maj le 05/11/2015

CARNET de Notes au fil des jours , du 1er au 26 MAI 2006

a) Partie Francaise de NOGARO à ORISSON ( avant passage de la frontiere) : GR65

 JOUR
 ETAPE
KMS  
L. 1
LILLE à
AIRE/s/ADOUR
 

Journée de voyage par la SNCF de LILLE à AIRE-sur-ADOUR
Départ de la maison à 7h00 pour prendre le METRO afin de se rendre en gare de LILLE-EUROPE.
HORREUR : le METRO est fermé, c'est le 1er MAI, et nous constatons que les transports publics n'assurent aucun service public .... Cà, c'est le "fameux modèle social français"; qui doit bien faire rire les étrangers.
En catastrophe, nous retrouvons dans l'agitation fébrile le N° de TEL. de notre voisine, qui bondit de son lit en robe de chambre dans sa voiture pour nous prendre 10 mn plus tard devant la grille du métro, et nous conduire à la gare.
OUF ! Nous y arrivons suffisamment à l'heure pour notre TGV de 7h59 qui nous emmène heureusement sans problème jusqu'à BORDEAUX, puis un TER jusqu'à MONT de MARSAN ou nous débarquons vers 14h. Là plus de 4 heures d'attente, rien à faire d'autre que d'aller au centre ville ou un seul et malheureux bistrot est ouvert en ce fameux 1er MAI ( ainsi que 2 vendeurs de muguet ) et d'y consommer bière, café, et glaces.
Le bus SNCF ne démarre qu'à 18h12, avec quelques rares passagers, et nous débarque vers 18h50 devant l'ancienne gare désaffectée d'AIRE/ADOUR située en bordure de nationale, loin du centre ville. Là, aucun plan, et il faut se diriger à l'instinct pour enfin approcher du centre ville ( inutile de chercher des passants, il sont aussi rares que les puits d'eau au Sahara).
Nous sommes partis de Lille avec un temps gris et triste qui a continué sur toute la France,
mais qui s'est nettement amélioré dans le Sud-Ouest.

Nous trouvons enfin le GITE DU PELERIN , tenu par JEAN-MICHEL , un gars très sympathique, qui nous accueille avec un verre de citronade, qui joue de la guitare avec quelques personnes de passage. Le gîte est moyennement rempli et nous nous retrouvons seuls à deux dans une jolie chambrée de 4 lits. Nous partons avec 2 pélerins couchant à l'Hotel voisin à la recherche d'un restaurant ouvert ; c'est jour de fête locale avec une fanfare. le bar près du pont est plein de clients, nous prenons un petit resto dans la rue principale ou d'autres pélerins sont déja attablés.
JEAN-MICHEL partage sa vie entre sa "petite entreprise", il est Artisan Charpentier avec 5 ouvriers, et son gîte et sa passion d'accueillir des pélerins. Il m'apprend qu'il ne travaille qu'en "CONFIANCE", qu'il n'a jamais besoin de faire signer un devis, et qu'il n'a jamais eu de clients enquiquinants parmi ses 600 clients !
Nous lui souhaitons de toujours pouvoir vivre ainsi, dans ce système de relations faites de tradition de respect et d'honneur.
M. 2
NOGARO à
LANNE-SOUBIRAN
8
Nous profitons de cette matinée libre pour visiter AIRE sur ADOUR, en particulier les bords de la rivière, la cathédrale et l'église STE-QUITTERIE sur la colline.
Nous pique-niquons en bordure de l'Adour, par un temps ensoleillé, avec quelques salariés des alentours qui viennent ici faire agréablement leur pause de midi.
Le bus RIVIERE nous prend devant la gare à 13h17 pour nous emmener à NOGARO qui sera notre véritable point de départ de cette courte journée, laquelle sera une petite mise en jambes (le seul bus précédent était à 6h15). En effet, nous voulions repartir exactement du point final de notre précédent trajet de SEPT-2005.
Il fait très beau et très chaud ; mon épouse a sa première frayeur avec un belle vipère qui traverse la route sous nos yeux.
Peu de pélerins prennent le chemin officiel qui serpente sur les collines, beaucoup prennent la route droite par ARBLADE, bien sur ceux qui vont au gîte qui parait-il est très bien
Notre refuge sera la MAISON LABARBE tenue par P et M-C MUSCATO, juste à l'entrée du hameau de Lanne-Soubiran : c'est un petit gîte de 5 lits à l'étage d'une vieille grange en pisé avec des poutres d'époque, charmant et sympatique. Ils aménagent une deuxième grange en façe (environ 5 lits aussi) probablement terminée pour l'an prochain. Ils fournissent un petit service d'épicerie minimal.
Nous avons pris la 1/2 pension, et faisons connaissance avec LIONEL de CHOLET, avec lequel nous lierons amitié et ferons de nombreuses étapes communes jusqu'à Roncevaux.
LIONEL conseille fortement un gîte ou il a couché, 1kms après FLAMARENS, chez Xavier et Isabelle Ballenghien, avec un "ACCUEIL CHRETIEN" ( 05 62 28 01 13 ) , il semble que ce soit une ouverture récente.
Remarque: notre logeuse avait les 2 années précédentes, des "Chambres d'Hotes" dans sa maison principale. Elle a supprimé cette formule, car nous dit-elle, certains clients en prenaient trop à leur aise, se croyaient en terrain conquis, se croyaient tout permis, trop exigeants, et trop désinvoltes. Ayant eu un 2eme enfant (une petite fille adorable que nous avons admirée) en octobre 2005, elle a préféré s'isoler complétement des pélerins et ne plus en subir toutes les contraintes.

DEPART 13h45 - ARRIVEE 16h30
M. 3
AIRE sur ADOUR
20
Après le P.Dèj. copieux, nous passons dans la petite église, et discutons avec le diacre qui habite dans la très belle maison accolée à l'église (ancien presbytère rénové par lui) ; ma femme a de nombreux sujets communs avec lui et ils échangent leur expérience sur leur bénévolat. Nous apprenons que certains randonneurs n'ont hélas aucun respect pour autrui, laissant des papiers gras dans leur cloture, voire viennent pisser (oui !) dans le petit passage entre leur maison et l'église, et le prennent de haut quand ils reçoivent une remarque !
Petit arrêt (point 48 du TopoGuide) avant les 2,5 kms le long de l'ancienne voie ferrée. Vers le milieu de cette portion, il reste un banc et table ou deux habitants faisaient autrefois un accueil sympathique, avec rafraichissements, aux pélerins. Cette époque est révolue, ces personnes trop âgées ont vendu leur maison, pour s'installer en centre ville, tant pis pour nous !
Nous voyons beaucoup de randonneurs (je leur refuse le nom de pélerins) tirer tout droit par la nationale vers Barcelonnette-du-gers et Aire/Adour, et gagner ainsi 3 bons KMS et des montées sur le GR65 du vrai pélerin. Bien du plaisir à eux pour 5 KMS de goudron dangeureux avec l'intense circulation !
Et ils ne verront pas AIRE depuis la colline qui la domine , ni l'entrée par un très bucolique chemin le long d'un ruisseau dans la banlieue sud-est qui nous amène directement sur la cathédrale.
L'accueil s'ouvre juste à notre arrivée, et nous papotons avec les deux bénévoles du moment ARLETTE et MARIE-FRANCE.
Notre ami MICHEL DESTRES, qui est ici depuis 3 jours, viens nous chercher et nous conduit chez sa soeur à CORNEILLAN ( environ 10 kms) ou nous passerons la nuit dans sa très belle et grande demeure.
Nous reviendrons le soir pour la prière et l'envoi des pélerins de 18H en la Cathédrale.

DEPART 7h45 - ARRIVEE 14h30
J. 4
SENSACQ
25
Nous irons à SENSACQ, plutôt qu'au gite communal de MIRAMONT-SENSACQ, pour mieux équilibrer cette étape et la suivante ( 25 + 25 KMS au lieu de 20 + 30 KMS)
Dans la région, vous verrez souvent ces "ARBRES DE LA MARIEE" , décorés de guirlandes et autres objets colorés, qui signalent les maisons ou une jeune femme s'est récemment mariée.
A l'entrée de LATRILLE, nous tirons tout droit et ratons l'église qui méritait , nous disent d'autres pélerins, le petit détour de 200 M.
L'église de MIRAMONT est entourée d'une agréable pelouse avec bancs, et il fait bon s'y arrêter pour le casse croute de midi et y faire notre sieste habituelle , en partie à l'ombre, en partie au soleil de cette belle journée (eau au cimetière voisin). De là, nous prenons la D440 qui est flêchée pour notre gite , la FERME DE MARSAN (DARNAUDERY BERNARD)
Nous logeons dans les Dortoirs et non pas dans les chambres d'hôtes.
Nous lions connaissance avec quelques personnes que nous retrouverons ensuite pendant plusieurs jours:
AUGUSTIN : un gars un peu original, qui a une vision un peu passionnelle de l'église , de Dieu et de la Religion, qui a le petit défaut de fumer, dont on devinera un peu plus tard qu'il est chômeur, qu'il a un petit budget et qu'il le complète en travaillant si possible un jour sur deux dans les gîtes pour se payer la pension.
PILAR : une Grenobloise avec une ascendance Espagnole qui a trouvé une âme soeur pour partager sa solitude et ses sentiments, en la personne d'un pelerin de notre âge, doux gentil et délicat, avec lequel elle ira jusqu'à St Jean Pied de Port.
Mais la grande activité d' ENFER de l'Après Midi : JOUER aux BOULES dans la cour du gîte !
Equipe MOI et PILAR (qui n'a dit-elle jamais toucher une boule, mais qui pointe comme une bonne championne) contre LIONEL et AUGUSTIN. Nous gagnons la 1ere, et perdons les deux autres parties. Journée mémorable, sous un chaud soleil.
La ferme fait épicerie, mais principalement elle vend les produits fabriqués par eux ( élevage de canards bien sur), dont les prix sont ceux de produits du terroir de qualité, donc assez chers ! Au diable l'avarice, avec MICHEL, nous y allons pour une Garbure, des Cuisses de Canard, et un excellent vin du TURSAN local ; 22 € à trois, nous nous régalons. Le P.Dèj. est inclu dans la nuitée, et sera servi tôt le lendemain matin.
NOTE : Vive les gîtes ou il y a des JEUX ( Echecs, Dames, Dominos, etc ..) et des LIVRES à disposition des pélerins, car il y a de longues heures d'inactivité à meubler en fin d'après-midi !

DEPART 7h30 - ARRIVEE 14h30
V. 5
UZAN
25

Lors de la réservation, la logeuse du seul gîte mentionné dans le MMDD n'a pas pu prendre notre réservation, car elle était "EN TRAVAUX" ; pour MICHEL, quelques jours après, elle a accepté pour 1 place ; la veille LIONEL a réservé lui aussi sans problèmes. ;

Le temps est maussade, il PLEUT légérement ce matin. Nous passons devant l'église de PIMBO , et le très joli LAVOIR.
Plusieurs champs sont constéllés de demi-sphères blanches en plastique : nous supposons qu'il s'agit de cultures de salades que l'on fait blanchir à l'abri de la lumière. Mais la forme évocatrice de ces objets entraine le subconscient masculin vers des attributs féminins d'une armée d'amazones sorties de terre.

A l'entrée de ARZACQ-Arraziguet, une pancarte nous invite à visiter le musée du Jambon : nous acceptons ce petit détour de 300 m. A l'instant ou j'arrive à la porte du lieu, l'employée sortait et fermait la porte. Je lui demande ce qu'il en est, et elle m'annonce sans sourciller qu'elle s'absente pour 20 mn ( il est 9h45 ), et que nous n'avons qu'à attendre 10h00 qu'elle revienne !
Nous enrageons devant ce comportement ANTI-COMMERCIAL , et cette désinvolture pour 4 pélerins à pied !
Nous passerons notre chemin, et déconseillons à nos lecteurs de s'aventurer dans ce lieu si peu accueillant !
En sortie de ARZACQ, il y a un très joli lac artificiel dans le fond du vallon , non représenté sur le Topo-Guide.
un peu plus loin, un habitant facétieux de VIGNES a baptisé "ARBRE DU PELERIN" un bel arbre orné d'un chapelet de coquilles.
Le village de LOUVIGNY est à signaler pour l' EAU et les TOILETTES publiques très propres qu'il offre aux passants.
La pluie n'a pas duré, mais le temps reste très couvert, gris et assez frais; le ciel s'éclaircit ou menaçe alternativement.
Nous nous arrêtons finalement vers 13h pour 1 heure de repos et de repas sous le grand porche de l'église de LOUVIGNY (* ?), qui nous offre un grand banc sous l'abri, de l'eau et une pelouse dans son cimetière attenant.
LARREULE est aussi équipée pour une halte du pélerin autour de l'église : banc, pelouse, WC , eau. Notre douce France est très accueillante pour qui sait garder son regard en éveil !
Arrivés à UZAN, nous nous séparons de nos deux amis, et cherchons notre gîte : après avoir intérrogé une habitante, puis avoir téléphoné au logeur, nous faisons 500 m pour arriver à une bifurcation ou , enfin , un panneau nous indique "MAISON LACABANNES" ; notre problème était que nous cherchions un panneau portant le nom du propriétaire : MR SMITH ! Au final, celui-ci vient nous chercher là en voiture et nous emmène dans son logis situé à 950 m hors du GR.
Nous y occuperons l'une des 2 chambres d'hotes (avec S.de B. perso svp), l'autre étant pour deux allemands (Chantal dit deux frères français, mais nos souvenirs diffèrenet).
Voulant éponger le sol de la Salle de Bains (suite à ma sortie de douche), je vais voir le patron et lui réclame une "SERPILLERE" ; impossible de me faire comprendre, cet ustensile semble parfaitement inconnu à nos anglais (comment font-ils pour avoir une maison propre ??? Mystère !! ) ; au final, j'accepte le mot "Chiffon" et me retrouve à éponger avec une chiffonnette du commerce (que nous utilisons nous d'habitude pour la vaisselle et l'évier). Pendant ce temps, notre hote consulte son gros dictionnaire et trouve enfin le mot ad-hoc in English ! J'en profite pour lui dire que dans le NORD de la France et en BELGIQUE, cela s'appelle une "WASSINGUE".
A noter que MR SMITH parle moyennement le français, mais que MME SMITH ne le parle pratiquement pas : ce sont des anglais venus s'installer ici très récemment !

DEPART 7h15 - ARRIVEE 16h15

(*)ou FICHOUS-RIUMAYOU d'après Michel Destres .... à vérifier avec les photos ...

S. 6
MASLACQ
22

Nous passons à l'église de POMPS ou il y a une jolie statue d'un ST-JACQUES
Il pleut et nous sortons notre cape ; nous passons à Castillon sous une petite pluie fine.

Avant ARZACQ, Lionel qui marche loin devant prend la route de droite et nous le suivons sans réfléchir sur cette petite montée. Puis intrigué, je consulte mon topo-guide pour constater que le GR65 prenait lui la voie de gauche par un détour plus long. ce n'est qu'en lisant attentivement les commentaires que je comprend l'objet de ce détour : la Chapelle Caubin (dont j'ignore si cela en valait le coup et si elle était ouverte).
A l'entrée de ARTHEZ-de-BEARN, il y a le gite de la "BOULANGERIE" ; j'entre dans la cour par curiosité, et quelle surprise: j'y trouve notre AUGUSTIN ! Il explique qu'il a tapé à la porte de plusieurs endroits, pour demander du travail en compensation d'un logement gratuit. Personne n'a eu quelque chose à lui proposer. Il a donc fait de très longues étapes et ce n'est qu'ici que le patron lui a donné deux jours de travail ( GRATTER les POUTRES apparentes pour leur rendre leur aspect ancien) et qu'il va toucher un petit salaire + le logement gratuit jusqu'à dimanche soir ! Il me dit aussi avoir retiré à la poste son ASSEDIC Mensuelle ce qui lui procure une nouvelle aisance. Ce sera la seule belle photo que je ferais de lui.
Nous achetons quelques victuailles au très beau marché de rue de ARTHEZ (un très bon Pied de Cochon dont se régalera ma femme ce soir en particulier). Mais le clou de la journée sera notre prestation sur l'un des stands ou nous attire LIONEL : nous y prenons chacun un petit verre de VIN blanc ou rouge du pays. Et la gaité aidant, nous y chantons ULTREIA sous la direction de mon épouse à la voix admirable (voir le clip vidéo) , à la grande joie des passants et autres buveurs!
La ville est très étendue le long de son axe principal, et la pluie recommence à tomber un peu. Comme midi vient de sonner, j'avise en fin d'agglomération une maison avec une belle grange ouverte, et la propriétaire est juste devant discutant avec une voisine. Je saute sur l'occasion et vais poliment demander à cette dame la permission de manger notre repas dans sa grange. Nous avons eu droit ici au plus merveilleux accueil improvisé, cette dame restant avec nous à discuter pendant près d'une heure (jusqu'au retour de son mari du travail) et nous bien installés sur des bancs à l'abri du petit vent et de la pluie. Mais en plus, elle vient nous offrir du café dans un très beau service en porcelaine ! MERCI Mme D. MARYSE de votre hospitalité incomparable et qui mérite la palme d'or !

Le gite communal de Maslaq est un minuscule gîte, avec seulement 4 lits. Quand j'ai réservé, il n'y avait plus que 2 places disponibles (un couple sympa de jeunes randonneurs avaient déja pris les 2 autres places) Aussi notre ami MICHEL a-t-il réservé une chambre d'hote 2 kms avant, à ARGAGNON. LIONEL dans la foulée a fait de même.
J'avais choisi MASLACQ car, sur le site internet de l'Eglise de France, c'était là que devait avoir lieu une MESSE ce samedi soir à 19H. ZUT et ZUT ! A la porte de l'église, l'affiche mentionne que c'est à ARGAGNON qu'elle a lieu ! Après quelques jurons de dépit contre les sites Internet et leurs erreurs, et sachant l'attachement de mon épouse à sa messe du Week-End, je tente à tout hazard une démarche auprès de l'EPICIER, fort bavard mais faisant facilement des erreurs dans ses additions, mais sympa au demeurant : "Connaissez vous un/une paroissienne qui irait à la messe ce soir?" ==> "Non, ce serait étonnant puisque la messe est ici !", puis après réflexion "Allez voir Mme XXX elle fait partie de la chorale, elle habite à 300m". Me voici à la grille de cette maison, la dame en question tond son gazon et j'attend 5 mn façe à son gros toutou qu'elle me voit enfin. NON, elle ne sait pas qui, mais si elle en entend parler, elle m'enverra la personne. Dans l'espoir d'un miracle, nous mangeons nos pâtes et soupe dès 18h10, et le miracle se produit vers 18h20 : un MR élégant tape à la porte du gîte, il est le frère de Mme XXX, et nous annonce qu'il emmènera sa vieille mère à la messe. Nous partons donc à 4 en voiture (ARGAGNON est à 2 ou 3 kms), et nous avons droit en prime à la visite de la propriété de cette famille, qui sont les CHATELAINS d'Argagnon (CHAMPETIER DE RIBES), chateau situé sur le plateau dominant la vallée du Gave de Pau, ainsi qu'un détour vers le gîte ou logent nos amis, lequel est tenu par le propre FRERE de notre Monsieur ! Nous avons aussi la primeur de quelques commentaires historiques sur la famille et sur les activités de chaque membre. VOILA UNE BELLE RENCONTRE !

Note à propos de Gite tenu par des ANGLAIS : on nous signale un nouveau gîte à MASLACQ "CHEZ CAZETIER" rue de l'Eglise , tenu par Mr LOMAX . Chambre à 30 euros AVEC P.Déj.

DEPART 7h45 - ARRIVEE 15h45
D. 7
NAVARRENX
20
Nous prenons tranquillement notre P.Dèj. en attendant les amis qui doivent nous rejoindre depuis Argagnon, et qui vont à l'épicerie acheter leur nourriture du jour.
Le GR monte sur une crête ( 200 M ) d'ou nous comtemplons les installations industrielles de LACQ dans la brume matinale.
Au point 71 du TopoGuide, il y a une très sympathique aire aménagée (table, banc, eau, pelouse) propice à une halte
L'abbaye de Sauvelade est ouverte et la visitons.

Je signale ici, mais je pourrais le faire pour chaque jour depuis SENSACQ, que nous longeons souvent des haies d' ACACIAS aux fleurs blanches et odoriférantes ; c'est cela le plaisir du pélerin que d'avoir le temps de profiter de ces instants simples offerts par la nature !

Vers midi, aucun endroit agéable pour faire halte, le seul qui eut convenu est pollué par le bruit infernal d'une tronçonneuse. Nous trouvons plus loin quelques billes de bois, et le chien (race berger allemand) du coin vient nous tenir compagnie en cherchant à mettre son museau dans nos victuailles. Il affectionne particulièrement mon épouse, laquelle n'aime guère ces bestioles car elle en a une peur bleue : pour une fois elle est tranquille façe à cet animal parfaitement doux !
Ce dimanche soir, peu de commerces ouverts, sauf le Bar LE DAHU ou se fait l'inscription pour le gite communal de l'ARSENAL, lequel est une vielle bâtisse en pierres authentiques, dans la rue principale, très bien rénovée il y a DEUX ans (gîte au 2eme étage).
Nous nous fendons de 2 euros pour le Séche-Linge, dont le mode d'emploi est mystérieux et qui ne sèche rien du tout au bout d'une heure ! Ayant le courage d'aller réclamer au Bar, on nous donne un autre jeton gratis, et apprenons qu'il faut mettre le curseur sur COTON alors que tout notre linge est du SYNTHETIQUE ! Dans un autre gîte plus loin un appareil similaire, mais de marque BOSCH, ne nous posera aucun problème car son bouton est d'une clarté limpide !
Un accueil Pélérin est organisé dans l'église à 18h, nous nous y rendons juste à l'instant ou la pluie recommence à tomber avec violence. De l'église, les bénévoles nous emmnènent en courant jusqu'à leur local sous une averse drue, ou ils nous servent le verre de l'amitié, et ou chacun peut bavarder et discuter avec eux mais aussi avec d'autres pélerins. L'un des 3 bénévoles, un grand monsieur maigre, est à ouïr ses propos, un "fanatique de Dieu" , et il nous parle de La Réunion ou il est allé plusieurs fois en tant que guide accompagnateur.
L' AUBERGE DU BOIS , située à un petit km du gîte, vient nous chercher en VOITURE (et nous reconduira) : ce confort est très appréciable surtout que la grosse pluie continue de tomber et persistera toute la soirée. Outre une dizaine de pélerins, l'auberge accueille une dizaine d'habitants qui fêtent bruyamment (et avec moults boissons) la victoire de leur équipe de Cadets au RUGBY.

Globalement, cette journée fut pénible, non seulement à cause du temps gris et pluvieux, mais surtout du GR à 90% sur du GOUDRON , et sans bas-cotés utilisables. Je déteste le goudron, mon pied chauffe et me fait mal, et je cherche chaque fois le moindre bas coté en herbe ou gravillons même très étroit : encore faut-il qu'il soit non bosselé et sans traitrise ! Quand donc les Ponts-et-Chaussées penseront-ils aux piétons ?

DEPART 8h25 - ARRIVEE 14h45
L. 8
ARROUE
22

Nous nous levons tôt et attendons l'ouverture de l'unique boulangerie à 7h , puis celle de l'épicerie (un beau qui-proquo quant à l'heure certains affirmant 7h30, l'affiche disant 8h) qui ouvre pour de bon à 7h30, merci pour les pélerins !
Après CASTELNAU, nous passons en forêt sur un chemin boueux et détrampé par les pluies de la veille. Nous y voyons de nombreuses PALOMBIERES installées dans les arbres, dont pas mal à l'abandon, avec des dispositifs étranges (pour nous) de filins et leviers. Nous en verrons bien sur pas mal dans la région.
Après le croisemnt avec la D115 vers 10h, le soleil revient réchauffer notre chemin. Un peu plus loin, signalons une aire aménagée (bancs, tables) propice au repos pour les pélerins qui passent en plein été.
Nous nous arrêtons pour le repas assez tôt (11h15) au hameau de Cherbeys, avant LICHOS, car une belle table et banc ont été installés sous un auvent dans un angle d'une grange. Et comme il y a du vent, et un soleil masqué par des passages nuageux, c'est le coin idéal. Je suppose que c'est la municipalité qui a fait l'investissement, et bien NON ! Intérrogeant Mr MISPIRATEGY qui fait des travaux à coté, j'apprend que c'est lui l'heureux créateur de cet aménagement privé. Autre originalité du lieu : il possède un PONEY en liberté, très grassouillet et rond comme une pouliche engrossée, qui passe son temps à venir quémander de la nourriture aux pélérins qui s'attablent ici; et il insiste le bougre, et il est délicat, il fourre son museau partout !
la descente sur ARROUE se fait dans une prairie très en pente, heureusement l'herbe haute est maintenant sèche avec le vent.
Notre gîte FERME BOHOTEGUIA se trouve 1 km avant le coeur du village d'AROUE . Une vieille dame charmante nous accueille avec des boissons chaudes ou froides, un jus de raisin maison. Nous participons avec les 3 randonneurs déjà présents à l'épluchure de pommes de terre et d'une montagne de pommes pour le repas du soir (nous prenons la 1/2 pension comme souvent), ceci sur la terrasse ensoleillée.
Parmi ces 3, il y a notre AUGUSTIN, mais aussi un couple de fortune ou de rencontre, surprenant : une demoiselle belge, jeune et svelte, mais qui s' affiche en tenue très légère et passe son temps à se faire dorer au soleil ( tout randonneur aguérri vous dira que c'est néfaste, surtout sur les épaules de la demoiselle en petit string, car les bretelles du sac à dos frottant sur la peau rougie voire brulée des épaules : bonjour les douleurs ! ). L'homme semble être son "boy-friend" à tout faire, nous en entendons parler pendant plusieurs jours, chacun y allant de ses confidences: ils se querellent souvent, se séparent, se retrouvent, de plus la jeune donzelle aurait un premier petit ami resté au logis ... On voit de tout sur le chemin ...
A 17h, nous faison le petit KM jusqu'au village pour rendre visite à notre ami LIONEL qui lui préfère se loger au Gite Communal, puis à l'église, ou nous allons vivre un moment fort et intense : l'église est fermée, mais une paroissienne nous a indiqué ou se trouvait la CLE ; nous avons donc droit à une église vide pour nous seuls, le lieu inspire Chantal qui y trouve ses livres habituels, et voici ma femme chantant en solo des cantiques religieux pendant une heure, la voûte lui rendant merveilleusement bien sa voix chaude et colorée de fille des Iles. Sur ce, voici LIONEL qui passe par hasard, et assiste à ce concert improvisé, et je crois qu'il en a été très marqué ?
En sortant, nous poursuivons jusqu'au CHATEAU ETCHARRY en haut du village, et nous apprenons que notre ami MICHEL a failli y venir en formation il y a 37 ans (en 1969), pour son emploi de Technicien Agricole.
L'autre temps fort , c'est le super repas fait par notre hotesse, avec un déliceux plat de viande assorti des fameuses pommes FUJI dorées à la poèle, et toute l'ambiance du groupe dans cette salle rustique avec une cheminée ancienne ou un feu est allumé.
Notre TABLE : MURIEL (Limoges) - FABIENNE (Bruxelles) - DIANA ( Colombienne habitant Genève en Suisse, parlant français) - JEAN-PAUL (Limoges) - MICHEL - GUY - CHANTAL - .... j'en oublie quelques uns ...
Nota : cette étape est jugée très facile par chacun de nous, bien moins fatiguante que les précédentes.


DEPART 7h50 - ARRIVEE 13h00

M. 9
OSTABAT
21
Le déjeuner copieux s'éternise, nous ne partons pas très tôt, à trois (LIONEL fera l'étape tout seul ). Quelques marcheurs, dont un groupe de 6 personnes qui étaient au gîte communal, prendront un "raccourci" économisant 2 kms sur le GR. mais ils rateront le super panorama que l'on découvre sur la ligne de crêtes que l'on parcours (entre points 83 et 84 du TopoGuide) Nous entrons pour de bon dans le PAYS BASQUE, et découvrons les PYRENEES avec quelques sommets enneigés. C'est sublime ! Vers OLHAIBY, petite discussion avec un MR basque, et son petit chien amusant, qui nous enseigne quelques mots en basque.
Est-ce le mois de MAI, ou le pays basque ? car depuis notre départ, nous entendons beaucoup de chants d'oiseaux, ça gazouillent de partout : forêts, haies, taillis ; contrairement à notre parcours FIGEAC - MOISSAC en Septembre 2005, ou tout était silencieux !
Nous contemplons un vol d'une dizaines de rapaces, des VAUTOURS au dire des connaisseurs, qui tournoient dans les cieux pas loin de nous. Seul le marcheur peut lever le nez en l'air tout en continuant son chemin, et chercher le meilleur point de vue pour tenter un photo de ces oiseaux majestueux.
Nous parvenons au point "EMBRANCHEMENT UHART-MIXE" balisé "ESCARGOT" normalement utilisé par ceux couchant au gîte privé de ce village. Mais je constate avec surprise que nombre de marcheurs le prennent en tant que raccourci entre les points 86 et 87 du GR65 ; et plus tard, au refuge ou on retrouve certains, ceux-ci se vanteront d'avoir "fait 30 kms" ou plus, probablement comptés sur le parcours officiel sans soustraire les gains des deux raccourcis qu'ils ont pris.
Ce genre d'état d'esprit m'attriste, car il est le fait de gens pressés d'arriver le plus vite au bout du chemin ( St-Jean , ou Compostelle), qui s'imposent des contraintes de temps et de vitesse, qui marchent le nez sur le goudron, et qui ne participent qu'accessoirement au plaisir et à l'esprit du chemin. Ceci est à la rigueur compréhensible pour les étrangers venant de loin ( Canadiens , Brésiliens, Japonais ) car le transport en avion impose de grosses contraintes ( prix du voyage, date fixée pour le retour).
Pour ce gain d'environ 2,5 kms, et un gain de 50 m de dénivellé, ils n'auront pas le plaisir de cette immense montée depuis le lieu dit HIRIBURIA (et son obélisque à la jonction avec le chemin venant de ST-PALAIS) à 151m vers le plateau et la Chapelle de SOYARZA culminant à 285m. Bien que l'ayant fait en plein soleil vers 14h, il suffit de monter cool pour que ce soit un plaisir de découvrir progressivement ces paturages sauvages ou paissent en liberté totale des troupeaux de jeunes vaches de cette belle race BLONDE d'AQUITAINE, et l'immense chaîne des PYRENEES que l'on embrasse en totalité depuis la table d'orientation de la Chapelle. (dont le Pic du Midi d'OSSAU à 2880 m)
Précisons que depuis LARRIBAR ou nous passâmes vers 11h30, nous cherchions un coin agréable pour la pause de midi. Nous pensions en trouver un au bord du ruisseau BIDOUZE, mais l'emplacement (une belle table de béton avec bancs) était déja occupé par un groupe ... Nous saurons plus tard que LIONEL s'y était reposé, et nous avait laissé un message !
Au final, notre coin a été un petit espace d'herbe au soleil sur le talus juste au début de cette montée, que certains décrivent comme un calvaire.
Une halte à cette chapelle s'impose, surtout par ce magnifique temps clair et ensoleillé, bien que le bâtiment en lui-même n'ait aucun cachet historique; se prélasser sur les bancs ou la pelouse devant le paysage et les rapaces omniprésents est un moment de détente à savourer.
La descente sur OSTABAT est rapide, avec passages en forêt agréables. la chapelle d'HARAMBELZ, décrite dans le Guide, n'est plus qu'un édifice en quasi - ruine, bien sur fermée (dommage, on ne verra pas le ST-JACQUES).
Nous passons devant le gîte communal dit "Hospitalia" situé au bas du village, suivi d'une courte mais super raide montée jusqu'à l'église, puis encore 800 m pour atteindre notre fameux gîte (car tous ceux qui y sont passé en font la louange, et cela est vraiment mérité) : Ferme GAINEKO-ETXEA Mr/Mme Lucie EYHARTS.
Dans la maison principale, il y a environ 6 chambres pour couple ou triplette; elles sont assez luxueuses (en tout cas pour le pélerin qui pratique les dortoirs des refuges) avec douches communes. Nous sommes logé dans l'une du R.de.C. (ayant réservé assez tôt), MICHEL se retrouve dans la chambre de 3 avec PILAR et son Ami sentimental. LIONEL est logé dans le grand batiment annexe qui est cloisonné en petits dortoirs et ou se trouve aussi la vaste salle à manger.
Ce sera ce soir, lors du repas (dont une saucisse + pipérade basque copieuse et "à volonté" ce qui est rare), le point culminant sur l'ambiance du chemin et sa convivialité : le patron est un joyeux drille, qui dit-on ne chante que le vendredi, mais il va faire une exception pour nous, certainement il a senti que les convives s'y prêtaient ! Quelle soirée mes amis ! CHANTS en BASQUE, le patron chante une phrase, tous les pélerins reprennent en coeur ... J'ai fait quelques clips vidéo pour donner un aparcu ... le tout bien arrosé d'un apéritif au vin blanc doux du lieu, et autres vins ... Ma femme, dont la voix juste et pure se fait remarquer (mais aussi sa couleur de peau bien sur), et voila le patron qui réclame des chansons Réunionnaises (si je me souviens bien, il avait du aller un peu à La Réunion) ; et voila ma femme entonnant PETITE FLEUR FANEE, DANS LA RIVIERE Y'A UNE PETITE FEMME BIEN COMPLAISANTE , etc ... Dans la foulée, un couple de 2 Allemands nous chantent deux chansons traditionnelles allemandes, l'ensemble est très touchant et pur. Et cela jusqu'à 22 H . BONSOIR les petits, nounours va passer.

NOTA : Si la plupart aiment ce type d'accueil, il parait que quelques pélerins n'apprécient pas du tout, le trouve déplacé, et non conforme à l'esprit du chemin ; peut être ceux qui cherchent le silence, le recueillement intérieur, la méditation ?
Donc, vous êtes prévenus, vous les lecteurs et futurs pélerins: si vous êtes du type grincheux ou du type "spiritualité méditative", passez votre chemin ... Pour les autres à la mode Gaulois festifs et joyeux, allez y !

 
DEPART 8h20 - ARRIVEE 16h40
M. 10
ST JEAN P de P.
21
A LARCEVEAU, nous voyons de très près, dans une bergerie , les MOUTONS à CORNES enroulées , à TETE et PATTES NOIRES, dont on nous affirme qu'il s'agit d'une race locale nommée MANECH ; nous en avons déja vu les jours précédents, et détail amusant, certains pélerins (féminins) avaient cru que c'étaient des CHEVRES !
L'ancien moulin d'UTZIAT a été complétement rénové, mais je ne vois pas très bien le but architectural ?
Certains pélerins qui nous précédent vont suivre la route pendant 2 kms , voire plus, alors que le GR monte en balcon au dessus de cette route D933 , puis la rejoint au col ou subsiste une vielle croix de GALZETABURU, s'en écarte pour passer au village de GAMATHE : chose unique en France (en tout cas pour moi) : la MAIRIE est installée dans l' EGLISE (laquelle bien sur a perdu son affectation originelle). Autre originalité de ce village: une usine de conditionnement du PORC NOIR d'Aquitaine "Elevé en Plein Air" ! Mais ou diable sont-ils, ces cochons qu'on devraient voir dans de nombreuses pâtures, puisqu'ils sont en "plein air" ? Sont-ils consignés à cause de la grippe aviaire comme les poulets de Bresse ??
Nous passons ensuite devant deux Chateaux, qui méritent le coup d'oeil : Chateau de l'AMIRAL, Chateau d'APAT.
J'y admire surtout un très beau lavoir en pierres dans la petite rivière qui sort du chateau.
Nous arrivons à ST-JEAN LE VIEUX vers 13h et profitons de la grande place avec des bancs partiellement ombragés pour y faire notre halte et repas. Le temps est très chaud, lourd, le soleil est présent mais souvent voilé. Cette halte est la bienvenue et fait du bien. D'autres pélerins vont au bar - restaurant à coté, pour s'attabler avec une bonne bière.
L'Eglise dispose de deux belles rangées de galeries en bois ; ce n'est pas la seule, car beaucoup d'églises petites ou grandes dans cette région ont cette caractéristique, sous diverses variantes (certaines n'ont que deux galeries au dessus du porche, façe au coeur, alors que d'autres comme ici à ST-JEAN, développent les galeries sur les 3 cotés).
Une autre caractéristique du pays basque, ce sont les FRONTONS pour jouer à la pelote basque. On en voit pratiquement dans chaque village, et cela se poursuit en Espagne dans toute la NAVARRE.
Je remarque une fleur rouge toute à fait nouvelle pour moi dans un champ cultivé ; avoir MICHEL avec nous est comme avoir un livre de botanique : notre spécialiste agricole nous apprend qu'il s'agit de "TREFLE Incarnat hatif Rouge" !
Nous admirons aussi, plus aujourd'hui que les autres jours, les HIRONDELLES qui virevoltent au raz du sol. Leur nombre est admirable, alors que dans d'autres régions de France, elles ont pratiquement disparues (chez moi dans la banlieue de LILLE, nous avions jusque vers 1995 des Hirondelles qui venaient nicher au coin d'une fenêtre, depuis elles ont totalement disparues du paysage).
Nous entrons comme tous à ST JEAN PIED de PORT par la porte St Jacques (JONDONI JAKOBE ATEA : traduction en basque ? ) qui débouche sur la Rue de la CITADELLE, en forte pente descendante, dans laquelle se trouve pratiquement tous les gîtes et toutes les chambres d'hotes ( mais à la qualité très inégales), mais aussi l' ACCUEIL PELERIN par l'Association du 64, dont l'un des rôles est de recenser les pélerins. L'accueil est sobre, car le nombre de passants ne permet pas aux 3 bénévoles (dont certains viennent de loin) de s'attarder à bavarder avec chacun : remplissage d'une fiche statistique, tampon crédential, quelques fiches, et au suivant !
Je relève quelques chiffres sur 2005 : le mois de MAI est le plus chargé avec 1000 pélerins sur chacune des 4 semaines. C'est la 1-ere semaine d'AOUT la plus chargée: env. 1300 passages. Ensuite cela décroit régulièrement.
Nous avions réservé chez HUBERTA et ARNO (l'ESPRIT du CHEMIN), deux Hollandais qui passent 6 mois à retaper cette vieille batisse, qu'ils ont acheté il y a quelques années en état de semi ruine, et qui est maintenant un gîte correct quoique exigu. Les 6 autres mois d'hiver, ils remontent chez eux à LA HAYE. Dans leur gîte on trouve surtout des Hollandais et Allemands, et nous sommes un peu en minorité. Leur hospitalité et amabilité est supérieure ; exemple : ayant fait transféré par le commercant photographe (pour 5 € ) sur CD-Rom une carte photo de 256 mo, je m'apercois que celle-ci ne respecte ni les NUMEROS des photos, ni les DATES. Et bien, Arno m'a donné accés à son ordinateur perso, qui par bonheur était un HP portable avec lecteur multi-cartes ( dont XD surtout ), lequel était configuré en langue flamande, et j'ai pu après quelques tatonnements graver sur CD une copie parfaite de mes photos. MERCI à eux, car on mitraille beaucoup en numérique.
Beaucoup de touristes à ST-JEAN, et de boutiques à cadeaux, mais pas question pour le pelerin d'alourdir son sac à dos.
Pour chacun, les activités de l'après-midi sont : retirer de l'argent ( en vue de l'Espagne ), téléphoner, s'offrir de petites gâteries (chocolats) , se prélasser sur une terrasse de café, bière et crêpes, acheter et rédiger des cartes postales, flâner, visiter les quelques rues pittoresques. Le soir à 18H , messe du pélerin à l'église de l'Assomption.
Nos deux amis MICHEL et LIONEL doivent se livrer à un gros travail de persuasion : ils sont tellement heureux de l'ambiance du chemin et de notre équipe, qu'ils veulent continuer jusqu'à Roncevaux, alors qu'ils devaient s'arrêter à St-Jean. Ils doivent donc convaincre leurs épouses, restées au foyer, de ce léger changement de programme
... je n'épiloguerais pas sur le caractère de nos épouses respectives, nous avons tous signé depuis longtemps devant MR le curé et/ou Mr le Maire pour "le meilleur et le pire" ; comme le disait récemment un couple fêtant ses noces de diamants ( SOIXANTE ANNEES) on oublie le pire et on ne se rappelle plus que du meilleur ...
 
DEPART 7h45 - ARRIVEE 14h30
J. 11
ORISSON
8

Je pensais passer la matinée à du farniente et visite de la ville. Mais l'habitude aidant, l'heure du P.Dej donné par le gîte, font que nous partons finalement après avoir attendu l'ouverture de la boulangerie vers 8h30 !
La montée est progressive jusqu'aux abords d'HOUTTO ou la pente se fait très raide, surtout dans le sentier qui coupe le lacet de la route. Nous arrivons très tôt au Refuge de ORISSON, vers 11h, mais il y a déja quelques personnes se prélassant sur la terrasse sous les parasols. Le temps est splendide, le ciel bleu limpide, une douzaines de vautours planent devant nos yeux dans la vallée coté Est. Le refuge est une construction neuve et élégante en pierres. Son activité principale semble être Bar-Restaurant pour le touriste de passage, en voiture ou petit randonneur à la journée. Mais la partie refuge se remplit rapidement, il y a même 5 retardataires n'ayant pas pris la précaution de réserver, qui sont obligés de se loger sous des petites tentes d'appoint. Il vont souffrir car la fin de journée est particulièrement chaude (sous la tente, c'est la fournaise), et il va y avoir un orage violent.
Nous y retrouvons FABIENNE, notre Belge, et cotoyons dans le dortoir pour la première fois un couple de Réunionnais, GISELLE et ELOI ETHEVE, avec lesquels nous lierons amitié jusqu'à Burgos (enfin agés comme nous quoi ... dans les 60-64 ans ... )
Le spectacle du jour, pour tous ces pélerins désoeuvrés , c'est la passage d'un ARGENTIN, style Cow-Boy un peu crad, qui monte la route avec DEUX chevaux et tout l'équipement du parfait nomade (je l'avais aperçu la veille passant dans la rue de ST-JEAN) ; il n'est pas très causant (peut être fatigué de tous les curieux), mais si j'ai bien compris son vague anglais, il serait parti depuis deux ans, passant par l'Espagne, l'Italie, la Turquie, l'Arabie, et revenant jusqu'au Portugal via le chemin de Santiago. Vue son heure de passage et qu'il marche lentement avec ses bottines de cow-boy a moitié percées, je suppose qu'il va camper quelque part dans les prairies avant le col.
Le repas du soir rassemble environ 20 personnes sur une immense table en plein air devant l'auberge. 

En milieu d'après midi, orage violent , et j'ai une pensée pour ceux, peu prudents, qui font la longue étape pour Roncevaux et qui sont quelque part dans la montagne sous cet orage et le vent.
 
A l'arrivée au refuge, je marchais avec un gars et autour du casse-croute sur la terrasse, j'apprends qu'il habite pas loin de mon berceau familial, à Gréoux-les-Bains (04) et qu'il fait partie de l'Association Jacquaire de MANOSQUE : salut à toi Claude RAVEL, tu avais réservé à Orisson, tu as décommandé, et tu es parti dans la foulée pour Roncevaux, une montée en plein cagnard de l'après-midi ...

DEPART 8h50 - ARRIVEE 11h10