien qui le laisse deviner, et en tout cas, c'est certainement une immense zone industrielle qui est en train de s'y construire.
Un peu plus loin, nouvel embranchement sans traces d'indications, il faut prendre sur la gauche en direction de Castanares (ce qui m'est confirmé par deux ouvriers marocains qui travaillent à cet endroit). Plusieurs gros camions passent, soulevant un nuage de poussière. Et OUI, on travaille en Espagne même un jour férié, mais j'imagine un jour ordinaire, la noria de camions, la poussière , ou la boue s'il pleuvait. Enfin on aborde Castanares après environ 4 kms (dixit le guide), et là, on se trouve façe à un chien de garde d'un entrepot, en liberté ... belle frayeur de ma femme ... nous passons sur la pointe des pieds , mais une grosse pierre à la main ... mais l'animal nous méprise superbement, même pas un aboiement ...
Au village, pendant que je bois une gorgée à la fontaine, ma femme s'engage sur la foi de la ré-apparition des panneaux bleus. STOP ! Elle allait prendre la nationale N120, donc l' Ancien "CHEMIN PRIMITIF" !
Les précisions du guide RANDO-Ed sont parfaites pour poursuivre en face, sans aucun panneau, puis franchir sur une passerelle peinte en bleue le RIO ARLANZON que nous allons longer sur 7 KMs sur sa rive gauche (coté SUD).
Et là, quel agrément : d'abord un parc forestier sauvage non aménagé, ou passent quelques rares promeneurs, mais ou campent quelques romanichels. Puis progressivement, les aménagements apparaissent (pistes goudronnées, bancs , petits ponts piétonniers pour rejoindrent les quartiers résidentiels sur l'autre rive) et les promeneurs , surtout de FEMMES , se font de plus en plus nombreux. Nom du PARC : "parc Forestier FUENTE BLANCAS" ; et le sol est jonché de ces boulettes blanches et cotonneuses que produisent les arbres au printemps ( hêtres ou peupliers , je ne sais quelle variété).
Le rio devient lac artificiel, juste avant le pont du chemin de fer, plein de canards se rafraichissent sur la retenue.
Surtout, ne prendre aucun des ponts, ni celui du General Vigon (ou s'accumule une circulation intense, dont plein de camions), ni celui face à un théatre. Et enfin apparaissent les flêches de la Cathédrale de BURGOS, à travers le feuillage de cette arrivée dans la verdure, contrairement au parcours officiel que plusieurs pélerins décrivent comme d'une tristesse infinie.
Nous passons via la porte San Maria, en travaux de rénovation touristique ( pavage ) , avec une cohue de touristes de toutes nationalités , comme au parvis de la cathédrale de Paris , sans compter les groupes scolaires espagnols.
Arrivés à 11h15, le hasard nous permet d'assister à une messe donnée dans une chapelle latérale (Santa Tecla).
La visite de la cathédrale est incontournable et extraordinaire ; avec votre crédential, il ne vous en coutera que 2 € (au lieu de 5). Compter une bonne heure pour faire tout le circuit, dont la vingtaine de chapelles latérales et le cloitre, repérer les symboles jacquaires, Statues, Rétables, dorures à profusion, stalles en bois de noyer , etc ... ( NOTA : on m'a cité comme merveilleuse la Chapelle de Miraflores, située 4 kms avant Burgos sur le parcours que nous avons fait, mais un pelerin bien renseigné nous a dit qu'elle était non visitable car en travaux complets de restauration).
Puis nous allons à la gare, située à plus de 500 m de la cathédrale, et y trouvons un quartier sans un seul commerce, ni bar, ni restaurant, ni hotel. Aussi, quand l'employé du RENFE nous propose le train de 13h26 (il est 13H) au lieu de celui de 16h30 que je pensais prendre, nous sautons sur l'occasion, pour 20 € par personne jusqu'à HENDAYE en classe touriste (pas de réductions séniors).
Sur le quai, nous retrouvons le pélerin JEAN , bénévole à SOS-Amitiés, originaire de REALMONT entre Castres et ALBI. Mais nous discutons aussi avec un Canadien très sympa de MONTREAL, avec un look 68-ard ( avec une barbichette et une queue de cheval), avec un super vélo VTT chargé de 4 sacoches, et qui se paye chaque année DEUX mois de vacances sur les routes d'Europe (qui a dit que les Francais avaient le plus de congés au monde ?). Son périple de 2006, basé sur 100 km/jour, est Toulouse - Séville - Burgos - train pour Pampelune - Zubiri - du chemin de St Jacques en remontant sur Nantes - puis l'Irlande. Son VTT est transporté gratuitement dans l'avion , emballé par la compagnie aérienne (il parait que c'est comme ça depuis 3 ans, mais je suis sceptique).
Nous voyageons avec JEAN , le train s'arrête à Miranda Del Ebre, Victoria, Alsasua, Tolosa, SanSebastian, Irun , et termine à Handaye à 17H.
Le train permet de voir l'arrière-cour des villes : banlieues banales ou sales, immeubles tristes ou dégradés, décharges sauvages : l'Espagne ne semble pas mieux lotie que la France de ce point de vue.
Si vous comptez comme nous coucher à Hendaye, ne soyez pas naifs comme nous qui pensions trouver facilement parmi les 3 hotels situés aux abords de la gare : le 1er, la Palombe Bleue, n'ouvre qu'18h et était complet, le 2eme aussi, le dernier, le SANTIAGO (au nom prédestiné), nous dit au téléphone être complet, mais qu'il peut nous trouver des chambres d'hôtes pas loin. Nous nous y rendons, et au final, l'hôtelier nous attribue deux chambres ayant été réservées, mais les clients ne sont pas arrivés.
Impossible d'aller se ballader vers la plage et la zone balnéaire, beaucoup trop loin à pied ; nous allons simplement sur une placette qui domine le port, cela fait quand même 4 kms A-R. De quoi vérifier que tous les commerces sont fermés, et que prendre le repas à l'hôtel est la seule solution : et cela sans regrets, car le repas y est excellent pour un prix raisonnable (13 €) et dans une salle vaste et très aérée.Nous partageons là nos derniers instants avec JEAN, car son train pour Toulouse sera vers 6h le lendemain matin, l'empêchant de prendre le Petit déjeuner de l'hotel, lui aussi excellent et copieux pour 5 €.
Le temps, encore très beau et ensoleillé sur Burgos, devient gris et couvert , la soirée se terminant par une petite pluie sur Hendaye.


DEPART 6h00 - ARRIVEE 11h15 + TRAIN pour HENDAYE

V. 26
HENDAYE -> LILLE 1000 Retour au bercail, par un TER de 7h40 jusqu'à Bordeaux, puis le TGV jusqu'à LILLE en direct
Le ciel est d'un gris intégral sur tout le Sud-Ouest, mais aussi quasiment sur toute la France
Retour à la vie civilisée, aux KILOGS de prospectus dans la boite aux lettres, au tri de tout le courrier, à la déclaration d'impots sur Internet (il est de toute façon trop tard pour la faire sur papier), à la TV débile, et à nos activités de jeunes retraités, immédiatement assaillis par les associations ou nous avons une activité, à la machine à laver qui tourne en permanence pour au moins 4 lessives, les courses pour remplir le frigo, etc ...
Qu'il semble simple de vivre sur le chemin de santiago par comparaison !